Michel Dvorak, Vers le cœur lointain
Qui n’a déjà éprouvé la sensation d’être étranger au monde ? Michel Dvorak pose de bonnes questions qui restent sans réponses. À quoi il faut ajouter des visions insignifantes (comme voir un champ de pierre dans le nord de l’Irlande ou un enterrement de linceuls en Palestine).
Michel Dvorak : « Vers le cœur lointain ». Rougerie éditeur, Préface de Marie Huot, 64 pages, 12 euros.
Voilà qui en dit long sur l’épaisseur de ces poèmes, sur leur obscurité, sur le mystère qui s’en dégage. Michel Dvorak ne manque ni d’humour, ni d’imagination : proses et vers se mêlent dans dans ce recueil tant que c’est une vraie réussite. Chroniques des évènements et de quelques phénomènes ordinaires (qui court sur quatre pages) ne manquent pas son objectif. J’aime le poème s’adressant à Yannis Ritsos, sans doute pour de mauvaises raisons. On a l’impression de mélange des approches… Mais cela ne va pas sans une certaine obscurité. Une certaine origine (pour ne pas écrire une origine certaine) est au rendrez-vous. C’est écrit dans une langue simple qui n’enlève rien à l’énigme ! Les questions abondent comme si Michel Dvorak était préoccupé du ton énigmatique de ses poèmes (ainsi celui de la page 33 ; Michel Dvorak ne répond à rien, surtout pas aux interrogations du lecteur : « Nous qui les croisons / Et doutons du langage // Evitons de leur parler / Trop longuement » . Mais, honnêtement, je ne suis pas sûr d’avoir tout saisi, tout compris car les choses me semblent gratuites. Je me trompe peut-être ? Cependant, ce n’est pas une raison pour ignorer ce livre…