L’immunité merveilleuse de Jean-Pierre Otte

Par |2025-03-06T06:54:06+01:00 6 mars 2025|Catégories : Essais & Chroniques, Jean-Pierre Otte|

               Être l’artiste de sa vie

Jean-Pierre Otte a depuis longtemps com­pris que nous étions  pro­gram­més, for­matés, par­a­sités, piégés par avance par la famille, la société, l’éducation, l’histoire et les médias sous con­trôle, et qu’il s’agit pro­gres­sive­ment  de s’en détach­er pour …se retrou­ver soi-même.

La vie et l’écriture ne sont donc pas sans risques ni sans défis. Tant pour  l’écrivant que pour le lisant, l’aventure livresque, quand elle se délie à tra­vers les sens, sans que l’on sache de quel endroit elle provient en nous-mêmes ni à par­tir de quelle matière dans la mémoire ou l’imaginaire elle se dévide, aboutit à une manière exal­tante d’être au monde.Il s’agit de s’accompagner en tout, devenir son pro­pre ami, son pro­pre complice.

Pour Jean-Pierre Otte, écrire-lire un livre, c’est au sens le plus strict se dé-livr­er. Il faut d’abord vis­er l’autolibération. Se désen­traver de tout. Se libér­er du con­nu. Se dégager de toute édu­ca­tion en ayant la volon­té, l’ambition ou le désir d’être soi-même en expan­sion. Deux vers d’Une sai­son en enfer  jouent comme un déclic : Nous ne sommes pas au monde et La vraie vie est absente.

Si nous n’avons que peu de pouvoir
 sur ce qui survient, le désastre,
le drame, l’aubaine ou l’accalmie,
en revanche nous avons toute puissance
sur ce que le désas­tre, le drame et l’aubaine
peu­vent devenir  en nous-mêmes.
Celui qui explore et exploite ses propres
pos­si­bil­ités devient l’artiste de sa vie.

Jean-Pierre Otte, L’immunité mer­veilleuse (Aven­ture sans ali­bis),édi­tions Sans-Escale, 2024 , 97 pages, 15 €. ISBN  :978–2491438265.

Sa vérité est désor­mais celle-là: être véri­ta­ble­ment au monde, refuser une vie pro­gram­mée, La vie n’a aucun sens mais c’est pour cela même qu’elle est passionnante.

 

C’est le réel de sa pro­pre présence qu’il faut
affron­ter quand on s’éprouve en vie dans la vie.

 

 Ce dont nous souf­frons, c’est d’abord d’une vie trop étroite, d’une stag­na­tion dans l’ornière et sous l’œillère, d’un manque d’invention et d’audace. Toute œuvre véri­ta­ble a pour des­sein de nous inscrire plus inten­sé­ment dans la vie, de nous ouvrir au monde et de nous ren­dre plus présent dans le présent. C’est le moyen d’atteindre en soi un lieu que l’on ne pour­rait attein­dre autrement.

 

Faisant le vide dans ton esprit, tu
tentes de réalis­er cet état intérieur 
de blancheur, de mer sans rides et de silence,
que con­nais­sent les rêveurs et les musardiers,
les esprits curieux en flâner­ie entre deux rives.
N’en fais qu’à ta guise et tu seras à ton aise.

 

Les poèmes de Jean-Pierre Otte s’inscrivent avant tout et après tout dans une invi­ta­tion à vivre. À cha­cun de se con­necter dif­férem­ment à lui-même, d’être diverse­ment au monde, porté à une autre dimen­sion, à la dimen­sion même, com­plexe et exal­tante, du présent.

Présentation de l’auteur

Jean-Pierre Otte

Textes

Né à Fer­­ot-Fer­­rières dans les Ardennes lié­geois­es le 10 sep­tem­bre I949, vit depuis les années qua­tre-vingt à Lar­nagol, au petit domaine d’Ar­nal, sur un causse du Lot.

         A la fois écrivain et pein­tre, il est l’au­teur d’une trentaine d’ou­vrages  ayant trait aux mytholo­gies cos­mogo­niques du monde, aux rit­uels amoureux du monde ani­mal et aux aven­tures de la vie per­son­nelle au béné­fice même de la présence au monde et du plaisir d’exister.

         Après des human­ités sci­en­tifiques,  il devient audi­teur libre à l’u­ni­ver­sité pen­dant qua­tre années. Avide de savoir, il étudie des dis­ci­plines aus­si divers­es  que la biolo­gie, la physique, la philoso­phie, les mytholo­gies du monde, les lit­téra­tures du monde entier. Encour­agé à ses débuts d’écri­t­ure par André Pieyre de Man­di­ar­gues, Roland Barthes et Anaïs Nin, il écrit des brefs réc­its et  des poèmes, pub­lie un recueil en 1970 : Pouhon bleu la veil­lée  dont de larges extraits seront repris dans La nou­velle Poésie Française de Bernard Del­vaille (Seghers).

         En 1976, paraît son pre­mier roman (Le cœur dans sa gousse) et dès 1978, il vit exclu­sive­ment de sa plume et de sa voix. Out­re son tra­vail d’écrivain, il mul­ti­plie les activ­ités : chroniqueur dans les jour­naux ( La Libre Bel­gique, le Monde, la Nou­velle Revue Française,…), plus récem­ment dans Les Hors-série du Nou­v­el Obser­va­teur,  l’Express et  Notre His­toire). Con­teur à la radio, à la télévi­sion et en spec­ta­cle (RTBF, France Cul­ture, Fes­ti­val de Radio-France à Mont­pel­li­er,…)). Depuis 1990, con­férenci­er réguli­er dans plusieurs uni­ver­sités espag­noles. Voy­ages à plusieurs repris­es en Europe de l’Est, en Islande, en Turquie et dans les pays baltes.

         Spé­cial­iste des mythes de la créa­tion des civil­i­sa­tions trib­ales, Jean-Pierre Otte les a tran­scrits pen­dant une dizaine d’années dans Les Matins du Monde. Il s’adonne aus­si à la botanique et l’observation des insectes et man­i­feste son allé­gresse de vivre dans ses His­toires du plaisir d’exister et la  Petite tribu de femmes. Il a reçu le prix Nature de la Fon­da­tion de France, jury présidé par Jean Dorst de l’Institut des Sci­ences Naturelles ; prix décerné pour la rigueur sci­en­tifique et la qual­ité lit­téraire de ses travaux en botanique et en entomologie.

Cer­tains ouvrages ont été traduits notam­ment en Chine, aux États-Unis, en Ital­ie, en Grèce et en Russie. Une ving­taine de mémoires et de thès­es uni­ver­si­taires a déjà été con­sacrée à son œuvre.

 

 

 

                       

  1. Les Fables de l’enfance

 

Le Cœur dans sa gousse (Robert Laf­font, La Renais­sance du Livre)

Juli­enne et la riv­ière (Robert Laf­font, La Renais­sance du Livre)

Blaise Menil mains-de-men­the (Robert Laf­font, Espace Nord, La Renais­sance du Livre)

Nico­las Gay­oûle (Robert Laf­font)

Les Gestes du com­mence­ment (Robert Laf­font)

 

  1. L’Amour au naturel

 

L’Amour au jardin (Phébus, Libretto,France-Loisirs)

L’Amour en eaux dor­mantes (Jul­liard)

L’Amour en forêt (Jul­liard, Pock­et)

La Sex­u­al­ité d’un plateau de fruits de mer (Jul­liard, Pock­et, Le Grand Livre du Mois, France Loisirs)

La Sex­u­al­ité domes­tique (Jul­liard)

Amours en vol (Jul­liard)

L’Épopée amoureuse du papil­lon (Jul­liard)

Les Amours de Sailor le chien (Jul­liard)

La Vie amoureuse des fleurs dont on fait les par­fums (Jul­liard)

  1. Les Matins du monde

Mythes de la créa­tion du cer­cle polaire à l’Océanie

Les Aubes sauvages (Seghers)

Les Aubes enchan­tées (Seghers)

Les Nais­sances de la femme (Seghers, Le Grand Livre du Mois)

Le Chant de soi-même (Jul­liard)

Le Feu sacré  (Jul­liard)

Les mythes de la créa­tion — Les Aubes sauvages, Les Aubes enchan­tées, Les Nais­sances de la femme — (Les Belles Let­tres)

 

  1. Les Essais d’ouverture

 

Livret pour les temps présents (Le Relié)

La Lit­téra­ture prend le maquis ( Sens et Ton­ka)

L’Amour sur parole ( La Mais­nie Trédaniel)

Retour émer­veil­lé au monde (Fayard, Mille et Une Nuits)

 

  1. La Vie personnelle

 

Celui qui oublie où con­duit le chemin (Robert Laf­font)

Le ravisse­ment (Robert Laf­font)

His­toires du plaisir d’exister (Jul­liard, Pock­et)

Petite tribu de femmes (Jul­liard, Pock­et, Le Grand Livre du Mois)

Un camp retranché en France (Jul­liard)

Un cer­cle de lecteurs autour d’une poêlée de châ­taignes (Jul­liard)

Le labyrinthe des désirs retrou­vés (Jul­liard)

Stro­goff (Jul­liard)

 

                  Pein­tures, poèmes et pictogrammes:

 

Pouhon bleu la veil­lée (L’Ate­lier de l’ag­neau)

Pre­miers émois (Le Pré aux sources)

Recours aux couleurs (Le Grand miroir)

Noir pro­fond (Cal­ligramme)

D’or et d’ombre (Sens &Tonka)

Une nou­velle con­stel­la­tion (Androm­e­de Ldt)

Cette nuit est l’in­térieur d’une bogue (Le Temps qu’il fait)

 

 

                  

     

         Extraits de presse

 

« Tant de pages enchanter­ess­es sont d’un écrivain hors pair »

Michel Cournot, Le Nou­v­el Observateur

 

« Un écrivain mer­veilleux, des livres délicieux… »

Bernard Piv­ot, Le jour­nal du Dimanche

 

«  Là où Ernst Jünger, fasciné, s’im­mo­bilise sur le seuil intan­gi­ble d’un autre monde, Jean-Pierre Otte con­tin­ue, lui, son avancée dans l’in­time infi­ni qui l’en­toure. Alors, en lui, le spec­ta­teur se fait acteur, l’ob­ser­va­teur explo­rateur et le voyeur devient voyant. »

Jacques Lacar­rière

 

« Anti­dote au cynisme et à la médi­ocrité dont l’époque nous gave sou­vent, l’œu­vre de Jean-Pierre Otte devait être pre­scrite à quiconque souf­fre de voir la langue française, la cul­ture et la vie régulière­ment insultées. »

François Bus­nel, L’Express

 

« Cer­tains auteurs, irré­sistible­ment, don­nent envie de les con­naître, pour de vrai. Jean-Pierre Otte fait par­tie de ceux-là, amoureux de la vie et  intéressés par les êtres qui sont en eux-mêmes toute une his­toire et ne ressem­blent à personne. »

Claude Amstutz, Lechoixdeslibraires.com

« Un mer­veilleux voyageur…Un grand styliste… » 

Jérôme Garcin, Le Nou­v­el Observateur

 

« Dans une écri­t­ure éton­nante et une excep­tion­nelle sen­si­bil­ité esthé­tique, Jean-Pierre Otte mêle le fam­i­li­er et le savant, le lyrisme can­dide et la pré­ci­sion sci­en­tifique pour sor­tir l’oiseau de la cage où le tient notre ignorance. »

Michel Griso­lia, Lire

 

« Ce qui est admirable dans la quête ency­clopédique et sen­si­ble de Jean-Pierre Otte, c’est qu’elle passe par l’ex­péri­ence de la médi­ta­tion et la recherche d’un style élé­gant, élaboré, sub­til, pour exprimer le monde qu’il décou­vre avec émer­veille­ment. »… «  Ses livres tien­nent tout à fois du long poème en prose, de l’ou­vrage philosophique, de la leçon de choses, du livre éro­tique et du manuel de maintien . »

Jean-Claude Raspi­engeas, La Croix

 

 « Jean-Pierre Otte  a la dis­cré­tion des offi­ciants du théâtre Nô : peut-être par tem­péra­ment, mais surtout par stratégie poé­tique. Finale­ment, il nous invite à cor­riger une erreur de juge­ment : notre monde con­tem­po­rain for­merait un bloc sans sur­prise, mon­di­al­isé et unifié.Au con­traire, par l’at­ten­tion qu’il porte au vivant, il démon­tre que la planète demeure un « monde incon­nu » et offre aujour­d’hui encore un « spec­ta­cle intact ». Surtout, il réaf­firme la puis­sance de la lit­téra­ture qui explore les con­fins ignorés et ini­tie à l’aven­ture de la vie. »

Fab­rice Roz­ié, Le Monde

 

« Un maître en matière de style. »

Serge Sanchez, Le mag­a­zine littéraire

 

« Jean-Pierre Otte est l’écrivain des ani­maux et des plantes, de leurs rit­uels les plus intimes. Il pos­sède au plus haut degré ce don d’al­li­er les saveurs sen­suelles d’une Colette et la pré­ci­sion d’un ento­mol­o­giste mani­aque et émerveillé. »

Patrick Grainville, Le Figaro littéraire

 

« C’est la fête d’un lan­gage plein de sève où les mots ger­ment en alliances inso­lites pour mieux capter les sen­sa­tions. Ces foi­son­nements bucol­iques masquent des émo­tions sub­tiles, une allé­gresse et une force tran­quille qu’habite la saveur du monde. »

Monique Pétil­lon, Le Monde

 

« Jean-Pierre Otte a étudié la biolo­gie, la physique, la philoso­phie et vous ensor­celle avec une diver­sité d’in­trigues ayant trait au big-bang, aux mythes de la créa­tion ou au som­meil des mérous. Il fait vibr­er toutes sortes de cordes. Il est à son affaire dans l’é­mo­tion, l’humeur, l’hu­mour, le drame et la ten­dresse. Au fond, il est à son affaire dans le monde.»

Jean-Louis Ezine, Le Nou­v­el Observateur

 

 

 

 

 

 

 

 

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Jacques Vernant

Né à Lille en 1979, Jacques Ver­nant est pro­fesseur de let­tres et écrit de temps à autre des cri­tiques (Babélio, Cri­tiques­Li­bres, Tra­ver­sées,…) en s’attachant surtout aux écrivains et poètes qui veu­lent nous chang­er la vie tels Rim­baud, Walt Whit­man, Thore­au, Her­mann Hesse, André Bre­ton, Mau­rice Chap­paz, Chris­t­ian Bobin et…Jean-Pierre Otte.

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