Le prix de tra­duc­tion poé­tique Nel­ly-Sachs 2022 est décerné à Stéphane Michaud pour sa tra­duc­tion d’attraction ter­restre de Wulf Kirsten pub­lié aux édi­tions La Dogana. Attrac­tion ter­restre est le sec­ond recueil de ce poète, après ses images filantes, parues en 2016. Wulf Kirsten excelle à évo­quer avec humour son exis­tence mou­ve­men­tée en Alle­magne de l’Est, de la guerre à la chute du Mur de Berlin.

Le Prix de tra­duc­tion Nel­ly-Sachs est depuis plus de vingt ans, pour la langue française, le seul qui récom­pense exclu­sive­ment des tra­duc­tions de poésie. Ouvert aux tra­duc­teurs de toutes les langues, il offre chaque année à son lau­réat la somme de 1 000 euros. Ce Prix, étroite­ment lié dès le début aux travaux de l’as­so­ci­a­tion ATLAS, est décerné chaque année dans la ville d’Ar­les, en novem­bre, lors des Assis­es de la tra­duc­tion lit­téraire. Depuis 1995 le lau­réat s’y voit con­fi­er l’an­i­ma­tion d’un ate­lier de tra­duc­tion poétique.

Le jury ini­tial se com­pose de Lau­re Batail­lon, Claude Este­ban, François Xavier Jau­jard, Claire Mal­roux, Philippe Mikri­ammos, Anne Minkows­ki (prési­dente), Roger Munier, Lionel Richard et Céline Zins, Mau­rice Nadeau étant prési­dent d’hon­neur. Ces jurés, ain­si que ceux qui suiv­ront, sont tous tra­duc­teurs de poésie. Par delà les goûts et la sen­si­bil­ité pro­pres de cha­cun, tous recon­nais­sent la néces­sité de con­cili­er, selon les ter­mes de François Xavier Jau­jard, « l’ex­i­gence de la fidél­ité et l’ex­i­gence d’un poème français ». Leur devise com­mune pour­rait être, comme le dit Pierre-Jean Jou­ve : « Il faut à tra­vers tout main­tenir le chant ».

Après la dis­pari­tion de Julia Tardy-Mar­cus, pre­mière dona­trice et mécène per­ma­nente, le Prix Nel­ly-Sachs con­naît des années dif­fi­ciles. Il entre en som­meil de 2007 à 2009, avant de renaître grâce à la générosité de deux tra­duc­teurs : Bernard Banoun pour 2010 et José Kany-Turpin, anci­enne lau­réate, pour les années suivantes.

Kris­ten Wulf, Attrac­tion ter­restre, tra­duc­tion de Stéphane Michaud, Edi­tions La drag­ons, 2020, 29 €.

Il devient prix asso­cié des Grands prix lit­téraires de Stras­bourg, et tout par­ti­c­ulière­ment du Prix européen de lit­téra­ture et de la Bourse de tra­duc­tion qui l’ac­com­pa­gne, sans rien aban­don­ner pour autant de son ancrage arlésien.

Suite au décès des uns et au départ des autres, le jury s’est large­ment renou­velé au cours des ans. Sont actuelle­ment jurés : Lau­rence Breysse-Chanet, René de Cec­ca­t­ty, Hélène Hen­ry, Claire Mal­roux (prési­dente), Jean-Yves Mas­son, Jean-Bap­tiste Para, Patrick Quil­li­er, Michel Volkovitch et Céline Zins.

La remise du prix aura lieu à la Mai­son de l’Amérique latine 217, boule­vard Saint-Ger­main 75007 Paris le mer­cre­di 13 avril 2022 à 19h30

Le jury du Prix tient égale­ment à saluer pour la qual­ité de leur tra­vail Rachel Ertel (Avrom Sutzkev­er, heures rapiécées, Édi­tions de l’éclat), Irène Gayraud (Gabriela Mis­tral, Essart, Édi­tions Unes), Lau­rent Cas­sag­nau (Anne Sei­del, Khleb­nikov pleure, Édi­tions Unes).

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