En cette création artistique, le poète Gilles Baudry et la plasticienne Nathalie Fréour dialoguent et nous offrent à découvrir un lieu qui se tient à la lisière du visible et de l’invisible. Les pastels invitent à rejoindre un paysage intérieur où la lumière de l’Esprit aide à une lecture méditative du lieu, en écho aux vers de Gilles Baudry, ils nous donnent à contempler : « un ici traversé d’ailleurs ». Tout en ce lieu respire le mystère et invite à la louange, le paysage vient habiter l’âme de l’artiste et du poète et le regard s’« emparadise », tourné vers le ciel et la mer. Un paysage propice à la méditation pour entendre le silence intérieur si nécessaire à la Rencontre. Des néologismes comme « s’ensilencer » afin de « s’emparadiser » s’imposent pour traduire cette expérience spirituelle. La présence humaine en ce lieu s’accorde à la louange des éléments et entend le « magnificat des collines » ; ici
la lumière fait son miel
de tout ce qu’elle touche
ici
prière et poésie
se pollinisent
lumineux et puissant aussi ce souhait que tout corps porté en terre, germe à l’image du Vivant! Ce lieu attendait depuis toujours le poète pour lui ouvrir la porte du mystère et lui dire :
En toi
le ciel descend
te printanise
en écho cette réponse:
Et si notre retrait
était une façon de rejoindre ?
Enclos ouverts,les monastères
Lieux d’écoute, d’accueil et d’espérance
Lieux d’humanité et d’incarnation
d’unification dans l’effacement de soi.
Un lieu où le nuage « vient dans votre paume » où « les prières auront fleuri », où « l’air qu’on respire : invite à s’alentir/accorde à tous nos gestes calme et vraie mesure … ».
Les poèmes de Gilles Baudry nous donnent à voir ce lieu de vie auquel il communie, nous incitent à entrer à l’écoute de son monde intérieur, du notre aussi et nous invitent à vivre toutes les « petites heures du temps ordinaire » . Pour clore ce recueil, deux pastels et deux poèmes intenses dans l’épure afin de traduire le silence et l’écoute nécessaires pour entrevoir dans la transparence du monde ce Pays Blanc : « ce lieu qui nous accorde ».
Présentation de l’auteur
- Eric Dubois, Nul ne sait l’ampleur - 20 novembre 2024
- Marie Alloy, Ciel de pierre - 6 avril 2024
- Bernard Grasset , Fontaine de Clairvent - 6 janvier 2024
- Deux visages féminins, deux poètes celtes - 6 juillet 2023
- Madeleine Bernard, La songeuse de l’invisible - 6 juillet 2023
- Jacques Robinet, Ce qui insiste - 20 mai 2023
- Jacques Robinet, Notes de l’heure offerte - 21 février 2023
- François Teyssandier, La lenteur des rêves, Jean-Pierre Boulic, A la cime des heures - 6 octobre 2022
- Carole Carcillo Mesrobian & Alain Brissiaud, Octobre - 29 août 2022
- Deux visages féminins, deux poètes celtes - 3 mai 2022
- Jean-Luc Grasset , Le dit des jours - 21 janvier 2022
- Paroles de poètes, poètes sur parole de Jean-Luc Pouliquen et Philippe Tancelin - 5 juillet 2021
- Christian Bulting, Maryvonne Janine Berthe et les autres - 21 juin 2021
- Madeleine Bernard, La songeuse de l’invisible - 6 juin 2021
- La poésie d’Hélène, une transmutation poétique - 6 décembre 2020
- Bernard Grasset, Brise - 26 novembre 2020
- Autour des Editions La Porte : Estelle Fenzy, Valérie Canat de Chizy et Marie-Noëlle Agneau, Michèle Nosbaum - 6 octobre 2020
- Autour des éditions La Porte. - 19 septembre 2020
- Abdelmajid Benjelloun, Seuls comptent pour moi les êtres qui font preuve d’intempérance avec le ciel - 20 novembre 2019
- Le prix Yves Cosson 2017 : Cécile Guivarch - 26 janvier 2018
- Naissance du blanc, Gilles Baudry & Nathalie Fréour - 17 février 2017