poème scénique
Lumière.
Un drap blanc dressé à la verticale au milieu de la scène.
Le drap tombe brusquement.
Une femme nue apparaît debout.
Elle a la posture d’un joueur de boules qui pointe.
(La boule de sa main droite cache son visage,
celle de sa main gauche cache son sexe).
Elle déclame :
« Comme la lune efface
l’enfant et suce l’homme,
et avant que ne s’efface l’ultime métaphore,
j’enlève mon masque dans la nuit.»
Obscurité. Silence.
Chocs répétés de deux boules que l’on frappe l’une contre l’autre.
Silence.
Lumière.
Il n’y a plus que le drap blanc sur le sol.
On entend la voix de la femme :
« Maître Mokurai dit un jour à son disciple Toyo :
“Tu peux entendre le bruit que font deux mains qui applaudissent
mais dis-moi le bruit d’une main qui applaudit”. »