Alain Santacreu, La fête cruelle
Le corps souvent récite le vent
Alors tu es nègre et vieux et ton âme rêve
D’un visage
Est-ce l’oiseau planant
Sur le cahier du jour apache
Et pourquoi l’élan de mon coeur aurait-il été
la faute commise pour ton sourire
D’écolière si la peau se détache de moi
C’est là mémoire non l’oubli
Dans ma main sont les transparences
De peaux de serpent
La mort est parmi
Nous
Portons ce qui n’est plus
Le témoignage d’un dieu mue
Éternellement triste
Des écailles d’un jour éternellement
Parle-moi encore
Depuis ton souffle
Depuis l’orbe de ton aisselle
Depuis l’eau pure de tes yeux
J’arbore le diapason vital sur ton sourire
Vert feuillage que tremble
Le vent
Mais toujours où tu parais
Des manèges vides tournent
C’est la fête cruelle.