En bas dans le square on entend
Des pétards
Des brisures
De voix et de verre blanc
Une flasque se brise
Les baisers ont roulé sous un banc sale
Canettes de bière tas de mégots
La fête est finie
Dans l’écorce impassible
Un cœur brut
S’écorche
Sous le couteau rouillé
Des amours anonymes
* * *
Avant la cendre
Il y aura eu la pesée des bûches dans l’âtre
Le tango nu des flammes à talons ardents
L’ondoiement vif du rouge entre les plis
Des crépitements tendres
Des feulements souples
Et l’abandon hypnotique du bois
A sa chute moelleuse…
Destin de fumées, de poussière et d’écorces
Douceur du gris
Des cendres
Tout
Consumé
* * *
Oh ! être un oiseau bleu
Se blottir dans l’or fauve des feuilles
La tête dans le doux et la tiédeur des plumes
Fermer les paupières du jour
Oublier le froid qui mord
Le vent qui ploie
L’arbre et le nid
Etre
Un reposoir d’ailes à déployer
Un rêve d’ailleurs d’îles sous le vent
Une boule de vie duveteuse
Un atome léger et dense
L’esquisse d’un destin migrateur
Tracé dans la fulgurance du ciel
Un envol en suspens
Entre deux mondes…
* * *
flèche d’un vert cru
fend le matin morne et gris
– l’envol des perruches
* * *
Là, sous mon pied
Au clair de la lune improbable
Et d’un réverbère jaune
Dans un carré de vert urbain
Rencontre insolite
Métaphoriquement assortie
Un hérisson tout apeuré
Et mon chagrin en boule
Bardé de piquants.