A cette heure sombre
L’ange transparent
Vous regarde partir
Naufragés et déshérités
Arrachés à vos monts vermeils
L’ange sublime,
Oeuvre ciselée
Aux larmes de vos soupirs
S’éveille à votre absence
Retient l’écho de vos blessures
Efface votre vilenie
De lumière
De grâce
Le voilà
Cessez de le bannir
Laissez l’ange grandir
Je vous ai vus le haïr
Lui promettre de mourir
De grâce
Eteignez votre hargne
Libérez-vous
De votre colère séculaire
Colère qui creuse
Au fond de vos rêves
Ecorchés et indignés
Le désarroi funèbre
Et la mort devient
Ultime obsession
L’unique procession
Sourd à vos menaces
Prodigieux et tenace
L’ange éternel inscrit sa voix
Sur la roche millénaire
A l’encre de vos deuils
Refusant de vous oublier
Alors cessez de vous résigner
Réveillez vos fols espoirs
Souvenez-vous
De l’écume de vos exils
Observez l’élan des vents
Au seuil du souvenir indomptable
Surtout n’abdiquez pas
La saison innocente
Ne renoncez pas
A l’anges initial
Voilà des siècles
L’ange esseulé et accablé
Fougueusement vous attend
Alors lâchement
De vos mains ridées et dévastées
Vous cueillez honteusement sa rosée
Veules et acharnés vous le poursuivez
De tout votre désastre
De votre inconsolable regret
Au nom de la montagne
La première et l’unique
Qu’est-il arrivé à votre ciel
Où est votre lueur
Depuis quand
avez-vous cessé de croire
A vos songes d’enfant
A vos printemps rebelles
Vos pas courts et blasés
Egarés et terrifiés
Vous oubliez le verbe ancestral
Ombres que vous devenez
Seuls vous demeurez
Les yeux fermés
Soumis
Vous effeuillez à présent
Les brisures de l’écueil
Vous affrontez le silence
Vous vous y réfugiez
Désormais