La minute lecture : Jean-Baptiste Pedini / Vincent Motard-Avargues, Comme le fleuve au paysage
Les deux auteurs, car il s’agit d’un livre à quatre mains, nous invitent à une promenade mélancolique au bord d’un fleuve qui porte, transporte, fait bouillonner et noie tour à tour les mots et les souvenirs.
Le titre et la citation en exergue, empruntés au « Madrigal triste » de Baudelaire, donnent le ton : il y a dans ce texte une sensation d’empêchement, de douleur ou de difficulté à dire, et l’on songe à un deuil, à la perte d’un être, de soi-même, ou d’un amour, à la peur de l’oubli peut-être. Une absence plane, une ombre, un manque. Le fleuve prend alors le visage et la voix de (ce) qui s’est absenté, raconte, nourrit la mémoire. Les écritures sèches et denses des auteurs, si bien mêlées qu’il est difficile de les différencier, confèrent aux poèmes un mystère qu’il revient au lecteur d’approcher, de révéler, à travers les nuances de son prisme intérieur.
En attendant de commander ce beau livre, en librairie ou auprès de l’éditeur, tu peux écouter un extrait ici :
Jean-Baptiste Pedini / Vincent Motard-Avargues, Comme le fleuve au paysage, éditions de l’Aigrette, octobre 2020.