Edith Azam & Bernard Noël : Retours de langue
Si j’en crois la couverture de ce recueil publié par les éditions Faï fioc, ce livre fut écrit conjointement par Edith Azam et Bernard Noël. Mais il est difficile d’attribuer à chacune ou chacun ce qui relève d’elle ou de lui. Tout au plus, peut-on risquer quelques réponses ou quelques hypothèses… Ayant beaucoup lu Bernard Noël dans ma jeunesse, il me semble reconnaître sa griffe dans le premier poème dont l’incipit est le suivant : « voici quelques restes de langue/une poussière où fut l’azur » (p 7), comme on écrit retours de courrier ; il ne me reste plus qu’à supposer que leurs auteurs ont continué à écrire le livre l’un après l’autre, en échangeant leurs écrits respectifs, leurs poèmes, par la poste… Mais cette explication est peut-être vaine !
Edith Azam et Bernard Noël : « Retours de langue ». Editions Faï fioc (15 rue Haute. 54200 BOUCQ), 64 pages, 8 euros. En librairie ou sur catalogue (commande en ligne, prévoir le port).
Ce qui se dit dans ce recueil écrit à quatre mains, c’est « L’oubli sans doute/a la vertu/de diviser/notre mémoire » (p 38), ou alors une langue mobile, héraclitéenne/« On ne boit pas deux fois/la même eau/du ruisseau » (p 51). On peut alors supposer que les différences (apparentes) d’écriture sont l’œuvre de Bernard Noël de la page 7 à la page 35 et celle d’Edith Azam de la page 37 à la page 55. A rapprocher de ce qu’écrit Bernard Noël : « … pas de regret/juste un peu de désir/et ce visage au fond de l’ombre » (p 7).
En tout cas, c’est un bel exemple où deux écritures poétiques différentes (que je n’ai fait qu’effleurer) dialoguent admirablement.