Monique Thomassettie, De Blancs Oiseaux boivent la Lumière

 

Belle idée que cette réédition des poèmes datés de 1991 à 1994 et présentés dans le sens chronologique inverse, au beau titre pour une poétesse et peintre dont l’intense activité graphique et plastique  (des centaines de tableaux à l’huile…) croise ses marques avec les mots, dont on peut trouver ici quelques traces dans les reproductions qui ne figuraient pas dans l’édition originale du Non-Dit (en 1994, un quatrième volume de vers pour notre auteure).

Ce que j’aime particulièrement ici – et nuançons, je ne suis pas toujours absolument convaincu par certains de ces longs poèmes lyriques qui composent certains volumes qui ont suivi ces « Blancs Oiseaux » - c’est la clarté scintillante (eh ! oui, une vraie lumière)  de ces très courtes poésies (pp.27, 33, 35, 37, 46, 47…) qui délivrent une scansion frappante, où les allitérations (« de dédales…où les dés durement résonnent »), où les fulgurances sonnent :

Sève
vin impérieux
exigeant d’être bu à son âge
attend son heure
et les feuillages

ou

Toucher les fonds
En revenir ailée

 

C’est parfois un peu « métaphoriquement fleuri » (« Fleurs de mon âme…mes espérances ») mais les belles images abondent : « lumière à naître/forme blanc sourd /Faite chair », « Je la palpe/ Nourrisson de lumière »…

Sept vignettes figuratives très colorées donnent une bonne idée du talent plastique de l’auteur.
Un bel exemple de poésie classique, non rimée.

 

(En 2015, M. Thomassettie a aussi publié aux mêmes éditions « Vogue la Terre ? Vogue le Monde ? »)