Laurence Lépine, Affleurements ( extraits)
moi aussi j'aurais aimé comme elle redevenir une et sentir au soir venu dans l'alignement des
portes transparaître quelque chose qui aurait ressemblé à la fois à la douceur et au courage qu'il
avait fallu pour se scinder en deux sans bruit autre que celui d'un chagrin incontournable alors la
première porte battit et le coeur éprouva la joie
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le couloir
frais comme le matin disant sa vague son frôlement d'épines le voici le léger couronnement de la
sève la marche brûlante du souci au fond d'une cache au nombre sans brisure se tient
déjà froidement enlacé serein et tendre comme neige l'air badin du soir
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la montée
alimenter le feu en roses écouter entendre les pas de la montagne crisser sous ses propres
articulations faire avec le jour le baume spécifique au jour reconstruire la foi avec le feu des roses
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la rivière
branche de saule équinoxe plurielle à ton visage se superposent d'autres visages le temps est court
qui court par l'arrière la buée s'étale aux fenêtres dans la salle de bains la porte meunière parle une
langue étrangère
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"la" Wanderlust
avant que l'olivier n'entre dans la chambre le contour et le le faîte établis avant que les cimetières
des villes ne prennent plus de place dans la mémoire fantômes familiaux secrets je bois à la saveur
du jour le pain d'épices sur les genoux la voix encore inédite de tout parcours
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la flamme