Denis Hamel, poésie, révolution et métaphysique : 5 poèmes
Denis Hamel affirme « Ce n’est pas la poésie qui doit être au service de la révolution, mais au contraire la révolution qui doit être au service de la poésie. » Révolution économique, politique, ou bien remises en questions intimes, le poème se veut donc la transcription des bouleversements que l’humain peut subir…
La fonction du poème serait-elle explicative, proposerait-il une exégèse du réel, et des états d’âme ? « C’est parfois dans des périodes de crise ou de grands désordres que surviennent de grands poèmes » nous dit l’auteur. Citant Michaux, « Epreuves, exorcismes », il envisage aussi l’écriture comme une thérapie, et comme un outil pour ne pas cesser de lutter contre l’inertie. Se connaître, déchiffrer les instances du réel, mais pas n’importe comment.
La poésie est envisagée par Denis Hamel comme un moyen de connaissance personnelle. Elle permet au poète et aux lecteurs de trouver en eux-mêmes le chemin d’une humanité pacifiée et d’une fraternité dévoilée grâce à ce « plus grand raffinement esthétique et moral » qui mène à un renoncement « à la cruauté qui nous est propre ». L’objectif de l’art, seul vecteur de transcription d’un socle humain, serait alors de nous révéler que nos âmes sont sœurs. Le poème est envisagé comme un outil permettant l’accès à une transcendance unifiante. L’auteur précise que le seul combat que doit mener la poésie est de rassembler les hommes : « se battre contre l’inertie, mais pas pour la domination. »
Denis Hamel fait bien partie de la grande famille de Recours au Poème, lui qui pense aussi le poème comme l'outil pouvant mener à un éveil salvateur parce que vecteur d’un possible accès à un dépassement métaphysique.