Di rabbia / De rage (extrait 2)

 

Je suis descendu le long du fleuve,
un cygne à l’air pensif
grimaçait sous un vent léger,
d’un trait les mots ont pris forme
et tourmentaient l’air glacé avec d’anciennes terreurs,
un drap pour se défendre, se couvrir, une injection
pour calmer celui qu’ils croyaient fou
ou du moins insuffisant, ou égoïste.
Puis le vent a compris
dans la lumière accueillante de l’hiver,
il a soufflé comme un soupir la petite flamme,
le noir est revenu et dans le noir
le bruit du fleuve qui s’écoule

 

Sono sceso lungo il fiume,
un cigno dall’aria pensosa
accettava un po’ di vento con una smorfia,
d’un tratto le parole hanno preso forma
e tormentavano l’aria di ghiacci con antichi terrori,
un lenzuelo per difendersi, coprirsi, un’iniezione
per calmare colui che credevano pazzo
o perlomeno insufficient, o egoista.
Poi il vento ha capito
nella lune accogliente dell’inverno
ha spento come un sospiro la fiammella,
tornato è il buio e nel buio il rumore
del fiume che scorre

 

(…)

Traduit de l’italien par Mathilde Vischer

 

Poème extrait de Di rabbia / De rage, éditions sottoscala, bilingue italien / français, traduction de Mathilde Vischer, dessins de Andrea Gabutti

Bellinzona (Suisse), 2009