Pascale Monnin, Danser le chaos.
notes sur un chant
si tu entends une voix
c’est la boue qui fait chant
il y a longtemps
que le mât des cœurs s’est couché
pour compléter la poussière
les fleurs sous l’orage des ombres
de vies et de rêves débordent les sébiles du néant
comptées ne peuvent être les plaies
pour une ville élue au bal des charognes
si tu entends une voix
c’est la boue qui fait chant
c’est la boue qui dicte
la tombée d’une dernière étoile
le petit point bleu là-bas
on veut bien encore l’appeler ciel
le petit point bleu là-bas
c’est l’espoir
nom vaillant de la lumière à venir par les routes barbelées
météo de l’aube prochaine à sortir des touffes d’épines
le petit point bleu là-bas
c’est l’espoir
regarde autour
les balles gravitent
le sang des règles
passeport invalide
je trace ma route du sang des règles
entre mes jambes c’est la discorde
la déraison coule à flot
à cheval sur trébuchement d’arrache-pied je travaille
sur la mise en marche
d’un pas incertain
être sur la même longueur d’onde que les autres
magnétisme étroit qui n’attire pas
mon corps plongé dans le grand large
barbelés réunis en bloc autour des ailes
les murs constituent une science dure
que tout humain doit faillir à pratiquer
semblable aux chiens de Port-au-Prince
ces infidèles
heureux enragés qui vont sans maître
saluer l’errance
tombent les panneaux
les feux se signalent à mon imprudence
comme une mosaïque à embrasser sans frein
patrie blessée à volonté
du sang des règles je trace ma route