S’accélère le rythme des heures
Vitesse au cœur, fuit l’instant
Et te percutent les soubresauts des secondes
Battements impulsifs de heurts incertains
S’accélère encore la crainte des mains
La chute silencieuse du lendemain
Impression d’échos immémoriaux
En ton corps ce trouble qu’exister admet
∗∗∗
Chaque seconde t’érode
Bombardé de toutes parts
Ton corps se fait et se défait
Ton corps s’use et se construit
Chaque seconde t’accorde au monde
Bousculé, bouleversé, sans cesse meurtri
Ton corps participe à la communication planétaire
Chaque seconde tout au long des jours
Ton corps n’existe que par l’intégralité de l’univers
Et quelques-unes de ses pensées affleurent au bord de tes lèvres
∗∗∗
Souffle lent plein d’aisance
Les bruits au-dehors du corps
T’arrivent par vagues successives
Plane le bleu sur un fond blanc
Vogue l’horizon en ta mémoire
Et la musique des éléments
Et les sourires des amants
Et les parfums enlacés des ans
T’enveloppent d’oublis suaves
Évacuant les débris des tempêtes anciennes
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Jour sombre sourd au soleil
Couleurs sans teint ni rose
Fondent les heures sur la nature à la démesure
Pendant que tu laisses ton corps à son usure
Au même endroit s’écrivent des histoires différentes
Au même moment s’écoulent les flux différemment
Siffle le merle sous l’éclaircie
Et rugit le lion des contrées éloignées
Mais la journée entre en son crépuscule
Bientôt tout s’emplira du silence de la nuit
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La rue a éteint ses lampadaires d’hiver
Tout est ombre en l’absence d’astre solaire
Quelques reflets du passé meublent la brume
D’où émergent de glabres et ladres candélabres en balade
La campagne s’est couchée sous un drap blanc
Et sous l’image lunaire le silence reste clair
De l’horizon océanique un écho de l’été vient déverser sa mélodie
Mais les sons s’estompent à la ouate qui nourrit l’air