La poésie de Joanna Pollakowna.

 

Joanna Pollakówna (1er juin 1939 - 28 juin 2002)

 

Varsovienne de naissance, Joanna Pollakówna grandit entre deux parents poètes et lettrés. Après un doctorat en Histoire de l’art de l’Université de Varsovie en 1970, elle publia huit études sur des peintres polonais de la première moitié du vingtième siècle et de la Renaissance, s’intéressant plus particulièrement à l’oeuvre littéraire d’artistes tels Józef Czapski et Tytus Czyżewski. Elle publia ses premiers poèmes en 1958 dans la revue “Nowa Kultura.” Ses douze recueils de poèmes viennent d’être regroupés dans leur intégralité dans le volume Wiersze zebrane [Poèmes rassemblés] publié sous la direction de l’historien de la littérature Jan Zieliński par l’Institut de Mikołów en 2012.
 

Joanna Pollakówna reçut le Prix de la Fondation Kościelski (1976), le Prix de la Fondation Alfred Jurzykowski (1992), le Prix Sęp Szarzyński (1993), le Prix du Club des Libraires de Varsovie et le Prix Czesław Miłosz (1994), et le Prix de la Fondation de la Culture (2000). Son oeuvre est l’une des grandes voix classiques de la fin du vingtième siècle, accessible pour la première fois au public francophone à l’occasion de la conférence “Analyse, transposition, surprise. Les visages de Joanna Pollakówna” qui se déroulera à Varsovie, à l’Université Stefan Wyszyński, en mai 2014.
 

D’une facture assez libre, les vers de Joanna Pollakówna sont tissés sobrement. Leur forte cohésion rythmique montre des rimes internes autant qu’externes fortifiées par la répétition de syllabes; son verbe s’appuie souvent sur des images et idées en contrepoint et fait alterner la douceur mélodieuse du lyrisme ou de la mélancolie, montrant la concision quasi-chirurgicale du désespoir ou de l’extase, et faisant alterner néologismes et mots rares avec le langage de tous les jours. Sa poésie n’en finit pas d’explorer toutes sortes de coins et recoins de l’âme et de l’univers. Voyageant à cheval sur la terre, lançant des rayons cosmiques, perdue dans l’univers des insectes ou plongée dans les détails d’un tableau de la Renaissance, elle bâtit autour du lecteur une vaste cathédrale d’émotions, et de vécu. Et surtout, elle exhorte le lecteur à repenser des notions existentielles essentielles en les lui rendant accessible par l’innocente simplicité de sa démarche poétique.