Le Prix Apollinaire 2022 est attribué à Denise Desautels pour son recueil Disparaître, L’herbe qui tremble.
Le Prix Apollinaire Découverte 2022 est attribué à Quentin Dallorme pour son recueil Plein sud, Éditions de l’Aire.
La Mention spéciale du jury du Prix Apollinaire revient à Célestin de Meeûs pour son recueil Cavale russe, Cheyne éditeur.
Denise Desautels, la lauréate du Prix Apollinaire
Née à Montréal, Denise Desautels a publié une trentaine de recueils de poèmes et de nombreux livres d’artiste autant au Québec qu’à l’étranger. Elle a reçu, entre autres, le Prix du Gouverneur général du Canada (Le saut de l’ange, 1993, L’Arbre à paroles & Le Noroît), le Prix Athanase David et le Prix de Littérature francophone Jean Arp, ces deux derniers lui ayant été remis pour l’ensemble de son œuvre. Vice-présidente de l’Académie des lettres du Québec, de 1996 à 2002, membre du comité d’organisation de la Rencontre québécoise internationale des écrivains, de 1997 à 2012, et membre de nombreux jurys littéraires, elle s’est vu attribuer en 2005–2006, par le Conseil des arts et des lettres du Québec, une bourse de carrière pour sa « contribution exceptionnelle à la culture québécoise ».
Parmi ses publications les plus récentes figurent notamment Disparaître (L’herbe qui tremble, 2021), l’ouvrage que récompense cette année le Prix Apollinaire, et L’angle noir de la joie (« Poésie / Gallimard », 2022). « Dans Disparaître, les mots de Denise Desautels sont nourris de nuit,/ du pire de la nuit. Ils se nourrissent, avec une lucidité dévorante, de la mémoire de nos disparus et de tous les autres/ harnachés à nos dos.
Denise Desautels, Disparaître, éditions L’herbe Qui Tremble, 2021, 18 €.
Écrire dit ainsi pour elle notre finitude toujours actualisée et disséquée sur la page blanche ; écrire revient à renouer les mots en une chaîne lacrymale qui nous fend le cœur, les yeux et la joue. Mais dans cet écho mémoriel encastré dans le cœur et le vers, il y a toujours chez Denise Desautels une illumination. Dans la disparition, il y a les germes de l’apparition, il y a sa poésie qui ne nous ébranle que pour mieux nous rebâtir dans son halo. » (Linda Maria Baros).
Quentin Dallorme, le lauréat du Prix Apollinaire Découverte
Quentin Dallorme, né en 1989, a suivi un cursus de sciences politiques à Lyon. Il travaille auprès des élus dans une communauté d’agglomération. Sa passion pour la littérature et le sport, dont l’aviron, le conduit à écrire Le Cœur sur l’eau, roman publié, en 2021, aux Éditions de l’Astre Bleu. Inspiré par l’actualité sociale, il rédige en parallèle plusieurs articles et fictions pour différentes revues littéraires ou politiques. Après plusieurs voyages dans le Sud de la France et en Italie, il publie, en 2022, aux Éditions de l’Aire son premier recueil de poèmes – Plein sud, qui se voit décerner le Prix Apollinaire Découverte 2022.
« Au fil des poèmes, le je délie ses veines, ses muscles, ses pensées pour accueillir en lui l’écorce des arbres, les rochers acérés, la terre craquelée et les brèches qu’ouvre la lumière. Cette fusion dit le moi qui se cherche, qui cherche au dedans de lui-même le monde et l’autre. Mais elle dit, avant tout, la manière dont le mot s’extrait de son écorce pour entamer l’aventure poétique de Quentin Dallorme que le recueil Plein sud annonce expansive et saisissante. » (Linda Maria Baros)
Célestin de Meeûs, Mention spéciale du jury du Prix Apollinaire
Célestin de Meeûs est né à Bruxelles en 1991. Après avoir fait ses débuts littéraires en avril 2018 avec Écart-type (Éditions Tétras Lyre, Prix Émile Polak), il publie, quelques mois plus tard, Cadastres (Cheyne éditeur, Prix de la Vocation). Cavale russe, le recueil qui reçoit cette année la Mention spéciale du jury du Prix Apollinaire, paraît, toujours chez Cheyne éditeur, en 2021, suivi, en 2022, par Atlantique, aux Éditions Tétras Lyre. Depuis 2018, Célestin de Meeûs anime les Éditions de l’Angle Mort, dont il est cofondateur.
« La mythologie du voyage s’est effondrée sous les désastreux bilans carbone et les zooms inquisiteurs de Google Earth. L’auteur de Cavale russe le sait, bien sûr. Cavale, jument de race, dit Wikipédia. La cavale qui s’accouple au cheval de fer, on aura compris que de Meeûs s’engage sous les couleurs poétiques du plus célèbre manchot de la littérature avec Cervantès. » (Jean Rouaud)
Le Prix Apollinaire
Le Prix Apollinaire, fondé en 1941, couronne chaque année « P n dehors de tout dogmatisme d’école ou de technique un recueil caractérisé par son originalité et sa modernité ». Il est considéré comme un Goncourt de la poésie – en partie parce que certains membres du jury ont été ou sont jurés Goncourt, comme Hervé Bazin, Robert Sabatier ou Tahar Ben Jelloun. Présidé par Jean-Pierre Siméon, le jury est composé de personnalités du monde de la poésie : Marc Alyn, Adeline Baldacchino, Linda Maria Baros (secrétaire générale), Tahar Ben Jelloun, Zéno Bianu, Philippe Delaveau, Guy Goffette, Jean Portante et Jean Rouaud.
Les mécènes
Le Prix Apollinaire et le Prix Apollinaire Découverte sont dotés grâce à la générosité de Catherine Mathivat, présidente des Deux Magots.
La cérémonie de remise des Prix est organisée avec la participation amicale de Richard Vins & Domaines.
Avec la complicité active du Printemps des Poètes.