Denis Emorine, Comme le vent dans les arbres
Les arbres du titre sont les fameux "bouleaux" de l'est qui ont abrité tant de mitrailleuses et de morts.
L'est, le souvenir du père et de Natacha aimée traversent nombre de poèmes, qui disent la douleur d'exister quand d'autres sont morts ou perdus.
L'intense blessure de la mémoire, qui persiste et abrège les plaisirs, remue dans ces poèmes d'un poète blessé par le passé.
A quoi bon écrire, sur des tombes, des absences ?
Quel est cet Est d'où vient la mort ?
De brefs poèmes ressassent la douleur, redisant, avec les mêmes mots, la souffrance de l'est, la blessure des pertes, la guerre toujours là, aux aguets, la pauvreté de la poésie pour réparer, effacer les traces.
D'un lyrisme contenu, les textes ont la puissance de l'aveu et la fragilité des ferveurs.
Un beau livre.
Denis Emorine, Comme le vent dans les arbres, édition bilingue français/italien, Ladolfi, 2023, 156 p., 15 euros.