Shizue Ogawa
Présentation
par
Alice-Catherine Carls
Shizue Ogawa est née en 1947 sur l’île d’Hokkaido au Japon. Elle est spécialiste du poète romantique anglais John Keats, a enseigné la littérature britannique à l’université du Kansai et la culture internationale à l’université pédagogique d’Osaka. Depuis de longues années, elle est l’invitée de festivals internationaux de poésie en Belgique, France, Canada et Finlande, et elle est une habituée fidèle du festival international Gerard Manley Hopkins en Irlande. Elle a publié dix-sept recueils poétiques. Ses poèmes sont traduits en dix langues étrangères. En 1963, elle reçut le Grand Prix de l’Exposition Nationale Sakura pour ses œuvres d’art au crayon pastel et, en 2011, le Prix International de Poésie Antonio Viccaro au Festival des Trois Rivières au Québec.
Shizue Ogawa écoute la relation de l’eau, du vent et du feu à la terre, ses animaux, insectes, plantes et êtres humains. Cette relation apporte sérénité, respect et douceur, un sens de la juste place de chacun ; cet équilibre tire son pouvoir de la métaphysique Tendai, Zen, et Shinto grâce à une écriture en contrepoint. La tristesse féconde alterne avec la plénitude exultante, un simple objet avec son reflet cosmique:
Le bol sereinement
tourné vers le ciel
humblement reçoit les étoiles
les présente
sa courbe est la même que le ciel
Lorsque les insectes s’enfoncent dans la terre pour hiberner, leurs sensations conduisent le lecteur au sein de la mémoire de la nature. Les épines des roses viennent-elles d’un excès de joie ? Pourquoi les fraises sont-elles rouges si leurs graines sont noires ? Ainsi Shizue Ogawa ouvre-t-elle au lecteur un vaste espace-temps, celui de l’animisme et du vitalisme cosmique. Un espace de douceur caractérise son oeuvre poétique :
Les voix du poète sont celles du vent
qui effleure l’eau.
Cet univers bucolique emprunte son inspiration aux Géorgiques de Virgile, inspiration visible dans la suite des sept volumes cités ci-dessous, auxquels Shizue Ogawa a l’intention d’ajouter quatre autres. Tous ensemble formeront un chant ininterrompu de la nature. Leurs titres bougent au rythme des océans comme une âme qui joue. Un élément de la tradition virgilienne en évidence dans sa poésie est l’exquise précision et les détails de ses descriptions dont plusieurs doivent leur acuité à l’observation scientifique qu’en fait la poète.
Dans cet univers la paix ne règne toutefois pas toujours et la violence sensorielle ou physique transforme le réel en une vision surréaliste angoissée. La ville fait de l’être humain un moule en fer, les yeux de la solitude sont injectés de sang. / Ils ne cillent pas, / ils regardent fixement / d’un regard saoûl. La poète devient un triste ballon publicitaire / un ballon perdu, un oeil jaune qui regarde dans le passé. Un violon crache son poison, un serpent habite le corps en brillant à travers ma peau comme une bougie, puis apparaissent d’autres serpents qui glissent jusqu’au bout de mes doigts. Le temps montre sa traîtrise :
Le temps est liquide.
Il épouse ma forme et m’enserre.
Quand je tente de le repousser,
il m’aborde avec une amicale méchanceté.
Inscrite dans le quotidien, la mort se manifeste par la phénoménologie de la crémation, par le souvenir du grand-père brûlant tous les kimonos ayant appartenu à son épouse morte ou tout simplement par une mélancolie sans objet précis. Compagnon de la mort, le feu est à la fois purificateur et destructeur.
Écrivant la plupart du temps à la première personne, Shizue Ogawa assume plusieurs rôles : fille, poète, épouse, amie, facteur, rose, sœur, inspecteur, insecte : multiples métamorphoses d’une poète qui a vécu de nombreux voyages à l’intérieur comme à l’extérieur de son âme qui joue. Ce jeu ne lui fait pas oublier un fort sens d’équilibre qui fait d’elle un miroir du monde, une matrice de vecteurs opposés dont le vecteur culturel orient-occident qu’elle parcourt comme un ruban de Möbius, tissant les saisons de sa vie l’une dans l’autre et unissant les variations multiples de ses expériences poétiques dans une récolte incessante de beauté. Sa poésie pourrait se comparer à un beau drap, solide, uni, avec de délicats motifs ton sur ton.
La dimension ludique de sa démarche poétique est importante. Shizue Ogawa en donne tout le crédit à son professeur, Josaburo Ogino, qui l’encouragea à développer quatre méthodes. En premier, l’esprit joueur, les subtiles taquineries des amies, l’amitié entre insectes et arbres, un pic-vert qui se dépêche de faire ses devoirs le soir. Triste, un arbre en hiver cache des photographies dans son tronc ou bien un inspecteur envoyé par la ville / vérifie le croassement des grenouilles… / vérifie le chant des insectes… pour déterminer si la récolte de riz sera bonne. En deuxième, le passage du réel à l’imaginaire et au merveilleux : des elfes souterrains infusent de couleur les racines d’un arc-en-ciel dont la poète peint le ciel, un orchestre de poissons joue, danse et chante dans une rivière illuminée par la lune, un escalier devient:
un ressort en acier,
une liane se balançant dans le vent.
L’escalier en spirale était suspendu entre ciel et terre.
En troisième, la libération de la matière par la création d’un support poétique libre tel la texture changeante et immatérielle de l’air, de l’eau, ou du vent :
À côté de la pleine lune d’août
une montagne tremblait comme un reflet sur l’eau.
Le support poétique peut également être un morceau de toile étendu sur un buisson entre la poète qui la brode pour en faire cadeau à sa sœur :
Les fourmis s’approchent des fils
et se frottent les yeux en cherchant leurs couleurs préférées.
Les abeilles prennent la broderie pour de vraies fraises des bois.
Elles s’arrêtent, secouent la tête, et reprennent leur vol…
… Les fleurs d’abélia
se sont cousues dans les fils à broder.
Regarde. Il y a des motifs de fleurs au revers de l’étoffe !
En quatrième, la mise en scène. Le poème “Son”, par exemple, montre l’imbrication en abîme de différentes scènes. Le poète contemple un tableau à la tempera représentant des tisserands ; contre un des murs de ce premier grand tableau, est accroché un tableau représentant des musiciens. Les tableaux prennent vie quand les sons deviennent des fils et les couleurs des sons, reliant les deux tableaux. La poète puis le lecteur sont attirés dans ce nouveau tableau. Leur interprétation de ce qu’ils voient complète la mise en scène.
La spontanéité des poèmes de Shizue Ogawa, qui semblent être écrits sous l’emprise du vécu, leur apparence éphémère, et la simplicité de leurs vers, ne doivent pas tromper. Sous cette apparence se cache un formidable atelier poétique qui s’apparente à la tradition japonaise haikai dans laquelle la précision accompagne le minimalisme comme dans l’esthétique des jardins japonais. L’ouverture culturelle de Shizue Ogawa et son érudition rendent sa poésie immédiatement accessible au lecteur occidental qui apprend à voir différemment les violons, Tchaïkovski, les sonnets de Shakespeare, les campanellas, les paysages d’Irlande, de Belgique, et de France, les chaconnes de Bach, les trèfles, et les sarabandes. Toutefois, par l’évocation de plantes et d’arbres, de nourritures et d’habits, d’éléments architecturaux et décoratifs, le lecteur est tout naturellement introduit à la culture japonaise.
Sous le visage du quotidien, Shizue Ogawa regarde l’obscurité tellurienne de l’âme humaine, transformant des événements ordinaires en extraordinaires expériences poétiques. Le poème intitulé “Ma maison” fait ainsi d’une maison un lieu multiple, un refuge, une prison, un lieu où l’absence est ressentie de façon poignante:
Ma maison est dans la mer.
Un rocher pointu émerge du fond marin,
et ma maison est assise sur sa pointe…
Si profonde est la mer qu’aucune vague ne s’élève
et nul vent ne souffle…
Puis un jour / ma maison a cédé à l’eau tourbillonnante
et s’est mise à osciller lentement…
Bientôt ma maison
sur le rocher pointu
va basculer…
L’eau de la mer, froide et brune, va m’enlacer.
Alors seulement je pourrai calmement appeler les noms de ma famille.
La réalité en apparence si présente, est en fait légère comme l’air et glisse imperceptiblement vers le monde des apparences, le monde des ombres et de l’imagination qui sont permanents, mais inaccessibles. La vie est transformée en art, l’art est transformé en vie: cette double opération élimine les frontières du rationnel et permet à Shizue Ogawa de créer des parallèles, des correspondances, qui humanisent l’art et élèvent la vie jusqu’à la permanence.
Bibliographie
Water – A Soul at Play I (Konan City, Japon: Ishibe-higashi, 1999). 158 pages. Édition bilingue japonais-anglais ; traduction par Donna Tamaki et Shizue Ogawa. ISBN 978–4‑944229–76‑5. CD sous le même titre avec les poèmes lus par Shizue Ogawa et Donna Tamaki.
Flames – A Soul at Play II (Konan City, Japan: Ishibe-higashi, 2005). 194 pages. Édition bilingue japonais-anglais ; traduction par Donna Tamaki et Shizue Ogawa. ISBN 4–944229-53–4. CD sous le même titre avec les poèmes lus par Shizue Ogawa et Donna Tamaki.
Sound – A Soul at Play III (Konan City, Japan: Ishibe-higashi, 2007). 180 pages. Édition bilingue japonais-anglais ; traduction par Donna Tamaki et Shizue Ogawa. ISBN 978–4‑944229–71‑0.
Wind – A Soul at Play IV (Konan City, Japan: Ishibe-higashi, 2009). 198 pages. Édition bilingue japonais-anglais ; traduction par Donna Tamaki et Shizue Ogawa. ISBN 978–4‑904625–00‑2.
Sea – A Soul at Play V (Konan City, Japan: Ishibe-higashi, 2011). 180 pages. Édition bilingue japonais-anglais ; traduction par Soraya Umewaka et Shizue Ogawa. ISBN 978–4‑904625–01‑9.
Land – A Soul at Play VI (Konan City, Japan: Ishibe-higashi, At press). Édition bilingue japonais-anglais ; traduction par Soraya Umewaka et Shizue Ogawa. ISBN 978–4‑904625–05‑7.
Clouds – A Soul at Play VII (Konan City, Japan: Ishibe-higashi, At press). Édition bilingue japonais-anglais ; traduction par Soraya Umewaka et Shizue Ogawa.
En français
Une âme qui joue. Choix de poèmes. (Belgique: Éditions À bouche perdue, Collection Pangée, 2010 et 2011). 177 pages. ISBN 978–2‑9600953–1‑9. Édition bilingue japonais-français ; traduction de l’anglais par Michèle Duclos et Jacqueline Starer.
Une âme qui joue. Le cercle. (France: Éditions Caractères, 2012) 111 pages. ISBN 978–4‑904625–03‑3. Édition bilingue japonais-français ; traduction du japonais par Véronique Brindeau.
Une âme qui joue. L’embarras, la tranquillité, l’amour. (Konan City, Japon: Editions Iwanami Publishing Service Center, 2012). 105 pages. ISBN 978–4‑904625–03‑3. Édition bilingue japonais-français ; traduction de l’anglais par Michèle Duclos et Jacqueline Starer et du japonais par Véronique Brindeau. Introduction de Michèle Duclos. Dessins de l’auteur.
Shizue Ogawa
Presentation
by
Alice-Catherine Carls
Shizue Ogawa was born in 1947 on Hokkaido island in Japon. She is a specialist of the Romantic British poet John Keats and taught British literature at the University of Kansai, and international culture at Osaka University of Education. For many years, she has been invited to international poetry festivals in Belgium, France, Canada, and Finland, and she is a regular at the Gerard Manley Hopkins international festival in Ireland. She has published seventeen poetic volumes, and her poetry has been translated in ten foreign languages. In 1963, she received the Grand Prize of the Sakura National Exhibit for her pastel art works, and in 2011, the Prix International de Poésie Antonio Viccaro at the Trois Rivières festival in Québec.
Shizue Ogawa is attuned to the relationship between water, wind, fire, and the earth, its fauna, flora, and human beings. This relationship imbued with serenity, respect, and kindness, gives everybody and everything a sense of place; this balance draws its strength from the metaphysical beliefs of the Tendai, Zen, and Shinto religions, and it stresses counterpoints. Pregnant sadness alternates with jubilant plenitude, a simple object with its cosmic reflection:
The bowl quietly
looks up at the heavens.
Humbly it receives the stars
and serves them up. Curved like the sky,
this rice bowl.
When insects burrow into the ground to hibernate, their sensations lead the reader into the heart of nature’s memory. Did roses get their thorns from an excess of joy? “Why Are Strawberries Red If Their Seeds Are Black?” Thus Shizue Ogawa opens for the reader the vast space-time of animism and cosmic vitality. Such space is marked by the softness that characterizes her poetic work:
The voices of a poet are the voices of the wind
diffusing small ripples in the water.
This bucolic universe borrows from Vergil’s Georgics tradition. This tradition is visible in the sequence of the seven volumes of poetry listed below, to which Shizue Ogawa plans to add four more, all forming a seamless song of nature. Their titles move with the oceans in the universe like a soul at play. One element of Vergil’s tradition that is evident in her poetry is the exquisitely detailed precision of her descriptions, many of which owe their sharpness to her scientific observation of the world around her.
Peace does not always prevail in this universe, however, and sensorial or physical violence transforms reality into an anguished, surrealistic vision. The city turns the poet into an iron mold, solitude’s eyes are bloodshot. / They do not blink, / just stare. / Drunken looking.The poet becomes a sad advertising balloon / a balloon torn loose, a yellow eye staring into the past. A violin spits out poison,a serpent inhabits the poet’s body, glowing through my skin like a candle, then more serpents appear and slither to the tips of my fingers. Time shows himself as a deceitful being:
Time is liquid.
It takes my form and presses in.
When I try to thrust it away,
it approaches me with friendly malice.
Inscribed within everyday matters is death, seen through the phenomenology of cremation, the memory of her grandfather burning all the kimonos belonging to his dead wife, or simply an undefined melancholy. Death’s companion, fire purifies and destroys at the same time.
Writing mostly in the first person, Shizue Ogawa takes on several roles: daughter, poet, wife, friend, mailperson, rose, sister, inspector, insect: such are the multiples metamorphoses of a poet who has traveled widely inside as well as outside of her soul at play. This playfulness does not diminish the strong sense of balance that appoints her into a mirror of the world, the matrix of opposite vectors, including the East-West cultural vector that she travels as a Möbius strip, weaving the seasons of her life together and uniting the multiple variations of her poetic experiences into a ceaseless harvest of beauty. One might compare her poetry to a handsome piece of cloth on which she embroidered delicate motives in matching shades.
The playful dimension of her poetic method is important. Shizue Ogawa credits one of her professors, Josaburo Ogino, who encouraged her to develop four methods. First, a playful mind, the subtle teasing of friends, friendships between insects and trees, a woodpecker is in a hurry at night because he is doing his homework, a sad winter tree is concealing pictures inside, or an inspector sent from the town office / to check how the frogs are croaking today… to check how the insects are singing today… in order to measure whether the rice harvest will be good. Second, the transition from the world of reality to the world of imagination and marvel: underground elves pour colors into the roots of a rainbow that the poet drags across the sky, a fish orchestra plays a symphony in the river under the silver moon, a staircase becomes
… a steel spring,
a vine swinging in the wind.
The spiral staircase hung in midair.
Third, the freeing of objects from their material support through the creation of a free poetic support such as the immaterial and changing texture of air, water, or wind:
Besides the full moon of August
a mountain swayed flimsily like a reflection on the water.
The poetic support can also be a piece of cloth stretched on a bush between the poet who embroiders it as a special present for her sister:
Ants come near the threads
and rub their eyes as they look for their favorite colors.
Bees mistake the embroidery for real wild strawberries.
They pause, nod their heads and fly away again…
… The abelia flowers
were sewn into the embroidery threads.
Look? There are flower patterns under cloth, too!
Fourth, the staging. The poem “Sound,” for example, shows the en abîme composition of different scenes. The poet contemplates a tempera painting representing weavers; against one of the walls of this larger tableau, hangs a painting representing musicians. The paintings come to life as sounds become threads and colors become sounds, linking both tableaux. The poet, then the reader, are drawn in this new tableau. Their interpretation of the tableau completes its staging.
The spontaneity of Shizue Ogawa’s poems which seem to be written under the influence of the moment, their ephemeral appearance, and the simplicity of their verse, should not mislead the reader. This appearance hides a formidable poetic workshop that is related to the Japanese tradition of haikai in which precision accompanies minimalism as in the aesthetic of Japanese gardens. Shizue Ogawa’s cultural openness and erudition render her poetry immediately accessible to the Western reader who learns to see differently elements such as violins, Tchaikovsky, Shakespeare’s sonnets, campanellas, Irish, Belgian, and French landscapes, JS Bach’s chaconnes, four-leaf clovers, and sarabands. Still, through the evocation of plants and trees, food and dress, architectural and decorative elements, the reader is quite naturally introduced to Japanese culture.
Shizue Ogawa peers under the daily world’s appearance, into the tellurian darkness of the human soul, thus transforming ordinary events into extraordinary poetic experiences. Thus the house embodies a refuge, a prison, a lonely place of longing, and the locus of reunification with loved ones:
My house is in the sea.
A sharp boulder protrudes from the seabed,
and my house sits on the tip…
… So deep is the sea that no waves rise up,
and no wind blows…
… Then one day
my house yielded to the swirling water
and began to sway slowly…
Soon my house will tilt over
on the sharp boulder…
… The cold, brown seawater will embrace me.
Only then can I calmly call out the names of my family.
Reality, seemingly so present in the poem, is in fact as light as air and shifts imperceptibly towards the world of appearances, of shadows, and of imagination that are permanent, yet inaccessible. Life is transformed into art, art is transformed into life: this double operation erases the borders of rationality and allows Shizue Ogawa to create parallels and correspondences that humanize art and elevate life into permanence.
Bibliography
Water – A Soul at Play I (Konan City, Japon: Ishibe-higashi, 1999). 158 pages. Bilingual edition Japanese-English, translated by Donna Tamaki and Shizue Ogawa. ISBN 978–4‑944229–76‑5.
CD available, under the same title. Poems read by Shizue Ogawa and Donna Tamaki.
Flames – A Soul at Play II (Konan City, Japan: Ishibe-higashi, 2005). 194 pages. Bilingual edition Japanese-English, translated by Donna Tamaki and Shizue Ogawa. ISBN 4–944229-53–4. CD available, under the same title. Poems read by Shizue Ogawa and Donna Tamaki.
Sound – A Soul at Play III (Konan City, Japan: Ishibe-higashi, 2007). 180 pages. Bilingual edition Japanese-English, translated by Donna Tamaki and Shizue Ogawa. ISBN 978–4‑944229–71‑0.
Wind – A Soul at Play IV (Konan City, Japan: Ishibe-higashi, 2009). 198 pages. Bilingual edition Japanese-English, translated by Donna Tamaki and Shizue Ogawa. ISBN 978–4‑904625–00‑2.
Sea – A Soul at Play V (Konan City, Japan: Ishibe-higashi, 2011). 180 pages. Bilingual edition Japanese-English, translated by Soraya Umewaka and Shizue Ogawa. ISBN 978–4‑904625–01‑9.
Land – A Soul at Play VI (Konan City, Japan: Ishibe-higashi, At press). Bilingual edition Japanese-English, translated by Soraya Umewaka and Shizue Ogawa. ISBN 978–4‑904625–05‑7.
Clouds – A Soul at Play VII (Konan City, Japan: Ishibe-higashi, At press). Bilingual edition Japanese-English, translated by Soraya Umewaka and Shizue Ogawa.
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