Il y a plusieurs façons de présen­ter Natal­ie Diaz car il sem­ble qu’il y ait plusieurs his­toires dans son his­toire ! D’abord elle fut élevée sur une réserve, en effet elle est mem­bre de la nation Mojave, elle appar­tient à la com­mu­nauté de la Gila Riv­er. Ensuite, elle a joué au bas­ket en tant que pro­fes­sion­nelle en Europe et en Asie. Puis elle a pour­suivi des études et a obtenu un mas­ter en écri­t­ure créa­tive. Elle a reçu les prix lit­téraires Pablo Neru­da de poésie et le prix Tobias Wolf pour la fic­tion, ce qui est remar­quable puisqu’encore jeune auteure. 

Ecrivain certes mais elle vit à Fort Mojave et tra­vaille avec les anciens de la réserve à préserv­er la langue Mojave, on pour­rait donc aus­si la voir en archiviste. Son livre paru en 2012 inti­t­ulé When My Broth­er Was an Aztec (quand mon frère était un aztèque) fut très remar­qué : c’est un recueil de longs poèmes qui décrivent bien la « con­di­tion Indi­enne », avec rage et humour, avec dis­tance et avec ten­dresse, avec fatal­ité, avec une énergie de vie prodigieuse qui ne demande qu’à être employée, pour « s’en sor­tir » comme on dit . C’est une forme d’appétit , c’est son énergie à l’état pur, une faim pour des con­di­tions de vie qui per­me­t­traient d’arrêter les con­duites d’autodestruction des jeunes et moins jeunes mem­bres des com­mu­nautés Indi­ennes et qui mèn­eraient à plus d’amour de soi afin de savoir mieux aimer les autres. Voici deux exem­ples, tirés de ce recueil, qui résu­ment le tout et don­nent le ton :

 

Mon père, Sisyphe et mon frère 
Le télé­phone sonne—mon frère est de nou­veau arrêté.
Mon père rac­croche, fait démar­rer la vieille Chevro­let bleue,

    et se dirige vers le poste de police.
Ce n’est pas la pre­mière fois. Pas même la deux­ième.
Per­son­ne n’est sur­pris que mon frère soit encore arrêté.
Le gars est tombé sur mon couteau voilà l’explication qu’il nous a don­née au téléphone.
(Il a poignardé cinq fois un homme dans le dos est l’accusation officielle.)
Mon frère est encore arrêté encore et encore. Et de nou­veau notre père, notre Sisyphe,

     pousse son vieux cœur désolé vers le commissariat.

Mon frère, Geron­i­mo, et Jimi Hendrix
Les flics trib­aux sont dans notre cour d’entrée, ils appel­lent sur une petite radio noire : J’ai attrapé un 10–15

pour 2–6‑7 et 4–15.
Le 10–15 qu’ils déti­en­nent est mon frère, un pré­ten­dant-vouloir-être-Géron­i­mo qui pense tenir

bon. Dans son esprit il joue rem­plaçant pour Jimi—
il est une tête sautil­lante qui démange pleine de « Fire. » Maman pleu­rait, Arrête d’agir   comme un idiot, mais il con­tin­u­ait de frap­per les tam­bours con­tre la fenêtre et de déchirer
toutes les moustiquaires.
Cette fois, nous avons appelé les flics, et quand ils sont arrivés nous avons seule­ment regardé—nous
                Etions là avant et nous savons que 2–6‑7 et 4–15 vont l’avoir lui10-15.
Ses yeux sont des grottes pour la fuite enflam­mées par son 2–6‑7 de choix :

Métham­phé­t­a­mine en cristaux.
Pour finir, il se retrou­ve dans la voiture des flics, poignets dans des menottes il luit

     prenant la forme de l’infini.

Main­tenant qu’il est 10–15, il donne des coups de pieds aux portes et aux fenêtres, un fana de 2–6‑7

    dit j’ai des désirs bru­lants qui me font vouloir 4–15.
Sa langue étin­celle autour de sa bouche comme une grande roue de la foire mondiale—mais

     il n’est pas Géron­i­mo, Géron­i­mo trou­verait un moyen de s’enfuir au lieu d’abandonner
si facilement

 

On le voit, on le sent, les mots de Natal­ie Diaz sont comme des balles, ils frap­pent et font mouche. Les poèmes faits générale­ment de longs vers sin­u­ent au tra­vers de géo­gra­phies et d’histoires pro­pres à la réserve, en bor­dure de désert, afin de nous faire partager l’expérience « d’être indi­en ». Jeux de mots, jeux d’esprit, imag­i­naire intense, allé­gories, métaphores inat­ten­dues créent un cli­mat de ten­sion, voire élec­trique, comme avant un orage d’été, la men­ace plane sans cesse. Le nar­ra­teur du texte inti­t­ulé Novice deman­dant un exa­m­en plus appro­fon­di de la soumis­sion d’un séraphin Angli­can sur une réserve Indi­enne dit ceci : « vous feriez bien d’espérer ne jamais voir d’anges sur la réserve. Si ça vous arrive ils vous déporteront vers Zion ou l’Oklahoma, ou quel­conque autre enfer qu’ils ont dess­iné pour nous. » C’est que cer­taines tribus et surtout très au sud-ouest du ter­ri­toire nord-améri­cain, ont cru un temps que les blancs étaient « des anges », qu’ils venaient aider les pop­u­la­tions Indi­ennes, mais il leur a vite fal­lu déchanter, les « anges » sig­nifi­aient la mort. Et la mort des indi­ens per­me­t­tait « aux anges » de s’approprier ter­res et ressources dans une forme de viol organ­isé tant la nature était exploitée à des fins de prof­it jamais envis­agé par les Indi­ens. La vio­lence des événe­ments et l’ampleur du géno­cide est sans précé­dent dans l’histoire de la planète terre. Ce que souligne Natal­ie Diaz, c’est que l’histoire se répète encore et encore, les forces de destruc­tion des cul­tures Indi­ennes et d’autres pop­u­la­tions indigènes se per­pétue. La pire des hypocrisies fut sans doute l’aspect religieux invo­qué pour légitimer la coloni­sa­tion. Les émi­grants européens ne venaient-ils pas en Amérique pour y béné­fici­er de la lib­erté religieuse ? Lib­erté qu’ils n’accorderaient pas aux Indi­ens, eux qui pour­tant avaient des sys­tèmes de croy­ance et des céré­monies et le sens de la tran­scen­dance tout aus­si dévelop­pés que les « blancs »… Ce que les protes­tants avaient subi en Europe, ils le fai­saient subir au cen­tu­ple aux pop­u­la­tions indigènes, au nom du seul dieu accept­able, au nom de la civil­i­sa­tion, avec une arro­gance effrayante et bien peu respectueuse des évangiles !

Ecrire en prenant pour sujet sa famille, sa com­mu­nauté, les effets destruc­teurs de la vio­lence, de la pau­vreté et de l’oppression dont ils sont encore les vic­times parce qu’Indiens, c’est con­sid­ér­er que l’écriture est une exten­sion de son pro­pre corps déclarait en sub­stance Natal­ie Diaz dans un entre­tien récent. Les mal­adies qui découlent de cette sit­u­a­tion ont pour nom dia­bète, mal­nu­tri­tion, alcoolisme, addic­tions aux drogues. Et l’écriture con­tin­ue Natal­ie, est à la recherche d’un corps sur la page, un corps brisé, un corps en extase, un corps qui pour­rait enfin se repos­er et récupér­er, un corps qui pour­rait faire un feu dans une vraie mai­son, un corps qui serait enfin pos­si­ble. Pas seule­ment témoin, Natal­ie cherche un moyen de guérir les trau­ma­tismes, mais elle ne cherche pas à génér­er des mou­ve­ments d’empathie lar­moy­ante. D’ailleurs elle ne croit pas à l’empathie : «  nous ne pou­vons pas avoir d’empathie pour les gens sur qui nous jetons des bombes parce que nous ne craignons pas que des bombes nous soient lancées. L’empathie est égoïste.» La façon dont Natal­ie Diaz s’empare du lan­gage en lin­guiste, mêlant anglais, Mojave et espag­nol, lui donne un esprit aigu­isé. Le réc­it dévelop­pé à sa façon prend la dimen­sion du mythe :

 

Com­ment la voie lac­tée fut créée 

Ma riv­ière ne fut pas tou­jours seg­men­tée. Etait le Col­orado. Un flot
rouge-rapi­de. Capa­ble d’emporter
                                                     tout ce qu’il mouillait—en un élan énergique—
                                                                                    jusqu’à Mexico.

Main­tenant quinze bar­rages la morcellent
au long des deux mille trois cent trente-qua­tre kilomètres,

des tuyaux et des pom­pes emplissent
des piscines et des arroseurs
                                                à Los Ange­les et à Las Vegas.

Pour sauver nos poi­sons, nous les avons enlevés du lit
squelet­tique de la rivière, 
les avons lâchés dans notre ciel, les avons instal­lés étoiles—
                                                       Achii’ahan, Saumon Mojave,
                                                                 Col­orado Pikemineeow—

Ils bril­lent là-haut leurs branchies avec les étoiles.
Vous les voyez maintenant-
                                                  larges comme dieu, leurs flancs vert-dorés,
                                                                                         du ven­tre à la poitrine d’un blanc lunaire —

ils tra­versent à toute allure les heures les plus sombres,
ils rident l’eau saphir-céleste pour la ren­dre route galactique.

Le sil­lage brouil­lé qu’ils tra­cent en se frayant un chemin
dans la nuit est appelé
                                    Achii’ahan nyuunye—
                                                                       nos mots pour dire voie lac­tée.

Coy­ote se trou­ve là-haut lui aus­si, enfer­mé dans la lune
après sa ten­ta­tive ratée de lui sauter dessus, un filet de pêche mouillé
                            jeté dans son dos en bandoulière—
                                     un pris­on­nier bleu rêvant
d’ouvrir les peaux soyeuses des saumons avec ses dents.
Ô, la faib­lesse de toute bouche

                           alors qu’elle s’abandonne à l’univers
                                                                 d’un corps lacté-sucré.

De la même manière que ma pro­pre bouche est rêvée jusqu’à la soif
ain­si les longs chemins du désir, les routes de cen­taines de mil­liers d’années lumières

                           de ton poignet et de tes cuisses.

 

poème ini­tiale­ment pub­lié sur Win­ter Poet­ry Issue http://www.lennyletter.com/culture/a665/the-winter-poetry-issue-natalie-diaz/

 

Au cen­tre du tra­vail de Natal­ie Diaz, se joue la trans­for­ma­tion des tra­di­tions sans trahir l’esprit “Indi­en”. La trans­for­ma­tion des tra­di­tions dans ce milieu cul­turel par­ti­c­uli­er implique égale­ment une trans­for­ma­tion des tra­di­tions poé­tiques, des tra­di­tions d’identité « indigène », des tra­di­tions de vic­times et de pau­vreté. Ce change­ment opère une ouver­ture sur le monde et englobe, inclue, digère et fait sien d’autres tra­di­tions et mythes, en pas­sant par la mytholo­gie grecque et la cul­ture pop­u­laire améri­caine. Natal­ie fait feu de tout bois. Mais ce n’est pas un arti­fice, c’est l’expérience réelle des Indi­ens plongés dans divers univers et devant s’adapter à tous pour sur­vivre, sans per­dre de vue qui ils sont et d’où ils vien­nent. Rap­porter cette expéri­ence inter­roge notre présent, notre façon de voir et de regarder. Le tra­vail de Natal­ie Diaz élar­git notre manière de com­pren­dre la beauté, mais surtout nous rend con­scients du monde bien plus vaste que celui où nous pen­sions être. Nous finis­sons la lec­ture de ses poèmes plus con­scients de nous-mêmes, plus con­scients de l’enjeu d’être humain, ce qu’il en coûte, ce qu’il en va pour mérit­er pleine­ment cet adjectif.

 Voici main­tenant un poème plus récent dans lequel la quête d’amour émerge plus pré­cisé­ment, quête uni­verselle analysée dans une société chao­tique, quête avouée pour elle-même, quête qui la pousse à écrire depuis son envi­ron­nement cul­turel Indi­en immergé dans le proces­sus de mon­di­al­i­sa­tion et qui voudrait tout en étant comme dépassé par l’ampleur du phénomène, instau­r­er un monde meilleur pour tous les humains.

 

Man­hat­tan est un mot Lenape. 

                   Depuis l’hôtel ACE, pas loin du centre

Nous sommes en Décem­bre, et devons être courageux.

La rose lumineuse de l’ambulance

fleu­rit con­tre la fenêtre.
Sa sirène céli­bataire pleure : Au secours.
Une ombre rouge soyeuse se répand comme de l’eau
et tra­verse le verg­er de sa cuisse.

Elle venue—dans la nuit verte, un lion.
Je dors ses abeilles de ma bouche enfumée,
plonge du miel de mes mains sucrées
à la ruche som­bre de sa poitrine.
Hors de la man­geoire je mange
Elle est à moi, colonie. 

Les choses que je sais ne sont pas tou­jours faciles :
je suis la seule Indienne
au huitième étage de cet hôtel ou n’importe lequel,
regar­dant par la fenêtre
d’un bâti­ment fin-de-siècle
à Man­hat­tan. Man­hat­tan est
un mot Lenape.

Même une mon­tre peut être plaie.
Com­ment un siè­cle ou même un cœur fonctionne
si per­son­ne ne demande. Où sont passés tous
les indi­ens ?

Si vous êtes là où vous êtes, alors
où sont ceux qui n’y sont pas ? Pas ici.
C’est pourquoi dans cette ville j’ai
beau­coup d’amants. Tous mes amours
sont des amours réparateurs.

Qu’est-ce que la soli­tude si pas une lumière
inimag­in­able mesurée en lumens—
et la fac­ture élec­trique doit être réglée,
un taxi flotte sur trois voies
son enseigne lumineuse allumée, un vouloir doré.
A deux heures du matin tout le monde à New York
est vide et demande quelqu’un.

De nou­veau, la même vaste note de sirène :
Au sec­ours. Ce qui sig­ni­fie, j’ai un cadeau
et c’est mon corps, avec deux mains
fait de dieux et de bronze.

Elle dit, tu me fais me sentir
pareille à l’éclair. Je dis, je n’ai jamais voulu
que tu te sentes aus­si blanche.
C’est trop tard—je ne peux m’arrêter de voir
ses os. Je compte les carpiens,
métacarpi­ens de sa main
quand celle-ci est à l’intérieur de moi.

Un os, le semi-lunaire, est ain­si nommé
à cause de son con­tour en crois­sant, luna­tus, luna.
Cer­taines nuit elle se lève ain­si en moi,
comme un problème—un flux lent lumineux.

La lune fait signe au coyote
soli­taire qui erre dans la 29ième rue
en offrant son long poignet de lumière.
Le coy­ote répond en lev­ant la tête
et pleure des étoiles.

Quelque part loin de New York,
un drone améri­cain trou­ve puis aime
un corps—le nec­tar luisant qu’il cherche
à tra­vers la grande obscurité—en fait
une heure à la bougie, et brûle
douce­ment à ses côtés, comme une touche américaine,
une chaleur insupportable.

La chan­son de la sirène me revient,
Je la lui chante à la gorge : suis-je
ce que j’aime ? Est-ce là le monde scintillant
que j’avais demandé en suppliant ?

 

Natal­ie Diaz dans un poème (These hands If not Gods) se demande si les mains ne seraient pas des dieux, puisque capa­bles de tant choses mer­veilleuses y com­pris dans l’amour. Ce sont les mains qui façon­nent les corps, qui façon­nent le monde. La présence des corps est très impor­tante dans la poésie de Natal­ie Diaz. Et ses corps sont bruns. Cette ques­tion du corps fon­cé, du corps fon­cé féminin, est une des thé­ma­tiques de son tra­vail. Il s’agirait de se le réap­pro­prier, d’en être enfin fière, de l’honorer à l’égal des corps blancs mon­trés dans les spots pub­lic­i­taires comme plus beaux, plus désir­ables, plus envi­ables , sym­bol­isant l’aisance et la con­fi­ance. Elle souligne aus­si la fas­ci­na­tion « des blancs » pour ces corps fon­cés, aux car­ac­téris­tiques « plus ani­males ». Elle se place dans le regard « des blancs » pour mon­tr­er com­ment sont inter­prétés ces corps bruns, com­ment ils endurent la douleur, reti­en­nent leur souf­fle, accueil­lent les balles … ces corps bruns exer­cent un pou­voir de fas­ci­na­tion-répul­sion, mais finale­ment s’ils sont glo­rieux dans leurs deuils et douleurs comme dans leurs exploits. Aux Etats Unis ils ser­vent avant tout à des fins de diver­tisse­ment, au cœur des enjeux sportifs et financiers, et ser­vent la cause de la supéri­or­ité blanche. Les équipes sportives appar­ti­en­nent à des blancs, les blancs sont dans les tri­bunes à regarder les « fon­cés » courir, sauter, tran­spir­er, se bless­er. Et les gens de couleur n’ont bien sou­vent que leur corps, à ven­dre, pour espér­er se sor­tir de la pau­vreté. D’ailleurs Natal­ie Diaz con­clue un entre­tien en dis­ant : « Mon corps solide, mon corps obéis­sant, capa­ble de courir et courir et sauter et bondir, ce corps c’est celui-là même qui revient sur la page au fil de l’écrit. »

Par son tra­vail attachant, boulever­sant, ambitieux, Natal­ie Diaz pose d’innombrables ques­tions, s’adresse à une part d’humanité qui nous rend plus con­scients et plus désireux d’évoluer vers un bien-être com­mun. Ce mou­ve­ment puis­sant qui la soulève et qu’elle nous trans­met par l’écriture reste con­nec­té à sa cul­ture Mojave, elle nous offre son expéri­ence et sa « faim » pour nous met­tre en mou­ve­ment nous aus­si … Ah … si tous voulions nous tenir la main… !

 

 

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Béatrice Machet

Vit entre le sud de la France et les Etats Unis. Auteure de dix recueils de poésie en français et deux en Anglais, tra­duc­trice des auteurs Indi­ens d’Amérique du nord. Per­forme, donne des réc­i­tals poé­tiques en col­lab­o­ra­tion avec des danseurs, com­pos­i­teurs et musi­ciens. Pub­liée entre autres chez l’Amourier (Muer), VOIX (DER de DRE), pour les ouvrages bilingues ASM Press (For Uni­ty, 2015) Pour les tra­duc­tions : L’Attente(cartographie Chero­kee), ASM Press (Trick­ster Clan, antholo­gie, 24 poètes Indi­ens)… Elle est mem­bre du col­lec­tif de poètes sonores et per­for­mat­ifs Ecrits — Stu­dio. Par ailleurs elle réalise et ani­me chaque deux­ième mer­cre­di du mois à par­tir de 19h une émis­sion de 55 min­utes con­sacrée à la poésie con­tem­po­raine sur les ondes de radio Ago­ra à Grasse. En 2019, elle pub­lie Tirage(s) de Tête(s) aux édi­tions Les lieux dits, Plough­ing a Self of One’s Own, paru en 2021 aux édi­tions Danc­ing Girl Press, (Chica­go), et TOURNER, petit pré­cis de rota­tion paru chez Tar­mac en octo­bre 2022, RAFALES chez Lan­sk­ine en 2024.