Di rabbia / De rage (extrait 1)
De cette enveloppe nommée amour cette nappe
de rage irraisonnable
comme un vent qui pleure et ne consume pas
force qui vide en rafales
cette eau sale que la caverne abritait.
Pour apprendre à ne pas aimer il fallait que le vent
du sud force la rose des vents
et force la serrure de la conque
où il criait encore
et depuis presque quarante ans
étouffant dans un son désarmé.
Aucun vide ne fut alors possible
et les dieux désertèrent le cœur
malgré de misérables tas de chiffons
pour sceller la digue de toute cette peur
Souffle maintenant, souffle
secoue les années jusqu’au sel le plus amer
et peut-être qu’enfin l’amour arrivera par effraction
tu sauras t’abandonner. Comme un claquement.
Da quella sacca detta amore quella falda
di rabbia irragionevole
come un vento che non piange e non consuma
forza che svuota a raffiche
quest’acqua sporca che ha abitato la caverna.
Per imparare a non amare bisognava che il libeccio
dal fondo forzasse la rosa dei venti
e forzasse la chiave della conca
dove lui ancora gridava
e da quasi quarant’anni
consumandosi in un suono indifeso
Nessun vuoto fu possibile allora
e gli dei disertarono il cuero
nonostante miserevoli strati di stracci
posti ad argine di tale e tanta paura
Ma soffia adesso soffia ora
scuoti gli anni fino al sale piú amaro e forse
infine l’amore arriverà per effrazione
saprai abbandonarti. Come uno schiocco.
(…)
Traduit de l’italien par Mathilde Vischer
Poème extrait de Di rabbia / De rage, éditions sottoscala, bilingue italien / français, traduction de Mathilde Vischer, dessins de Andrea Gabutti
Bellinzona (Suisse), 2009