Nouvelles de la poésie au Québec : Claudine Bertrand
Rencontrer Claudine Bertrand est une expérience unique : poète, déjà publiée sur nos pages, plusieurs fois récompensée pour son œuvre ((On citera les prix Tristan Tzara, Saint-Denys Garneau, ses poèmes traduits en bulgare, et le doctorat « honoris causa » de l’Université de Plovdiv (Bulgarie) qui lui est décerné pour souligner ses trente ans d’écriture. Nous mentionnerons ses derniers titres : Emoi Afrique(S), Fleurs d’orage, Au large du Sénégal, Ailleurs en soi, Pierres sauvages, Tomber du Jour.)), couronnée aussi en juin 2017 par Le Prix européen "Virgile 2017"... elle est encore essayiste, éditrice, revuiste... : il semble que nul domaine lié à la littérature, à la poésie et à sa diffusion ne lui ait échappé.
Claudine Bertrand est une femme engagée, féministe sans demi-mesure : pionnière, elle a fondé la revue Arcade consacréeà l’écriture des femmes et l’a dirigée durant 25 ans, œuvrant ainsi à faire connaître la littérature, à la diffuser et à la rendre visible – mais son engagement va bien au-delà, il engage toute sa vie, entraînant les choses autour d'elle dans un mouvement d'irrésistible avancée, et on ne s'étonne pas de lire en exergue de son site cette citation du poète espagnol Gabriel Celaya :
La poésie est une arme chargée de futur
Voici une devise qui caractérise parfaitement cette personne chaleureuse, riche de projets ((En projet, une anthologie de 150 poètes de la francophonie, qui sera publiée en juin aux éditions Henry.)) menés avec toute l'énergie du monde - à tel point que l'image qu'on garde d'elle, comme un éblouissement sur la rétine, est celle d'une force en action, colorée de rouge comme la couverture de l' anthologie de ses textes ((Rouge assoiffée, Éditions L’Hexagone, collection Typo, 2011)), qu'elle nous a dédicacée en guise de carte de visite et dont les textes marquent les étapes de sa vie mais témoignent aussi des moments et des interrogations de l'histoire universelle.
Considérée au Québec comme l'ambassadrice de la littérature québécoise, elle ne pouvait être que la première invitée de notre rubrique sur la poésie d'outre-atlantique, dont on souhaite qu'elle nous aide à la développer.