Je suis l’insecte
brûlant qui fume
sur une ampoule
pendant
que tes vertèbres se tassent
à écrire
je m’évapore
dans un drapé de métal.

Il te restera de moi
cette odeur
ocre au plafond
une odeur vive
et hurlante d’un temps
écroulé.

 

Les arg­onautes du net

J’aime. Des mon­stres mar­rants vrom­bis­sent leurs commentaires. 
J’aime. Tan­dis qu’au bord d’une coupe son fils drague Phèdre. 
J’aime.

Un mot passe. Troué de chiffres. Sept fois six. J’aime. Une peau de 
bre­bis égarée. J’aime. Une femme voilée d’un bateau. L’exil crache 
sa lumière bleue. J’aime. Le mot s’oublie.

Des anonymes démem­brés. Des seins plats comme un écran qui 
veille. Mais t’aime qui, Bor­del ? J’aime. La toile est ten­due, viens 
m’aider.

On sème des dents„

 

(Sans Objet)

Un écran de mots,
miroir dénué de sens.

S. aime S.

Deux lacets se croisent
à l’interférence de chemins ;

deux let­tres courbées
qu’on sonne en silence.

S., ô, S. !

Appel au secours.
Appel sans retour.

Pour qui sont ses tocsins,
son­ner­ies et klaxons ?

S. aime S.

Un écrin de mots,
miroir dénudé de sens.

 

 

 

 

Châtelet-les-Halles

Châtelet-les-Halles

 

Aladin a per­du sa lampe. Il frotte en vain du revers
de sa manche l’écran noir d’un télé­phone éteint. Ici
les tapis ne volent pas. Ils roulent. Les escaliers ne se
pren­nent que dans un sens. Ceux-là mon­tent. Ceux-là
descen­dent. Tous s’aplatissent au départ et à l’arrivée,
en panne d’inspiration…………………

 

 

 

 

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