Incontournables de poésie pour la jeunesse

Maîtresse Poet Poet

 

On entre dans ce livre et on se dit c’est léger. On tourne les pages et on se dit quand même. On en tourne encore et on se dit Vraiment.

Oui Vraiment, c’est une réussite. On est dans le regard essentiel que devrait (et n’a pas toujours) l’école sur l’enfant. Bien sûr, c’est un peu (beaucoup) exagéré, humour oblige bien sûr. Mais voilà des poèmes qui à leur manière de ne pas en avoir l’air expliquent que si, en deux mots, on regarde l’élève comme un être humain, ça change la donne.

Un livre plein d’humour, de bon sens, d’amour et de respect. A donner à lire à tous les enseignants et à leurs élèves. Dans une classe, on vit ensemble alors on peut lire les mêmes livres, quand ils sont accessibles à tous. C’est le cas ici.

Lire et relire.

http://grostextes.over-blog.com/

 

Cathy KO, Maîtresse Poet Poet,Prix Sadeler 18
Illustrations : Geneviève Genicot,

Editions Gros Textes, 2 017

 

Michel Lautru, Pan ! C’est toi le loup !
Illustrations : Claudine Loquen

Voix tissées,  2 018

Pan ! C’est toi le loup !

 

Voici un album carré, lumineux et ludique. Michel Lautru ici devient créateur de comptines. Elles ont bon goût en bouche, frétillent de la langue et du sourire. Le mythe du loup actualisé pour des petits (et grands) du 21e siècle. L’auteur ose jouer et joue bien.

Les illustrations de Claudine Loquen, joyeuses comme Chagall, accompagnent avec éclat ces comptines.

On l’aura compris, c’est un livre à mettre dans toutes les écoles, de la maternelle au primaire. Histoire de jouer avec les mots, et avec les pinceaux.

Bravo aux éditions Voix Tissées, dont le travail est aussi réussi qu'il est humble.

Michel Lautru
Illustrations : Martine Morel
éditions Voix tissées, 2018

Quand vous étiez tous les deux

 

Des livres de poèmes sur la séparation des parents, c’est rare. Il y a eu au Farfadet bleu L’enfant partagé de Joël Sadeler par exemple. Il y a maintenant ce Lautru. De courts poèmes qui se partagent autour de la ligne de fracture : avant, après.

Un je écrit ces poèmes, un je enfant ; qui constate les différences et les subit. Avec la conscience que cet état de fait le rend à jamais différent lui aussi. Avec la certitude d’aimer chaque parent à fond.

Un livre simple qui rend compte des sentiments. Des images colorées, pleine de tendresse et de déchirures.

Un bel album dès la grande section.

 

https://nouveautes-editeurs.bnf.fr/annonces.html?id_declaration=10000000398005&titre_livre=Quand_vous_%C3%A9tiez_tous_les_deux

 

 

Poèmes arrondis

 

Le poète est un être à l’affût. Il cherche, il guette ce qui aux alentours pourrait faire poème. Il guette le poème caché, le débusque et le partage.

Ici, c’est un parcours urbain qui est mis en jeu. Arrondissement par arrondissemnt Paris devient territoire de recherche. Les mots, les phrases sont partout dans les rues, murs, vitrines, messages publicitaires, informations… L’auteur note ce qui l’interpelle, l’amuse puis les assemble jusqu’à trouver un équilibre sur la page.

Equilibre que les images maintiennent dans la joie du jeu.

C’est ludique, ça donne à voir la ville autrement ; c’est de la poésie car la poésie c’est toujours autre chose. Et en plus, ça peut donner des idées pour jouer avec les auteurs.

Un jeu qui fonctionne dès le ce2.

 

http://www.cheyne-editeur.com/index.php/poemes-pour-grandir/author/216-demigne-olivier

Olivier Demigné, Poèmes arrondis
Images : Antoine Corbineau

Cheyne,  2 018

Jean-Marie Barnaud, Le poète et la méchante humeur
Images de Rascal,

Cheyne éditeur,  2 018

Le poète et la méchante humeur

 

Une réédition. Autre format. Autres images, Rascal et son art ! Même texte. Toujours le même bonheur de lire cette journée qui commence si mal et qui finalement se termine avec le sourire. Il y a des jours comme cela où tout démarre mal, où l’on se complaît dans la grogne jusqu’à ce qu’une éclaircie – un sourire, un nuage fugace- un on ne sait quoi de futile- ramène le jour à sa juste dimension. celle qui relève du miracle.

Si Jean-Marie Barnaud est souvent grave dans son écriture, interrogeant la mort avec opinâtreté, il demeure aussi et résolument du côté du bleu, du beau temps qui passe sur lequel on a si peu à dire, et de cet incendie que parfois on voudrait éteindre tant il flambe haut et clair !

Barnaud, à lire et à relire ! Merci à Cheyne de suivre ainsi avec fidélité ses livres.