Aujourd’hui je suis loin des Cévennes,
quelque part dans le vide sidéral des villes.
Et pourtant je repose quelque part
sur une sphère de cristal.
J’agis, je vais, je parle.
Je sens sous moi la mémoire
comme une crypte retentissante,
toute la montagne des Cévennes
comme une crypte à ciel ouvert,
je sens, je pressens
quelque part loin de moi, passé en moi,
l’acte des tombes sur la pente
toute leur mémoire, toute notre attente,
toutes les aurores
et la montagne
comme une voûte de soutènement.