Des poèmes de Gérard Bocholier publiés en janvier 2014.
Les fleurs de l’amandier volent
Les cloches soudain se taisent
Le vent passe au cimetière
Soulever l’obscur des tombes
Tout est prêt un inconnu
Vient guetter à la fenêtre
Il disparaît sous des palmes
Dans un jardin de lumière
Psaumes de l’espérance (Ad Solem, 2012)
Plus fidèle que la brise
Au jasmin les senteurs d’ombre
Aux vergers après l’automne
Tu ne quittes pas ma main
Chaque instant que je reçois
Bel inconnu comme un hôte
Porte en secret ton visage
De grâce penché sur moi
Psaumes de l’espérance (Ad Solem, 2012)
Le bon berger m’a jeté
Son manteau sur les épaules
A l’heure où la main du soir
Sonde l’âme en chaque plaie
Les chiens aboient dans les granges
On ferme toutes les portes
Bientôt ne va plus rester
Que ce manteau plein d’étoiles
Psaumes du bel amour (Ad Solem, 2010)
Le manteau usé des herbes
Achève de disparaître
Au bout du chemin le vent
Se dresse en apparition
Le mort retourne la pierre
Qui bouchait la vue du ciel
Son âme boit tout entière
L’avalanche de soleil
Psaumes du bel amour (Ad Solem, 2010)
Aimer sans aucun retour… Aimer ce qui arrache en nous les dernières esquilles que notre conscience égoïste resserre… Laisser le passé se blottir dans ses lambeaux funèbres…
Ce tilleul, je le sens, vient à ma rencontre, ce nuage, cette rosace radieuse. Ils ne ressemblent à aucun autre, non plus alors que moi à moi-même. Que tout exil, que toute souffrance soient tremplins vers eux !
Plus loin s’annoncent la rive, et puis la mer, la mer allée avec le feu.
Abîmes cachés (L’Arrière-Pays, 2010)
Le mystère s’appuie aux limbes
Mais la lucarne attire
Soudain l’étoile
Dans une extase de neige
Glisse des tuiles
Le livre ouvert
Laisse une parole d’aubaine
Dans l’embrasure avec le feu
Belles saisons obscures (Arfuyen, 2012)
Les murs ne bougent pas
Les portes restent closes
Une cime se courbe
Sur le bois et la plaie
Tu souffles sur la braise
Et fais tout apparaître
La Venue (Arfuyen, 2006)