Maria Vasalis est le  pseu­do­nyme de Mar­garetha Droogleev­er For­tuyn-Leen­mans (Né à La Haye en 1909-et décédée près de Groeninge en 1989). Ses amis l’appelaient com­muné­ment Kikie. Après des études de médecine et d’anthropologie, elle devient psy­chi­a­tre et se spé­cialise en psy­chi­a­trie infan­tile. Elle voulait que sa poésie soit une œuvre anonyme.

Sur un mur de la ville uni­ver­si­taire de Lei­den fig­ure un de ses vers célèbres «  Il n’y a pas de temps. Où n’y a‑t-il que le temps ? ».

Sur un mur de ’s‑Hertogenbosch, la ville natale de Jérôme Bosch, fig­ure un autre vers: « Le sérum esti­val de  l’aube »

A Leeuwar­den, on peut lire “Sub finem” : A la fin…

 

Jusqu’à hier, je ne savais rien de cette poétesse, très con­nue aux Pays-Bas, je l’ai décou­verte en lisant la page d’accueil de la dbnl, le site remar­quable de la bib­lio­thèque nationale des Pays-Bas.  Il n’a rien à envi­er à celui de la bnf ( Bib­lio­thèque nationale de France). 

Je suis né dans une langue noueuse d’analphabètes,

Un patois recon­nu aujourd’hui pour être à l’origine du néer­landais, le west-flamand

Une langue de morains tac­i­turnes, un pro­to-ger­manique qui porterait encore l’empreinte des celtes où le oui et le non se décli­nent ( yaak, yooy, yoon, yons… pour ja

A six ans,déplacé dans une école fran­coph­o­ne, j’ai appris à lire et écrire en même temps que le français

Une langue sans enracin­e­ment, sans sol et sans toit, 

4 murs seule­ment, un enc­los plutôt qu’un immeuble

J’ai donc vagabondé plutôt que je ne me suis établi

Je suis devenu pro­fesseur voyageur à l’université Dogus d’Istanbul, à L’académie des beaux-arts de Kin­shasa et celle de Tétouan, à La Cam­bre Brux­elles , et à l’ Académie de Tournai…

Vic­time, il y a 4 ans d’un atten­tat, mon esprit est devenu l’otage d’un syn­drôme de stress post traumatique

Egare­ment total, bal­bu­tiement de bor­bo­rygmes pour dire rien

Il y a un peu plus d’un an j’ai enten­du l’appel d’un impor­tant cen­tre d’accueil pour réfugiés et deman­deurs d’asile :

Des rési­dents veu­lent appren­dre des rudi­ments de néerlandais

Ils sont Syriens irakiens, afghans, soma­liens, éry­thréens, con­go­lais, camerounais…

Com­ment leur appren­dre ? Eux qui ont mémorisé le Coran, eux qui con­nais­sent des cen­taines de poèmes…

Il a fal­lu un an pour trou­ver la meilleure méth­ode : la poésie

D’abord des textes très sim­ples, ceux de Jan Arends

Un fou inspiré, une sorte d’Antonin Artaud qui aurait écrit avec la plume de Mar­cos Ana

Une langue rudi­men­taire qui par­le de l’enfermement, de la douleur, de la faim

Et voilà que soudain, la may­on­naise prend 

Et que je deviens un fla­mand qui ne l’a jamais été réellement,

Je leur doit ça, ce retour aux racines qui n’ont jamais rien porté, 

Ce retour à la base

C’est en fonc­tion d’eux que je me suis mis à traduire ( en français et en anglais)

Que je suis devenu un «  passeur de langues »

C’est le mot néer­landais pour dire traducteur, 

 

c’est celui qui trans­vase l’alchimie d’un verbe dans une autre langue et dans ce domaine-là,

Je ne suis qu’un débutant

 

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