« J’ai besoin des fleurs, c’est une force de vie » me confiait Elisabeth Gilbert-Dragic lorsque je l’ai rencontrée ces derniers jours au LYINC le Lyon international club où elle exposait ECLOSION / BLOSSOMING.
Depuis plus de vingt ans l’artiste lyonnaise peint des fleurs. Toutes les fleurs. Elle développe ce travail en peinture acrylique sur de grands formats, à partir d’esquisses photographiques de bouquets de fleurs fanées. Et ses fleurs rayonnent de joie et de couleurs. Des couleurs qui glissent, fusionnent, se prolongent et se métamorphosent dans l’intimité enivrante de leur parfum, derrière les peaux enveloppantes, les corolles veloutées, tantôt pulpeuses, tantôt plus diaphanes.
La blancheur des pivoines, prises dans le givre et le mauve tire le jaune vers le pâle. On dirait qu’il neige sur les fleurs des jardins, dans la chair de la peinture. De gros flocons tourbillonnent, se fondent à la texture des boutons de rose, recouvrent et exaltent les rouges carmin, voluptueux et flamboyants.
Les fleurs d’Elisabeth Gilbert Dragic ne cessent de faner sur la toile. Un pétale tombe comme une larme retenue, s’écoule sur le monde, colore le chagrin, l’inconsolable, et libère la vie.
La peintre nous dévoile leur perpétuelle naissance, comment elles font la pose, résistent et défient l’altération, mais aussi comment elles prennent les chemins de la finitude pour se gorger d’infini. C’est là que se tient leur secret et toute la puissance qui s’en dégage, qui m’a tellement saisie. Depuis leur chute, elles n’en finissent pas d’éclore et de faire surgir la lumière. Et, dans l’union de la peinture et du poème, de nous parler de l’être.
J’ai mis du temps avant de me sentir concernée par Georgia O’Keeffe. Betty, une amie, est la première personne à m’en avoir parlé quand elle a vu mon travail de peinture. Elle avait déjà vu ses tableaux aux états Unis, et moi je ne la connaissais pas. Forcément je l’avais vu passer, mais sans y prêter attention. J’étais même très surprise par rapport à l’époque, que sa peinture ait eu autant de succès. Une femme auteure, Estelle Zhong Mengual, évoque dans son ouvrage Peindre au corps à corps la puissance du floral au travers des œuvres d’ O’Keeffe, qui en revanche me parle à cent pour cent ! J’ai commencé à me reconnaître dans ce qu’elle peint quand je suis allée voir son exposition au Musée de Grenoble, dans la matérialité de sa peinture. Pour autant, je ne dis pas la même chose.
Un film en deux parties. Voici la 1ère pétale… Elisabeth Gilbert Dragic nous parle de son amour pour les fleurs ! Un film de Benjamin Sozzi.
C’est essentiel cette question dans tous les domaines, mais elle est particulièrement vive dans le monde de l’art.
Par exemple moi-même quand je veux parler d’œuvre, naturellement, spontanément du moins, je fais probablement référence à des œuvres d’hommes plus que de femmes, plus vraiment maintenant parce que j’y fais plus attention. Mais c’est parce qu’on a eu cette nourriture-là, cette nourriture qui ne fait pas loi, mais qui fait repère. Il y a une vingtaine d’années, je pouvais éprouver cette sensation que le « penser- homme » et que de fait la réalisation des choses faites par des hommes devait être plus intelligente, plus forte, et que c’était presque décrété comme tel. Ce point semblait couler de source, et donc il me questionnait. Loin de moi l’idée d’enlever la force de leur propos, de leurs activités, mais en revanche j’avais la sensation que ça se faisait au détriment d’un « penser-femme », comme si c’était forcément un regard condescendant. Et nous n’avons pas à souffrir d’un regard condescendant.
Je me suis mise à chercher, dans l’histoire de l’art quels étaient les travaux des femmes et est-ce qu’on en parlait. Et là j’ai découvert Marie Jo Bonnet qui est historienne de l’art et qui a écrit un livre sur les femmes peintres, remontant jusqu’aux œuvres préhistoriques. Et puis j’ai beaucoup apprécié une autre historienne de l’art, Martine Lacas, qui au lieu de présenter les artistes femmes de façon « victimaire », au contraire les met en avant en présentant leurs contextes de vie qui ne nous ont pas été transmis. On peut apprendre que certaines vivaient en fait très bien de leur peinture, notamment Rosa Bonheur XIXè, Elisabeth Vigée‑Lebrun au XVIII/XIXème, Artemisia Gentileschi au XVIème siècle, et combien d’autres.
Dans cette seconde séquence de la vidéo consacrée à son exposition dans la galerie B+, Elisabeth Gilbert Dragic lève un peu du voile sur sa manière de peindre, entre affirmation et retenue, entre dits et non dits. Un film de Benjamin Sozzi.
J’ai tout le temps plein de bouquets de fleurs chez moi, et je n’arrête pas de les prendre en photo, de les photographier dans tous les sens. Je ne suis pas photographe et je ne cherche pas à prendre une belle photo. En revanche j’ai besoin d’aller toucher leur force de vie au travers de leur couleur, une couleur incarnée, et de leur présence qui est notamment rendue par le cliché photographique.
C’est fort ce terme glacé pour exprimer les discours qui nous lissent.
Ce sont à la fois des repères et des injonctions. Aujourd’hui on se trouve devant une société occidentale vieillissante et dans une société de marché, y compris du « marché des vieux », auquel on est en train de donner une esthétique et une place. La mode est en train de s’en occuper.
C’est le fruit des constructions et des préférences sociales qui font marcher les modes et les gains juteux qui en découlent. Mais on peut le refuser, Ce qui nous désaliène, c’est de comprendre ce qui nous arrive, dans quoi nous sommes pris. La compréhension et l’analyse sont nos plus grandes libertés, car elles nous permettent de décider. Ta manière de peindre est en soi une forme de résistance.
Oui et la peinture soulève ça tout le temps. Tu es obligée de prendre du recul sur ce qui se passe, sur ce que tu fais. Que ce soit spontané, ou très travaillé, voire académique, il y a besoin d’une prise de recul.
A un moment je me suis dit « qu’est-ce qui fait que je peins toujours des fleurs, qu’est-ce qui fait que ce soit par le médium de la peinture », même si j’en utilise d’autres. En réaction, je me suis mise à plonger littéralement mes bouquets fanés, de jonquilles, de roses ou de tulipes directement dans la peinture fraîche, à les ensevelir dans la peinture, à l’encontre du fané, et c’est ce qui a donné lieu à des peintures comme Le bleu pour les filles, le bleu pour les garçons, La couleur des choses, Les anthuriums planants.
Au début je les trempais dans des peintures flashy, bleu flashy rouge fuschia, et rouge carmin, en opposition à leurs couleurs qui se « défraichissaient » ; et ensuite je me suis mise à les plonger dans la peinture blanche, c’était comme un ensevelissement, et c’était une manière de soulever la question de qui recouvre qui. Comme un manteau de neige qui recouvre le paysage, et de la page blanche aussi, avec tous ses possibles !
C’est comme le désert qui fait vivre une absence radicale et une présence absolue, un champ de solitude et un champ de possibles.
Oui absolument, là on peut commencer à être dans un faire, et ça nécessite de sélectionner, de faire des choix et de se laisser faire.
L’endroit, la manière dont elles sont exposées ensemble, ça cible un regard. Tu fais des choix de lieux très différents, tous très singuliers, ce qui contribue au processus de création de chacune de tes œuvres
Oui, les peintures sont pour moi des présences, avec une interaction avec le lieu où elles sont présentées. Ce n’est jamais tout à fait anodin. Le lieu où sont accrochées des œuvres peut influencer le regard. La façon dont elles étaient accrochées à la Chapelle de l’île Barbe et la façon dont elles le sont ici au LYINC, dans ce lieu plus intimiste et cosy, ce n’est pas pareil. A l’île Barbe on était en lien avec la matière même des éléments architecturaux d’une chapelle, la pierre, la chaux, les terres cuites au sol… De la même façon dans le cadre de l’expo à Poët Laval vers Dieulefit, dans un hall d’usine, les tableaux étaient sur des murs blancs avec des résonances un peu comme un tambour. C’est intéressant d’exposer sur des lieux très variés.
Et je reviendrai bien sur le commencement de ta peinture. Au commencement, ce qui a justifié́ ton désir de peindre des fleurs ? J’ai compris qu’il y avait un besoin des fleurs ?
Ah oui un besoin impérieux que j’ai toujours d’ailleurs C’est pour pouvoir vivre
Oui c’est un repère très fort, extrêmement important, comme une évidence qui m’a permis de m’autoriser et de respirer.
Il y a dans ta peinture à la fois une profonde singularité et un sentiment de répétition, un sentiment de retour de quelques choses de familier. Mais si tes tableaux semblent se répéter, à l’évidence, ils disent des choses différentes qui ne cessent de nous surprendre, et qui ne cessent de faire monter la lumière.
Je me suis souvent fait cette réflexion, notamment en pensant au peintre lyonnais Marc Desgrandchamps dont j’apprécie vraiment les œuvres. On peut dire qu’il a un type de travail qui se répète aussi. Je peux me tromper, mais je ne crois pas qu’on lui ait posé la question : « pourquoi vous peignez toujours des gens toujours avec un ciel bleu ?». Alors que moi depuis le début en tant que peintre, on me demande pourquoi je peins toujours des fleurs.
Cette répétition effectivement n’est jamais enfermante. Elle est comme un long dialogue ininterrompu. Elle ouvre le regard. Oui c’est étonnant.
Je n’ai pas de réponses. C’est un constat, et je joue un peu avec ça.
Il y a une chose que je veux préciser. Lorsque j’étais avec la galerie Artae, j’ai fait une exposition intitulée Et que rien ne change. Pour faire cette exposition, je me suis retrouvée à lire Une histoire des femmes en occident de Georges Duby et Michelle Perrot. Ce sont cinq pavés, universitaires. Je me suis prise une semaine pleine consacrée à ces lectures. Très intéressant, de la Grèce antique à 1994, ce qui est d’ailleurs frustrant car trente ans maintenant nous en séparent. Ces cinq tomes nous donnent une lecture de la place des femmes d’alors. Et de fait, je souhaiterais vivement qu’il y ait une histoire des hommes qui soit écrite sur le même concept, parce qu’on ne peut pas travailler sans avoir tous ces éléments de part et d’autre.
Tu voudrais lire une histoire des hommes en Occident ?
Encore une fois qu’est-ce qui leur a été transmis à eux. C’est intéressant leur propre histoire, et elle permettrait de soulever la question du mal‑être et du bien‑être entre les uns et les autres, et la question de l’accompagnement sur nos incompréhensions réciproques.
Tu penses que cela stigmatise les femmes que l’on se polarise exclusivement sur leur histoire ?
Aujourd’hui on stigmatise beaucoup, plutôt que de prendre acte, et de dire « ok on a ça, on a ça, on pourrait arriver à faire ça ».
Après il y a un autre aspect dans mon travail : la couleur. L’aspect formel la texture et un autre « petit truc » un peu puéril de ma part, mais assumé maintenant, c’est le fait de peindre à l’acrylique et non pas à la peinture à l’huile. Cette peinture à l’huile pour moi, elle était le fruit d’une histoire qui était faite par les hommes, donc elle m’impressionnait trop. Je me disais que ce n’était pas mon monde et je ne voulais pas aller sur ce terrain-là.
Et sur le plan pictural qu’est-ce que changerait l’utilisation de la peinture à l’huile par rapport à l’acrylique ?
Elle pourrait être plus sirupeuse, elle en serait peut‑être même devenue un peu trop « pisseuse ». Je travaille l’acrylique comme une peau. Quand on la regarde on voit les veines, on voit les grains de beauté, des aspérités. L’acrylique a un côté très en surface. Je travaille avec un retardateur de séchage. Je ne fais jamais de dessin. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir dessiné, mais j’avais peur de moi avec le dessin, d’être ennuyante. Le fait de partir directement sur la toile me permet de m’installer, de me déployer et ensuite au fur et à mesure de venir affiner/préciser et ce que j’appelle « fermer mon image »… Le propos en soi n’est pas de bien représenter la photo, mais de tenir compte de la pertinence d’une certaine transposition photographique : le fait qu’il n’y ait pas de lignes nettes, et que les masses entre elles se fondent notamment. Ce qui m’importe c’est l’impact sur la rétine, et le sensible que suscite cette peau qui peut devenir aussi forte que fragile. Cela donne un travail relativement mat aussi qui me permet d’aller davantage dans les précisons et les exigences qui sont alors les miennes.
Tu peins à partir de photos ?
Plein de photos.
Ensuite vient la question du format. Une fois que j’ai une intention, quelque chose que je ne peux d’ailleurs pas expliquer dans un premier temps, un format s’impose alors. C’est un soulagement. Ensuite il faut que je mette en place ma gamme colorée, et à ce moment-là, je peux commencer à me déployer sur la toile, pour ensuite revenir vers les photos. Aujourd’hui, je viens forcer les photos pour qu’elles me servent comme des dessins/desseins dans tous les sens du terme. Ce sont des esquisses photographiques. Je viens les forcer par rapport à ce que je souhaite, à ce vers quoi je souhaite/pense aller. Ensuite, je peins, j’avance avec la crainte que ce ne soit jamais assez fort.
Et puis, j’aime la frontalité de la toile, on est comme au pied du mur, aussi bien la personne qui réalise, que la personne qui regarde. On peut être renvoyé dans les hors champs, mais il n’y a pas d’échappatoire. Cela signifie qu’il faut bien pendre acte de tout ce qui est proposé au regard, et donc de le décrire pour qu’il vienne faire corps ou pas avec son propre vécu, avec ses perceptions des choses et du monde. J’aime beaucoup la peinture pour ce relationnel. Cela signifie que ce sont des regards qui s ‘échangent ou se partagent possiblement.
∗∗∗
Biographie d’Elisabeth Gilbert Dragic
Elisabeth Gilbert Dragic est issue d’une famille nombreuse de la campagne Iséroise.
Diplômée de l’école d’arts appliqués de la ville de Lyon en architecture d’intérieur, suivi d’un an aux Beaux-Arts de Lyon, elle a réalisé de nombreuses peintures murales, avant de s’autoriser à son propre travail pictural, de concert avec des architectes, en tant que coloriste.
Représentée un temps par la galerie Artaé avec Marlène Girardin à Lyon, et la galerie Hors-jeu à Genève, elle expose essentiellement en France, principalement en région Auvergne-Rhône Alpes (Lyon, Vichy, Oyonnax, Dieulefit etc), également de Strasbourg à Brest et Paris.
Outre son travail en peinture acrylique à partir d’esquisses photographiques, de bouquets de fleurs fanées sur de grands formats, son regard pictural se transcrit également en vidéo où elle prend des fleurs à pleins bras jusqu’à n’en plus pouvoir, Le bouquet de la Jardinière (prix de la sculpture architecturale et conceptuelle de Vallauris en 2012), en taxidermie avec des fleurs animales, ainsi qu’avec l’installation Abrazo floral. Mais aussi en allant mettre des fleurs dans les bras des gens, au pied des tours de Canal-Thorez à Givors, dans le cadre d’une résidence au Centre culturel de la Mostra de Givors – Rhône.
Parmi ses expositions personnelles importantes, Fleurtitudes à l’Orangerie du Parc de la Tête d’Or à Lyon, Végétales étales dans l’église romane de Marnans, Florilèges, de l’autre côté au Centre culturel l’Attrape-couleurs alors à Lyon St Rambert, Un 14 février, les fleurs c ‘est la vie à la galerie B+ à Lyon, la WAC à Dieuleft, une résidence au Centre culturel de la Mostra de Givors, Médusa dans le cadre de Résonnance de la biennale d’art contemporain de Lyon 2022.
Dernièrement, avec la galerie Souchaud Art Project à la Chapelle Notre Dame de l’Ile Barbe à Lyon St Rambert, une exposition personnelle au Hall de l’Usine de Poët Laval, près de Dieuleft, suivie d’une exposition dans un lieu plus intimiste, le LYINC à Lyon Eclosion / Blossoming. Et enfin actuellement De mise en pli en mise au point au pôle culturel de Dardilly jusqu’au 15 décembre 2023. On y retrouve ses dernières peintures de camaïeux rouges, le triptyque Médusa, Rouge Garance, Couronne de Tulipes rouges, Massacre de Kobé aux pétales de tulipes rouges, ainsi que de grandes toiles de pivoines et dahlias multicolores fanés ; une invitation à pénétrer dans les plis du monde.
Liens vidéos : Exposition à l’Orangerie du Parc de la tête d’Or, Le bleu pour les filles et Le rose pour les garçons: http://gilbert-dragic.fr/project/fleurtitudes/
Exposition à l’attrape-couleur Florilèges, de l’autre côté… : http://gilbert-dragic.fr/project/florileges-de-lautre-cote/
- Entretien avec Alain Wexler, créateur et directeur de publication de la Revue Verso - 6 septembre 2024
- Dans la mêlée des étoiles : entretien avec Claude Gobet - 6 mai 2024
- Marc-Henri Arfeux, L’homme Fil, entretien avec Christine Durif-Bruckert - 6 mars 2024
- Elisabeth Gilbert Dragic et la puissance des fleurs : entretien avec Christine Durif-Bruckert - 6 janvier 2024
- Vous prendrez bien un poème ?, la feuille poétique de Françoise Vignet - 6 juillet 2023
- Florence Saint-Roch, Courir avec Lucy - 6 juillet 2023
- Marc-Henri Arfeux, Verger du cercle dévoré - 5 février 2023
- Florence Saint-Roch, Courir avec Lucy - 29 août 2022
- Dimitri Porcu, Tous solo, voix mêlées, aux Journées Poët Poët 2022 - 3 mai 2022
- Vous prendrez bien un poème ?, la feuille poétique de Françoise Vignet - 6 avril 2022
- Le noir de l’étoile : entretien avec le physicien Jean Paul Martin - 1 janvier 2022
- L’édition indépendante dans la tourmente du covid - 6 novembre 2021
- Contre-allées, Revue de poésie contemporaine, N° 43, Printemps 2021 - 21 septembre 2021
- Du bout des doigts et de la voix : entretien avec Patrick Dubost - 6 septembre 2021
- Soleil hésitant, de Gili Haimovich - 6 septembre 2021
- Yves Namur, Dis-moi quelque chose - 6 juin 2021
- Faire parler les sons, faire chanter les notes - 5 janvier 2021
- Stephan causse, Boire le temps - 6 novembre 2020
- Alain Crozier, Nuit marine - 21 mai 2020
- Phoenix, Numéro 32, Yves Namur - 6 mars 2020
- Valérie Canat de Chizy, caché dévoilé - 21 novembre 2019
- Patrick Dubost, Jean-Philippe Aubanel, Une forêt de hasards - 4 juin 2019
- Patrick Quillier : Voix éclatées, 14–18 - 3 décembre 2018