Etienne Pinat, Acquiescement et autres poèmes
Dans le blanc
la vie dit oui avec ses yeux
éclaircie de neige nue
pâquerette fanée se dévore.
Le monde posé sur la tranche
au rebord même des choses
basculé dans le jaune.
Le sol liquide terre-éther
présence de l’absence
dans la dissipation.
Partout la transparence accueille
pleine lumière dans son creux.
Dans l’effacement solitaire et clos
c’est l’ouvert qui éclot.
Jamais l’acquiescement
n’a tant brillé qu’ici.
*
À CIEL OUVERT
Vivre
dans l’étonnement de l’eau
là où surgit
la mousse d’une absence
Laisser
laisser poindre cela
Seul saura
ouvrir le ciel
avec cette absence échue
*
ÉCLOSION
Ouvert
le bleu du ciel
Le point du jour s’allume
sur le faîte de la lumière
Aérée dans le blanc
La passée du nuage
Le calme éclot
dans l’absence
*
Noir de la nuit
gorge nouée.
Approche du vide
à l’étrangère exquise.
Tu sais cela :
l’angoisse bat le sang.
*
Dès lors que l’épaisseur de l’apparence trop dite
fond dans la mémoire
le creux du monde est-il parole pour personne ?
Pourtant troué
le mot recueille encore
ton monde sur ma page :
Toujours l’écho
du sein dédié
à la part tue du monde.