Mathias Lair, Quel est ce bonheur enfoui
Un petit livre massicoté à l'ancienne, une véritable plongée dans l'ascendance par un auteur épris de mémoire, de généalogie et de ferveur.
En quête des parents et ancêtres, le poète, dans les quatre sections de son beau livre de mémoire, tente de retrouver "l'éternité du tombeau" (il "a perdu ses parents dans les dédales").
C'est aussi une quête de consolation par celle des origines. Le poète calcule même les générations et le nombre de personnes qui "forniquèrent en 1644" pour lui donner, de loin, vie et présence.
Il faut "retrouver" pour éviter en soi "saccage et désolation".
De quoi être "réaccordé à soi-même" comme il le dit si bien.
Le détour par la maison familiale est comme un passage obligé dans cette recherche, les choses ont un peu changé mais le "muret reste du même vert".
Les poèmes sont brefs et ont la beauté d'une tension sensible qui doit beaucoup à une écriture fluide sans point ni virgule comme le tissage d'une mémoire - en continu.
il s'agit de trouve
l'incertaine origine
l'instant de la conception du sens
d'un coup jailli dans le désir
Et le "regain" du dernier poème est comme la vie même - rejaillie, retrouvée.
Mathias Lair, Quel est ce bonheur enfoui, Rougier V, coll. ficelle et plis urgents n°156, 2024, 40 p., 13 euros.