Marcus Smith : New-York à gogo (extraits)

 

Skyscraper,

 

You are the giant size of a billboard

And bigger than the Giants’ scoreboard.

You are funhouse angles painted on

A monument’s campaign facade

Or real as a funhouse is real charade.

 

The model is modeling her legs. Look.

Bombs are beating diplomacy. Fear.

The building is falling down. Run.

I think you are building. Once.

I think you are a funhouse. Fooled.

 

While a tower was crumbling down the side of the same tower,

The tower-size projection of archaic columns bearing a marble frieze

Of great gods and their human qualities enduring in marble persistence,

After earthquakes and munitions explosions at the Temple on the High Hill,

‘We didn't know what will happen, and the gods have stopped wondering,’

Recited the rolling caption when the time for introspection had passed.

 

 

Gratte-ciel,

 

Tu es le modèle géant d'un panneau-réclame,

Plus grand que le tableau d’affichage des Giants.

Tu es les arêtes d'une baraque foraine peintes sur

La façade en campagne d'un monument

Et  aussi  vrai qu’une baraque foraine est un vrai simulacre.

 

Le mannequin modèle ses jambes. Regardez.

Les bombes battent la diplomatie. Craignez.

Le bâtiment tombe. Fuyez.

Je crois que tu es construction. Une fois.

Je crois que tu es une baraque foraine. Raté.

 

Pendant qu'une tour s'effondrait sur le flanc de la tour identique,

La projection aux dimensions de la tour d’archaïques colonnes  portant une frise de marbre

Où de grands dieux et leurs humaines qualités, résistaient dans la persistance du marbre,

Après des tremblements de terre, des explosions de munitions au Temple sur la Haute Colline,

"Nous ignorions ce qui allait se passer, et les dieux avaient cessé de s’étonner",

Récitaient les sous-titres, passé le moment réservé à l'introspection.

 

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You Flinched for a Moment, Officer, and So Did I

 

(Where’s this?)

 

The corner of a number

and a number is now a name.

Another bomb.

 

She went over there to help.

  

‘Bicycle approaching on your left…’

 

Jump, mother, jump. Save the baby

Trapped in your running stroller

One inch from the Tour’s finish line.

The abandoned car in a no zone alarming,

The man on the gold phone barking,

A girl clutching dachshund balloons,

Covering her ear-muffed ears, crying.

(They’ll find problems with her later

And prescribe Specialty Conciliator.)

The woman reading yellowed personals –

Have You Seen My Beloved Dog?

Unfolding six tattered photos of Bruno,

The street sweeper enters stage right.

Eyeing my timid hound candidly,

Blowing his dog whistle cavalierly,

Policeman redlines next crime scene

In the caution lane. My mother said,

My mother…. What did she proclaim?

I laughed at pedestrians who spoke slow

But screamed at the whirl of crazy traffic.

During the ride in Metro à Go-go…

 

The lights have changed their protocols

According to the needs of time’s timing.

Watch out, watching out for –

(...)

 

 

'Vélo en approche à gauche...'

 

Saute, maman, saute. Sauve le bébé

enfermé dans ton chariot de course

Un mètre avant la ligne d'accès à la Tour.

La voiture abandonnée dans une zone sans danger,

L'homme aboyant dans son téléphone doré,

Une fillette cramponnée à des ballons en forme de teckel,

Couvrant ses oreilles sous le cache-oreilles, pleurant.

(Plus tard ils lui diagnostiqueront des problèmes

Et lui prescriront un Conseiller Spécialisé.)

La femme lisant des annonces jaunies -

Avez-vous vu mon chien bien-aimé?

Dépliant six photos déchirées de Bruno,

Le balayeur de rue entre côté jardin.

Examinant franchement mon chien timide,

donnant cavalièrement un coup de son sifflet,

Le policier trace en rouge la prochaine scène de crime

Sur la voie de sécurité. Ma mère a dit,

Ma mère... Qu'est-ce qu'elle a déclaré?

Je me suis moquée des piétons qui parlaient doucement

Mais hurlaient au tourbillon fou du trafic.

Pendant le trajet en Métro à Go-go...

 

Les lumières ont changé de protocole,

Pour les besoins du moment présent.

Faites attention, faire attention aux –

(...)

 

 

 

MISSING WOMAN

 

And you are missing and you are here

On billboards, streetlamps, the post office,

Dirty windows, construction site walls 

When last seen running after the sun alone

Saying, ‘Look where the world’s gone gold.’

5 foot 5, hair auburn as the leaves after dark,

Eyes blue when the sky tomorrow will clear

After terrible rain. And you are missing

And I am living since last seen here.

 

And coming up next in a cab

And coming up next on the escalator

And coming up next coming up next…

 

Fast-running footage

of birds frozen in ice,

a mole out if its hole

darting from every shadow

for every shadow

before the hawk, talons raised,

outstretched, descends.

 

Wake up, wake up your shadow

riding a morning bus.

 

She gets on wearing an arrow

To Fashion Avenue,

Advertising truthfully

Movement lurching there.

 

 Bigger and bigger letters,

Action Backpacks On Sale.

Snowing in window. Everest,

And Sir Hilary missing sale.

Would he still be first to top?

 

Speed, surrender to speed,

Surrender your heel-toe pace,

Let me go by you, hurry to –

Ever forget where?

 

T-Shirts on the rack,

Double zero on the back.

What's the front clue?

Name. Name of town,

Team. Your team

Or nothing or something

You love more than yourself.

 

Handbills. Street Sheet.

Store credit, Special Offer.

Not this life of desire.

My wallet bored, exhausted.

Trash tumbling over

An outstretched hand.

The heart needs a crutch.

 

 Wheels, on wheels

Bags, boxes, trolleys,

Racks of suffocating dresses,

Aphrodite in Nike’s shoes

Waving goodbye to Hermes

Perched above the station.

 

 

FEMME DISPARUE

 

Et tu as disparu et tu es là

Sur des panneaux, l’éclairage public, la poste,

Des fenêtres sales, des murs de chantiers

Vue pour la dernière fois courant seule après le soleil

Disant 'Regarde là où le monde est devenu doré.'

Un mètre cinquante, cheveux châtains comme

des feuilles après la tombée de la nuit,

Yeux bleus, comme le ciel éclairci demain

Après une pluie torrentielle. Et tu as disparu

Et je suis vivant depuis qu’on nous a vus ici pour la dernière fois.

 

Venant ensuite dans un taxi

Venant ensuite sur l’escalator

Et ensuite, et ensuite...

 

Des séquences d’images rapides

d’oiseaux pris dans la glace,

une taupe hors de son trou

s'écartant de chaque ombre

car une ombre

précède le faucon, serres dressées,

étendues, qui descend.

 

Réveille-toi, réveille ton ombre

assise dans le bus du matin.

 

Elle se lève, tenant une flèche

Vers Fashion Avenue,

Signalant honnêtement

Un mouvement chancelant là-bas.

 

Des lettres de plus en plus grandes,

Sacs à dos de rando En Solde.

La neige en vitrine. Everest.

Sir Hilary rate les soldes.

Sera-t--il encore le premier au sommet?

 

La vitesse, cède à la vitesse,

cède ton tempo talon-aiguille,

Laisse moi passer, me dépêcher vers -

Il t'arrive jamais d'oublier vers où?

 

T-shirts au porte-manteau,

Double zéro sur le dos.

Quel indice pour devant?

 

Nom. Nom de ville,

Équipe. Ton équipe

Ou rien, ou quelque chose

Que tu aimes plus que toi-même.

 

Prospectus. Publicité.

Crédit commercial. Offre spéciale.

Pas cette vie de désir.

Mon portefeuille s'ennuie, épuisé.

Les déchets tombent sur

Une main tendue.

Le cœur a besoin d'un béquille.

 

Roues, sur roues,

Sacs, boîtes, chariots,

Portants de robes suffocantes,

Aphrodite chaussée de Nike

Disant adieu à Hermès

Perchée au-dessus de la gare.

 

 

Présentation de l’auteur

Marcus Smith

Marcus Smith is a Cinnamon Press Book Awards finalist and Plough Prize and Poetry on the Lake Prize winner. His work has appeared in the UK and Europe in The Rialto, Ambit, PN Review, Acumen, Stand, The French Review and Poetry Salzburg; in the US Prairie Schooner, South Carolina Review, Able Muse, The Classical Outlook and Salmagundi have published his work. The excerpt here from the manuscript SEZ/everything speaks (Live Canon, London, 2014)... A Sequence of Texts finds kinship in Georges Perec's An Attempt At Exhausting A Place In Paris and flaneurs from Baudelaire and John Foxx. 

 

Marcus Smith

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