Philippe Bar­rot met le cap vers le Japon pour ce dix-hitième numéro des Chroniques du çà et là. Un vol­ume illus­tré par les pho­togra­phies d’Anne Uemu­ra, qui pro­pose « une immer­sion dans une cul­ture tou­jours proche de ses tra­di­tions ances­trales ».

Effec­tive­ment, l’ar­ti­cle lim­i­naire du numéro signé Edouard L’Héris­son pro­pose un focus sur le rôle des itako, inter­mé­di­aires qui per­me­t­tent d’en­tr­er en con­tact avec le monde invis­i­ble. Puis suit une entre­tien avec Corinne Atlan, tra­duc­trice et auteure de plusieurs ouvrages et romans sur le Japon. Il y est ques­tion de roman japon­ais, et de l’évo­lu­tion de celui-ci, panora­ma his­torique qui part du roman tra­di­tion­nel et con­sid­ère les méta­mor­phoses qui l’ont mené vers la moder­nité, et vers ce qu’il est devenu aujour­d’hui, à tra­vers une approche d’au­teurs con­tem­po­rains, comme Muraka­mi ou Ogawa.

C’est encore vers une analyse qui sous-tend la moder­nité lit­téraire japon­aise, dont les struc­tures sem­blent impos­si­ble à dépar­tir de ce socle ances­tral, que nous con­vie la suite de ce numéro : une note sur l’esthé­tique japon­aise, une analyse du roman polici­er “Les ®évo­lu­tions de la Lit­téra­ture crim­inelle japon­aise”, de Gérard Peloux, un regard sen­si­ble sur la ville d’Ozu, Onomichi, évo­quée par Philippe Bar­rot, un pèleri­nage à Kamaku­ra, une séquence sur les sumos de Luc Dri­an avec de très belles pho­togra­phies d’YMB, une his­toire du man­ga signée Thomas Maksymowicz…

Chroniques du çà et là n°18, revue trimestrielle, PhB édi­tions, 2021 143 pages, 14€.

Ces arti­cles con­sacrés à la thé­ma­tique du n°18 des Chroniques du çà et là sont accom­pa­g­nés de deux notes de lec­ture, une de Philippe Thireau sur le poème de Mar­i­lyne Bertonci­ni La Noyée d’On­a­gawa, l’autre signée par Makiko Tsuchiya-Mat­alon qui évoque le poème en prose d’Hishimure Mishiko écrit après la cat­a­stro­phe du 11 mars. Ces deux poèmes inter­ro­gent l’écri­t­ure aus­si, et cette ques­tion qui jalonne toute la lit­téra­ture, com­ment écrire l’impossible.

Ce numéro très riche, mène vers la com­préhen­sion de cette société japon­aise  qui n’a pas renon­cé à ses mythes, à ses croy­ances et à ses tra­di­tions, tout entiers per­cep­ti­bles dans une moder­nité lit­téraire qui s’est édi­fiée sur ce socle ancestral. 

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Carole Mesrobian

Car­ole Car­cil­lo Mes­ro­bian est poète, cri­tique lit­téraire, revuiste, per­formeuse, éditrice et réal­isatrice. Elle pub­lie en 2012 Foulées désul­toires aux Edi­tions du Cygne, puis, en 2013, A Con­tre murailles aux Edi­tions du Lit­téraire, où a paru, au mois de juin 2017, Le Sur­sis en con­séquence. En 2016, La Chou­croute alsa­ci­enne paraît aux Edi­tions L’âne qui butine, et Qomme ques­tions, de et à Jean-Jacques Tachd­jian par Van­i­na Pin­ter, Car­ole Car­ci­lo Mes­ro­bian, Céline Delavaux, Jean-Pierre Duplan, Flo­rence Laly, Chris­tine Tara­nov,  aux Edi­tions La chi­enne Edith. Elle est égale­ment l’au­teure d’Aper­ture du silence (2018) et Onto­genèse des bris (2019), chez PhB Edi­tions. Cette même année 2019 paraît A part l’élan, avec Jean-Jacques Tachd­jian, aux Edi­tions La Chi­enne, et Fem mal avec Wan­da Mihuleac, aux édi­tions Tran­signum ; en 2020 dans la col­lec­tion La Diag­o­nale de l’écrivain, Agence­ment du désert, paru chez Z4 édi­tions, et Octo­bre, un recueil écrit avec Alain Bris­si­aud paru chez PhB édi­tions. nihIL, est pub­lié chez Unic­ité en 2021, et De nihi­lo nihil en jan­vi­er 2022 chez tar­mac. A paraître aux édi­tions Unic­ité, L’Ourlet des murs, en mars 2022. Elle par­ticipe aux antholo­gies Dehors (2016,Editions Janus), Appa­raître (2018, Terre à ciel) De l’hu­main pour les migrants (2018, Edi­tions Jacques Fla­mand) Esprit d’ar­bre, (2018, Edi­tions pourquoi viens-tu si tard), Le Chant du cygne, (2020, Edi­tions du cygne), Le Courage des vivants (2020, Jacques André édi­teur), Antholo­gie Dire oui (2020, Terre à ciel), Voix de femmes, antholo­gie de poésie fémi­nine con­tem­po­raine, (2020, Pli­may). Par­al­lèle­ment parais­sent des textes inédits ain­si que des cri­tiques ou entre­tiens sur les sites Recours au Poème, Le Cap­i­tal des mots, Poe­siemuz­icetc., Le Lit­téraire, le Salon Lit­téraire, Décharge, Tex­ture, Sitaud­is, De l’art helvé­tique con­tem­po­rain, Libelle, L’Atelier de l’ag­neau, Décharge, Pas­sage d’en­cres, Test n°17, Créa­tures , For­mules, Cahi­er de la rue Ven­tu­ra, Libr-cri­tique, Sitaud­is, Créa­tures, Gare Mar­itime, Chroniques du ça et là, La vie man­i­feste, Fran­copo­lis, Poésie pre­mière, L’Intranquille., le Ven­tre et l’or­eille, Point con­tem­po­rain. Elle est l’auteure de la qua­trième de cou­ver­ture des Jusqu’au cœur d’Alain Bris­si­aud, et des pré­faces de Mémoire vive des replis de Mar­i­lyne Bertonci­ni et de Femme con­serve de Bluma Finkel­stein. Auprès de Mar­i­lyne bertonci­ni elle co-dirige la revue de poésie en ligne Recours au poème depuis 2016. Elle est secré­taire générale des édi­tions Tran­signum, dirige les édi­tions Oxy­bia crées par régis Daubin, et est con­cep­trice, réal­isatrice et ani­ma­trice de l’émis­sion et pod­cast L’ire Du Dire dif­fusée sur radio Fréquence Paris Plurielle, 106.3 FM.