Le silence de ces espaces
Dans l'immensité sans lieu
invraisemblance d'une planète féconde
défiant la nuit sans mots de la matière.
Enfant,
toi qui ne sais pas la violence du vertige
et crois en la solidité du monde
cours encore entre les murs blancs de l'été
pieds nus contre la terre.
A l'ombre d'une grange, au plein du jour
recueille la danse des insectes
qui fouillent la brûlure des heures.
Couche-toi avec les blés quand vient l'oblique de la lumière.
Dieu est mort, dit-on
peut-être a-t-il seulement très froid
tandis que toujours plus s'éloignent les étoiles.
Mais le rire de l'homme peut réchauffer l'énergie noire.