Francis GONNET, Sous la pierre des nuits
Un petit livre carré, soigné, composé de petites proses (2 ou 3 par page) qui éclairent les obsessions du poète : neige, nuit, parole poétique, besoin de clarté et de pureté.
Deux sections construisent le recueil, autour des pierres et des nuits, et de cette lumière à conquérir.
Le creusement des choses est à l'aune de ce que l'on peut cacher en soi, "souvenirs amers", "neiges intérieures", "indicibles lumières" ou encore "lumière offerte".
L'écriture par métaphores au génitif renforce le lyrisme de l'ensemble : "draps des nuits", "goût du désir", "page de l'obscur", "pigments du jour".
Le poème s'inscrit dans le silence ou la craie, s'offre en partage, déloge les lourdeurs du réel pour alléger l'espace même du poème : "Entre deux lattes de silence, la lumière perce le tympan des nuits, laissant couler le pus de l'ombre" (p.23)
Ainsi le livret consent-il sa fonction purificatrice, entre concessions à la nuit et joutes de lumière et de mots.
Francis GONNET, Sous la pierre des nuits, Toi édition, 2024, 56p., 12 euros. Lavis de l'auteur.