Di rabbia / De rage (extrait 3)
Bien, maintenant,
je te fais ce petit cercueil, corps d’enfant,
je te dis cette simple poignée
de terre, pas de fleurs
Au fond de tes yeux noirs comme un puits
les peurs seront là sans plus se déchaîner,
l’iris peut-être, hésitant, lancera un éclair.
Tu restes dans la paume d’une main désespérée d’amour,
chantes avec ta petite voix d’améthyste et de pardon ;
et je dévoile un silence ancien
que personne ne m’a appris
pour ne pas nous blesser.
Bene, adesso,
ti faccio questa piccola bara, corpicino
ti dico questa semplice manciata
di terra, niente fiori.
Sul fondo dei tuoi occhi neri pozzo
staranno senza più scatenarsi le paure,
l’iride forse ; come esitando, darà un lampo.
Resti nel palmo di mano disperato dell’amore,
canti con la tua piccola voce d’ametista e di perdono ;
ed io svelo un antico silenzio
che nessuno mi ha insegnato
per non ferirci ancora.
Traduit de l’italien par Mathilde Vischer
Poème extrait de Di rabbia / De rage, éditions sottoscala, bilingue italien / français, traduction de Mathilde Vischer, dessins de Andrea Gabutti
Bellinzona (Suisse), 2009