Maëlan Le Bourdonnec, Embarcadères
nue Maude à la fenêtre
de toi je garde l’attente pluvieuse. le genévrier mouillé. la chair en-dessous
je suis revenu dans la cuisine où la vaisselle d’hier est restée.
rémanence. en dehors pourtant de toute photographie,
même très nue
la maison que nous habitons a des parfums – ce que l’on accroche aux murs – il y a de
nombreux bocaux de sauce tomate. la poussière et la cueillette en été cela se produisait par ta
main
à la fenêtre se joue la peinture de ton corps attendu. de nombreuses géographies défilent sur le
téléviseur
assoupie, cueillie, élucidé ton visage qui se couvre un peu de la lumière d’autres pays, semant
en nos gorges d’autres langues.
la mienne est serrée.
de toi. de toute toi,
et de toi sur le rebord
[j’ai connu la mer et ce qui mène à la mer. ses voiliers
emportés. les premiers pins. le pique-nique éprouvé par
le vent. car Maude est une « impeinte », une oubliée du
chanvre et de ses paroles ne reste qu’une enfance. qu’un
joli timbre de carte postale à la devise inconnue]
il n’y aurait plus de quais ni d’embarcadères.
même très enfuie de moi tu es tout près
indue
comme un roman dont on retarderait la fin jusqu’à la mer.