Hommage à Tahar Djaout, poète assassiné : L’Arbre blanc

Ma richesse
C’est la neige
Et sa lumière aurorale

J’accumule les fruits
D’arbres scellés de blanc
Et j’envoie mes oiseaux
Ausculter les cimaises

Oiseau
Mon messager
Au creux secret des arbres

Oiseau
Étoile mobile
Qui incendie les neiges

J’attends
- le ciel descend
Sur les dents de la ville

J’attends
- et l’ombre emballe
les maisons engourdies

quand saignera sur nous
le feu coulant
du jour ?
je tisonne,
dans l’attente,
les cendres
d’un été mort