Italo Lanfredini – Piroghe-Mari – exposition à la villa Medici del Vascello

Italo Lanfredini, artiste  génial, auteur entre autres du célèbre Labyrinthe  d’Ariane de la Fiumara d’Arte à Castel di Lucio, en Sicile (dans la province de Messine, au-dessus des monts Nebrodi), expose sa nouvelle oeuvre PIROGHE-MARI dans le cadre d’une rétrospective de son travail.

L'oeuvre collective réalisée par le sculpteur italien Italo Lanfredini avec des poètes du monde entier, autour de la mer et des traversées - souvent tragiques désormais - qui la marquent, sera exposée dans la rétrospective de son travail, intitulée TRAVERSAMENTI à la villa Medici del Vascello, près de Crémone.

C’est dans la villa Medici del Vascello, prestigieuse construction du 15ème siècle dans laquelle vécut La Dame à L’Hermine de Leonard de Vinci, entre architecture militaire et palais nobiliaire, remaniée au cours des siècles, et au 19ème, parée d’un magnifique jardin à l’anglaise, que  les oeuvres monumentales de l’artiste trouvent la respiration qui correspond à l’esprit qui les a inspirées – oeuvres métaphysiques, écologiques, imbibées de mythes autant que tournées vers le futur, et profondément humanistes, elles parlent de nature avec la nature.

La nouvelle oeuvre exposée dans cette rétrospective,  pour laquelle Marilyne Bertoncini a créé un poème sur la mer et le poète, qu'elle aura le plaisir de lire sur le lieu même, le 28 mai, a été sculptée dans le tronc d’un peuplier du Pô (ces arbres, en effet, ont un long tronc lisse – et l’artiste les récupère quand on les abat). Tout le bois excavé a été conservé – les copeaux qu’on pourra fouler,  pour lire les poèmes, produisent un bruit marin ;  les blocs plus importants dans lesquels ont été taillés deux coffres, contiendront ces textes écrits par des poètes du monde entier, merveilleusement calligraphiés par l’artiste et que la poète a contribué à traduire pour l’installation et qui seront exposés au-dessus de la pirogue, symbole entre autres des tristes traversées  qui marquent la Méditerranée.

Italo Lanfredini, qui écrit chaque dimanche sur « la lavagna » à l’entrée de la villa, un vers extrait d’un poème, et dont le mur d’enceinte expose des phrases offertes par ses visiteurs,  travaille souvent avec des poètes. Il poursuit donc son travail avec cette oeuvre multiple, qui sera recueillie dans l’arche de bois.

Un grand nombre de ses oeuvres seront à découvrir in situ, ce qui n’empêche pas de visiter le site de l’artiste et son  portfolio




Laure Gauthier, Les corps caverneux

Le ton est donné d’emblée par l’écriture de ce récit métaphorique grâce à la référence au penseur Georges Bataille d’abord s’interrogeant, dans Lascaux, sur la place réservée à l’animal par l’homme-peintre des parois préhistoriques, dont il retire l’idée d’un rapport poétique au monde : « un sentiment plus juste de l’homme est la condition de la pensée : c’est aussi le prix qu’il faut payer si nous ne voulons pas nous fermer aux enseignements silencieux de la caverne. » puis au philosophe fondateur de l’idéalisme occidental Platon qui voit dans l’aube la promesse d’une sortie éclairée de la caverne à moins qu’il ne s’agisse d’enraciner la lumière du monde même en son sein, dans la réécriture par Alain Badiou de sa République : « Enfin, un matin, c’est le soleil, non dans les eaux modifiables, ou selon son reflet tout extérieur, mais le soleil lui-même, en soi et pour soi, dans son propre lieu ».

Sous l’égide de cette double, si ce n’est cette triple citation, Laure Gauthier déploie alors son exploration du thème des « corps caverneux » qui s’avèrent pour reprendre sa quatrième de couverture : « ces espaces vides, ces trous ou ces failles, que nous avons tous en commun et que notre société de consommation tente de combler par tous les moyens »…

Allusion au désir sexuel dans sa force insurrectionnelle, la trame de ce poème narratif se développe en sept séquences depuis « Rodez Blues » quand la pluie se mêle à l’évocation de la figure d’Antonin Artaud à laquelle l’auteure rend hommage en ces termes : « On te pardonne dieu, antonin, / On te pardonne dieu, / à la septième année / d’empoisonnement, de convulsions » jusqu’à « Désir de nuages » où se glisse cette invitation audacieuse, en écriteau surréaliste, qui n’est pas sans évoquer, quant à lui, l’onirisme érotique de Robert Desnos :  « Après avoir marché dans un couloir vide, vous tenterez de dire les mots du désir que vous n’avez jamais osé prononcer, que vous avez tus, cachés, murmurés, enterrés ou rêvés ; dites ces mots ou ces phrases à voix haute ou basse, en criant, chantant, murmurant, balbutiant les mots que vous auriez un jour adressés à une personne désirée de vous » !

Laure Gauthier, Les Corps caverneux, Lancine, 2022, 136 pages, 15 €.

La deuxième étape notamment, « Les corps cav », met en garde son lecteur : « QUI OPPOSE LA FRESQUE AU POÈME VIENNE SE BATTRE AVEC MOI » et rappelle en quoi l’image de la caverne renvoie à notre dimension charnelle, quand ce n’est pas à l’élément liquide, à l’eau première d’où nous procédons : « L’idée de nos grottes résonne de chair. / Si nous sommes eau, te dis-je, / notre matière sèche n’est pas abstraite, elle est presqu’île, terre et roche, / quand on dérive / Elle est contour à notre vague. / notre matière sèche entourée d’eau. / Ne pas oublier l’eau, l’humide, 90 pour cent de chair et 10 pour cent de roche, / entends-tu ? » Manière élégante de rappeler la fibre maternelle des eaux matricielles à moins de chanter de possibles amours saphiques ? « Chanter comme un poème oublié, / une comptine trop longtemps tue / qu’on ne savait plus savoir / Lavés par le temps sappho »…

Des stances à l’adolescence, en troisième envoi, sous le signe de la poésie occitane, « QUEU PAÌS » invitent encore au sursaut, au réveil, en citant d’après Marcela Delpastre : « Anei vers queu paìs, coma aniriatz ad un amic, li borrar sus l’espatla : desvelha-te ! Quant be d’autres, davant ieu, an dich : desvelha te ? » (traduction : « J’allai vers ce pays, comme on irait vers un ami, lui taper sur l’épaule : réveille-toi ! Combien d’autres, avant moi, ont dit : réveille-toi ? ») Après ce retour souhaité au pays natal, vient un quatrième temps, celui rattrapé en « ehpad-mélodie » dont « La chambre et l’abeille » figurent le lieu et la protagoniste, avant que l’on ne s’interroge, dans une cinquième phase, « Une rhapsodie pour qui ? », ou que l’on ne plonge, sixième destination, dans « La forêt blanche » dans cette ultime question : « Où sont les grands congères du renouveau ? Où le pied / s’enfonce comme l’être / et dégage en chutant / de l’herbe verte comme jamais, / gorgée, / et la trace qui crisse d’envie / d’aller » ! D’aller, une itinérance par la matière du monde à travers ces « corps cav », eux-mêmes entre la solidité du point fixe et l’échappée vers la lumière, en « désir de nuages » à tracer l’horizon de cet énigmatique recueil…

 




Sylvie Fabre G., Nos voix persistent dans le noir

« Nous sommes sans protection, et la mort nous contraint à la parole inachevée comme au pas de la séparation. »

Sous le signe du « Nous », Sylvie Fabre G. dédie à des enfants et à leurs Pourquoi, ce recueil de poèmes ou plutôt de « dizains », puisque tous ces textes ont chacun dix vers. Trois parties le composent, la première « Nous, sommes un seul commencement » contenant 19 dizains, la deuxième « Le lien reste un vœu inaccompli » en contenant 20, la troisième, elle, « Nos voix allument des feux » en contenant 19, comme la première.

J’ai été tout d’abord intrigué par l’arythmie apparente des vers, le plus souvent impairs, tournant beaucoup autour de 15 syllabes ; on trouve parfois quelques alexandrins, mais ils sont rares et tellement perdus dans un ensemble de vers atypiques, qu’ils s’y confondent. Il n’est pas indifférent, du reste, que Giacomo Leopardi et Dante soient convoqués l’un et l’autre, il y a dans ces vers quelque chose de l’endécasyllabe. A coup sûr, une métrique entre le vers et le verset, originale et expressive quoique déroutante à première vue. Peut-être la volonté de rester « hors des basses métaphysiques des cadences patriarcales » ?

La poésie ainsi développée ressemblerait assez à la poésie didactique d’un Lucrèce, la poète s’adresse à un « tu » et elle lui enseigne un « nous », ses pouvoirs et ses limites. Une enseignante aimante, prodiguant constats, conseils et mises en garde.

Sous l’ascendance des astres et le sceau de l’espèce,
tu subis l’emprise d’une chair -terrestre,
et tu endosses un genre : nos baisers nos sanglots
ne trouvent pas même incarnation (…) 

Sylvie Fabre G., Nos voix persistent dans le noir, L’herbe qui tremble, 2021, 100 pages, 15 €.

La deuxième partie du recueil semble parler, tout d’abord, à une jeune fille, des dangers et des risques du « lien » avec « le père le mari ou le fils »

des hommes ignorants humiliés s’exténuent
à exister en exténuant plus faibles qu’eux. 

Mais la condition féminine rejoint celle de tous les dominés, et la poète, se tournant vers sa protégée lui demande :

n’aurons-nous droit qu’à l’imposture ou inventeras-tu
l’aube claire sans esclaves ni tambours et trompettes ? 

Les dizains évoquent donc tous les malheurs de notre monde, les exilés, les « pandémies », la condition animale, le réchauffement climatique :

(…) tempêtes canicules gelées
ne changent-elles pas tous tes espaces intérieurs ? 

La dernière partie du recueil, quant à elle, célèbre les feux que nos voix persistent à allumer.

« Enfant qui cherches ma main sur les sentiers ». La poète est toujours accompagnée de cette présence juvénile qui ne l’a jamais quittée et à laquelle elle s’adresse. Peut-être cette élève est-elle, au fond, une part d’elle-même ? A la « volonté de domination débridée » évoquée en deuxième partie s’opposent « les trois syllabes du mot/ensemble (…) trois syllabes chrysalides d’où surgit le nous ». La poète enseigne à l’enfant, son semblable son frère la force et la fragilité de ce nous « fini sachant l’infini », elle lui apprend les doutes, les ambivalences dont la poésie rend compte.

Quand la ligne de partage entre humain et inhumain
s’embrume, le phare du poème devient balise. 

Un texte sensible et plein d’espoir, au fond, puisque la poésie se transmet et « persiste ».

 

Présentation de l’auteur

Sylvie Fabre G.

Sylvie Fabre G. est née à Grenoble en 1951. Longtemps professeur de lettres, elle se consacre désormais à la création.

© Crédits photos (supprimer si inutile)

Bibliographie

  • Pays perdu d’avance, Éditions L’Herbe qui tremble, 2019.
  • La maison sans vitres, Éditions La Passe du Vent, 2018.
  • Ce que tu nommes ta maison, Éditions Le Pré carré, 2018.
  • Nos feux persistent dans le noir (encres de Patrick Navaï), Éditions Le Verbe et L’Empreinte, 2017.
  • Tombées des lèvres, Éditions L’Escampette, 2015.
  • L’intouchable, Éditions Le Pré Carré, 2016.
  • Absolue jeunesse de la littérature, Éditions La Porte, 2015.
  • De petite fille, d’oiseau et de voix, Éditions Le Pré Carré, 2013.
  • Neiges (gravures Marc Pessin), Éditions Éditions Le Verbe et L’Empreinte, 2012.
  • Frère humain, suivi de L’autre lumière en réédition, Éditions L’Amourier, 2012. Prix Louise Labé 2013.
  • L’inflexion du vivant,Éditions Le Pré Carré, 2011.
  • Corps Subtil, Éditions L’Escampette, 2009.
  • Le passage (aquarelle Thémis), Éditions L’Atelier des grames, 2008.
  • Quelque chose, quelqu’un , Éditions L’Amourier, 2006.
  • Pays de peintres, Éditions La Porte, 2006.
  • D’un mot, d’un trait (accompagné de poème de François Cheng et de gravures de Marc Pessin) Éditions Le Verbe et L’Empreinte, 2005.
  • Le Génie des rencontres, Éditions L’Amourier, 2003.
  • Les Yeux levés, Éditions L’Escampette, 2005.
  • Deux Terres, un jardin, Éditions Le Pré Carré, 2002.
  • Lettre horizontale, Éditions La Porte, 2002.
  • L’Approche infinie , Éditions Le Dé Bleu, 2002.
  • L’Entre-deux, Éditions La Porte, 2001.
  • Le Livre du visage (lavis de Colette Deblé), Éditions Voix d’encre, 2001.
  • Lettre de la mémoire (photographie S.Bertrand), Éditions Le Verbe et L’Empreinte, 2000.
  • Le Livre, Éditions La Porte, 1999.
  • Dans La Lenteur , Éditions Unes, 1998.
  • Le Bleu , Éditions Unes, 1997.
  • L’Heureuse Défaite (gravures M. Pessin), Éditions Le Verbe et L’Empreinte, 1997.
  • L’Isère , Éditions Félin, collection P. Lebaud- Kiron, 1999.
  • La Vie secrète, Éditions Unes, 1996.
  • Première Éternité , Éditions Paroles d’Aube, 1996, Réédité en numérique aux éditions Recours au poème (Nouvelle version 2015).
  • L’Autre Lumière , Éditions Unes, 1995.

Livres d’artistes

  • Le poème, comme l’amour, encre d’Anne-Marie Donaint-Bonave, 2019.
  • Ensemble, collages de Max Partezana, Collections « le singulier imprévisible », Sophie Chambard, 2018.
  • Nos feux persistent dans le noir, encres de Patrick Navaï, Éditions Le Verbe et l’empreinte, 2018.
  • Le mois divin, in Les yeux levés, pastels et craies de Raymonde Godin, collection Livres pauvres, Éditions Maison de la poésie Rhône-Alpes, 2017.
  • Sur l’atelier du ciel et A l’ombre du temps, photographies d’Isabelle Lévesque, 2017.
  • 7 Litanies de la vieille enfant, encres et peinture sur tissu de Patricia Pinzuti-Gintz, 2017.
  • Ton geste, pur élan, peintures d’Aaron Clarke, Collection Jamais, Livres pauvres de Daniel Leuwers, 2016.
  • Dans la bibliothèque de ma mère, peintures de Fabrice Rebeyrolle, Éditions Mains soleil, 2016.
  • Ailes du regard, poèmes de Claude Margat, photographies de Sylvie Fabre G., Éditions Les Cahiers du museur, 2015.
  • A mesure d’enfance, encres de Colette Deblé, Éditions Les Cahiers de L’Adour, 2014.
  • D’une neige, l’autre et Un accord dans l’inachevé, livres de verre et encres de Lô, Éditions Laurence Bourgeois, 2014.
  • Piero, l’arbre, peintures d’Anne Slacik, Éditions Æncrages and Co, 2014.
  • L’Enfance est un balbutiement, peintures de Colette Deblé, Éditions Les Cahiers du museur, 2013.
  • Les portes de la transparence, peintures de Jean-Gilles Badaire, Éditions Les Cahiers du museur, 2013.
  • Feuille à feuille, encres de Guerryam, Éditions Atelier de l’artiste, 2012.
  • Voix d’extinction, photographies d’Eole, 2011.
  • Neiges, gravures de Marc Pessin, Éditions Le Verbe et l’Empreinte, 2011.
  • L’envol, c’est un pays, calligraphies de Claude Margat, Éditions Les Cahiers du museur, 2011.
  • Enfant mon inconnu, livre-objet de Mariette, 2009.
  • Ce qui se passe en nous, peintures de Fabrice Rebeyrolle, Éditions Mains-soleil, 2007.
  • Les yeux levés, livre peint de Fabrice Rebeyrolle, 2006.
  • Carnets, encres d’Isabelle Raviolo, 2006.
  • Les hirondelles, encres et peintures de Guerryam, Éditions Atelier de l’artiste, 2006.
  • Lettre du geste, avec des poèmes de François Cheng et des gravures de Marc Pessin, 2005.
  • Sur le front pur de la toile, livre manuscrit peint d’Anne Slacik, 2005.
  • Gran Corpas, peintures de Fabrice Rebeyrolle, collages peints de Leon Ronda-Diaz, Éditions Mains-soleil, 2004.
  • Quelque chose, quelqu’un, 4 gravures de Frédéric Benrath, Éditions Urdla, 2004.
  • Nous avons ce destin d’être appelés, gravures Marc Pessin, Éditions Le Verbe et l’Empreinte, 2003.
  • Les Excès du présent, photographies de S. Fabre G., accompagnées de poèmes de Maurice Benhamou, 2003
  • La mesure, l’infini, livre-objet avec dessins, encres et collages de Juan Frutos, 2003.
  • Lettre du bleu, livre manuscrit peint d’Anne Slacik, 2002.
  • Le Scribe, gravures et estampages Marc Pessin, Éditions Le Verbe et l’Empreinte, 2001.
  • Lettre horizontale pour Bernard Noël, aquarelle Frédéric Benrath, Éditions Atelier de l’artiste, 2000.
  • Dans La Lenteur, (exemplaires de tête), peintures de Solange Triger, Éditions Unes, 1998.
  • Icône de la femme, dessins de Colette Deblé, Éditions Cahiers de L’Adour, 1998.
  • Le Visage, collages Sylvie Planche, Éditions Atelier de l’artiste, 1997.
  • Le Bleu, aquarelles Maurice Rey, Éditions Unes, 1997.
  • L’île, manuscrit peint d’Anne Slacik, 1997.
  • La Fugitive, gravures de Mariette, Éditions La maison de Mariette, 1996.
  • La Vie secrète, (exemplaires de tête), photographies de Léopold Trouillas, Éditions Unes, 1996.
  • L’Autre Lumière, (exemplaires de tête), peintures de Solange Triger, Éditions Unes, 1995.
  • Monographie Jean-Claude Bligny, Poèmes de Sylvie Fabre G., 1995.

Catalogues :

  • La Persistance des traces, Fabienne Burdet-Ichtchenko, 2016.
  • Entre stèles et ciels, Odile de Frayssinet, Fabrice Rebeyrolle, 2015.
  • Un peintre, gardien du feu, peinture de Fabrice Rebeyrolle, 2014.
  • La source et les souffles, peinture d’Anne Slacik, 2014.
  • Encore un jour à regarder le ciel, pour Fabrice Rebeyrolle, 2013.
  • Anne la sourcière, Anne Slacik, site Terres de femmes, 2012.
  • Pays perdu d’avance, Fabrice Rebeyrolle, 2011.
  • Tout ce que je peins c’est moi, Berthe, 2009.
  • Lettre de la traversée, Frédéric Benrath, 2007.
  • Le chant fragile, Isabelle Raviolo, 2007.
  • Gran Corpas, pour Fabrice Rebeyrolle et Leon Ronda-Diaz, 2006.
  • Ta peau d’homme, pour Fabrice Rebeyrolle, 2003.
  • L’habité, pour Francis Helgorsky, 2003.
  • Un seul voyage, pour Anne slacik 2002.
  • La Maison de Mariette, pour Mariette 2002.
  • Lettre du regard, pour Anne Slacik 2001.

Anthologies :

  • Le lieu exact, anthologie Faire part, revue littéraire, 2019.
  • Apparaître, Anthologie Terre à ciel, 2019.
  • Un soir j’ai assis la beauté sur mes genoux, anthologie Rimbaud, Éditions La Passe du vent, 2018.
  • Poètes, une anthologie particulière, de Lydia Padellec, Éditions Henry, 2016.
  • Voix intermédiaires, anthologie de poésie contemporaine de François Rannou, Éditions Publie.net, 2016.
  • Rivages, Éditions de l’Aigrette, 2015.
  • Il n’y a pas de meilleur ami qu’un livre, Éditions Voix d’encre, 2015.
  • Sur la guerre et la paix, 86 poètes d’aujourd’hui, Éditions Maison de la poésie Rhône-Alpes, 2014.
  • Voix de la Méditerranée, Éditions La Passe du vent, 2013.
  • Pas d’ici, pas d’ailleurs, anthologie de la poésie féminine francophone, Éditions Voix d’encre, 2012.
  • Eros émerveillé, Éditions Poésie Gallimard, 2012.
  • Rousseau au fil des mots, Éditions La Passe du vent, 2012.
  • Nuovi poeti francesi, Éditions Einaudi, Italie, 2011.
  • Das Fest des Lebens, Éditions Verlag Im Wald, Allemagne, 2011.
  • Couleurs femmes, Éditions Le Castor astral, 2010.
  • Au nom de la fragilité, Éditions Erès, 2010.
  • Pays perdu d’avance, Éditions Voix d’encre, 2010.
  • L’année poétique, Éditions Seghers, 2009.
  • Anthologie émotiviste de la poésie francophone, Éditions Le Nouvel Athanor, 2009.
  • Voix du Basilic, entretiens avec Alain Freixe, Éditions L’Amourier, 2008
  • Rêver Québec, Éditions L’Arbre à paroles, Belgique et Canada, 2008
  • Calendriers de la poésie francophone, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, Éditions Alhambra Publications, Belgique.
  • Dans le privilège du soleil et du vent, pour saluer R. Char, Éditions La passe du vent, 2007.
  • Mémoires d’eau, Éditions Bacchanales, Maison de la poésie Rhône-Alpes, 2006.
  • 111 Poètes en Rhône-Alpes, Éditions Maison de la poésie- Le Temps des cerises, 2005.
  • Rumeurs de ville, Éditions Le Certu, Lyon, 2005.
  • Le jardin de l’éditeur, Éditions L’Amourier, 2005.
  • La coupure du parc, Éditions Tarabuste, 2004.
  • Ce que disent les mots, P. Maubé, Éditions Eclats d’encre, 2004.
  • Sept écrits de femmes, Éditions CIDELE, revue de Sémaphore, 2003.
  • Écriture de femmes, Éditions Poésie rencontre, 2003.
  • Chartreuse, corps mystique, Guide Gallimard, 2002.
  • Une saison en poésie A Dhôtel, Éditions BM Charleville-Mézières, 2001.
  • Anthologie S. Stétié, Éditions Blanc Silex, 2001.
  • Poétri, Éditions Autrement, 2000.
  • Samizdat, Éditions Le Pré carré, 1999.
  • Anthologie amoureuse, Éditions Parole d’aube, 1989.
  • Paroles de poètes, Éditions Le Dé bleu, 1985.
  • Anthologie 80, Éditions Le Castor astral, 1980.

Travaux sur sites :

Anthologies, notes de lecture, chroniques et critique picturale in Terres de femmes, Poezibao, Recours au poème, Terre à ciel, Ce qui reste (…).

Traductions

Poèmes extraits de :

  • Quell’andarsene nel buio dei cortili, Milo De Angelis (Éditions Mondadori), S’en aller dans le noir des cours, 2011, Thauma et Europe.
  • Incontri e agguati, Milo de Angelis (Éditions Mondadori), Rencontres et guet-apens, 2016, Anthologie du festival de Sète.
  • La Grecia è morte, Fabio Scotto, éd Passigli, La Grèce est morte, 2014, Europe.
  • La rosa del mattino, Fabio Scotto, Éditions NEM, La rose du matin, 2016, Voix d’encre
  • La Nudità del vestito, Fabio Scotto, Éditions NEM, La nudité du vêtement, 2018, Terres de femmes et Voix d’encre.

Livres traduits

  • Milo De Angelis, Incontri e aguatti, Rencontres et guet-apens, Éditions Cheyne, 2019, recueil traduit en collaboration avec Angèle Paoli.
  • Sylvie Fabre G., L’approche infinie, L’infinito approssimarsi, traduction de Gabriella Serrona, Éditions Macabor, 2019, Italie.

Distinctions :

  • Bourse d’encouragement du Centre national du livre (1997).
  • Bourse de création du Centre national du livre (2003).
  • Prix Louise Labé, Frère humain, 2013.

Publications en revues depuis 1977 :

Diptyque N°2, Belgique 2014/ Europe 993 et 995, 2011, 2012, 2013/ Thauma « Patience » 2013/ Diérèse N. Diéterlé, 2013/ Coup de soleil, 2013/Nunc, 2013, Enfances/ Europe n°1012-1013/ Thauma « Couleurs, lumière », 2013/ Arpa N°108, 2013/ Ecrits du Nord N°23-24/ Thauma « L’air » 2012/ Diérèse, inédits, 2009 / Le corps 2008 /Nunc, 2005, 2009/Estuaire, 2006, Le chant des villes ( Québec)/Lieux d’être 2006/Thauma, Eros, 2007/Le corps 2008/La joie 2009 / Serta ( Espagne)/Une tâche terrestre 2007/Il Segnale (Italie, Milan) Les yeux levés traduction F Scotto 2008/Lieux d’être, la solitude 2008/L’arbre à paroles ( Belgique)/ Rêver Québec 2008/Les Cahiers de la danse / Lyon capitale / Coup de soleil 58, 60 / Le Nouveau Recueil / Estuaire, 2006 / Nunc, 2005 / Le chant des villes ( Québec) / Lieux d’être / Thauma, Eros / La joie 2009 / Serta ( Espagne) / Une tâche terrestre 2007/ Il Segnale (Italie, Milan) Les yeux levés traduction F Scotto 2008 / Lieux d’être, la solitude 2008 / Le Croquant / Poésie en voyage : Le livre, L’entre-deux, Lettre horizontale / Sémaphore 2002,2003, 2004 / Midi 2000-2OO3, 2004, 2005 / Verso 2003 / Cahiers de la Mapra, Lyon 2003 / Liberté ( Québec) / Versodove ( Italie) / Hablar, Falar de poesia ( Espagne, Portugal) Sorcières / Aube-Magazine / Le Journal des poètes / Aires / Poésie-Rencontre : 98, 02 / Lieux d’être / Poésie 98 / Voix d’encre / Bacchanales : numéro 6 / Arpa : numéro 60, 69, 75 / L’Arbre à paroles

Poèmes choisis

Autres lectures




Jean-Louis Rambour, 33 poèmes en forme de nouvelles (ou l’inverse)

Voilà des brèves de poésie, à moins que ce soit des nouvelles comme le titre l’indique… on verra qu’il s’agit plutôt d’« anciennes » : les textes ont une couleur passée, celle d’une nostalgie des temps anciens, ceux des grands parents plutôt que des parents, qu’illustre ce passage :

 

L’horloge comtoise, elle, est portée par son fronton
et par ses pieds, le cadran tourné vers le ciel.
Beaucoup de femmes regardent son passage et
un vrai cortège se forme depuis le seuil de la maison
jusqu’au camion qui attend la fin du chargement.
Les visages sont graves et les vieilles dames ont pris
leur voix de messe devant le cercueil au pendule arrêté

 

…. Cette petite cérémonie poétique comme signe de l’enterrement du temps passé…

Dès que l’on remonte deux générations, on entre dans la mythologie. Les ancêtres sont dotés de qualités imaginaires, ils sont en passe de devenir des héros, voire des divinités. Rambour nous fait rêver à une petite enfance idéalisée d’être disparue : en ce temps-là, « les échanges de parole » étaient « plus souples, liés, on sentait mieux la douceur / de l’air, on pouvait dire des mots plus aimables. » ; au temps de Guy Mollet, il suffisait de trois beautés pour faire une version des trois Grâces (bien qu’elles tiennent « un sac empli de guerres, d’accouchements et de deuil ») ; on voit défiler des millions d’enfants assis « sur la célèbre Mullca / aux tubulures d’acier, soit la chaise la plus laide / jamais conçue, d’où partaient l’ennui, l’angoisse / l’impatience, parfois l’enthousiasme. Parfois la jouissance. »

Autant de vignettes épinglées sur les pages…

Jean-Louis Rambour, 33 poèmes en forme de nouvelles (ou l’inverse), Éd. Les Lieux-Dits, coll. Cahiers du Loup bleu, 39 pages, 7 €.

Qui gentiment font le chamboule-tout du genre poétique, comme l’indique le titre de Rambour : s’agit-il de nouvelles, ou de poèmes ? Qu’importe, semble-t-il suggérer. La présentation en lignes non justifiées à droite, les phrases parfois brisées en leur milieu comme autant de renvois, à la manière de Verlaine et de bien d’autres, les textes ne remplissant pas la page, pas plus que ne le ferait un sonnet… l’ensemble présente la signalétique habituelle : « attention, poésie ! », si l’on en croit ses yeux.

Pourtant, cela ressemble plutôt à de la prose découpée…

À la lecture, la charge est évidemment poétique : elle en a la fulgurance, on pourrait dire que l’auteur a connu des flashes, vite (mais savamment) déposés sur la page.

Rambour met ainsi en place une forme poétique plutôt nouvelle pour un temps passé, un temps sépia, de la couleur des photos anciennes…

Du coup on accepte chez lui ce qui pourrait être perçu comme un passéisme, on goûte ses souvenirs trop idéalisés pour être vrais. Et puis, une gentille régression, le temps d’un rêve, c’est tellement bon lorsque les images proposées sont nimbées d’une telle tendresse et d’une telle douceur (qui n’excluent pourtant pas les sauvageries d’antan). 

Si le passé vient hanter le présent, c’est qu’aujourd’hui est un temps déserté, maintenant qu’Hulluch, « la cité minière / construite sur les tranchées allemandes » s’est assoupie, que sainte Barbe n’a plus de mineurs à protéger.

« Vous n’aviez pas et saviez aimer. Même parler aux anges. » Voilà, pour Jean-Louis Rambour, ce qui serait perdu.

 

Présentation de l’auteur

Jean-Louis Rambour

Jean-Louis Rambour est né en 1952 à Amiens. Il habite désormais dans le Santerre, à l’est du département de la Somme.

Poésie

Mur, La Grisière, 1971

Récits, Saint-Germain-des-Prés, 1976

Petite Biographie d’Edouard G., CAP 80, 1982

Le Poème dû à Van Eyck, L’Arbre, 1984

Sébastien, poème pour Mishima, Les Cahiers du Confluent, 1985

Le Poème en temps réel, CAP 80, 1986

Composition avec fond bleu, Encres Vives, 1987

Françoise, blottie, Interventions à Haute Voix, 1990

Lapidaire, Corps Puce, 1992

Le Bois de l’assassin, Polder, 1994

Le Guetteur de silence, Rétro-Viseur, 1995

Théo, Corps Puce, 1996

L’ensemblier de mes prisons, L’Arbre à Paroles, 1996

Le Jeune Homme salamandre, L’Arbre, 1999

Autour du Guet, L’Arbre à paroles, 2000

Scènes de la grande parade, Le Dé bleu, 2001

Pour la Fête de la dédicace, Le Coudrier, 2002

La nuit revenante, la nuit, Les Vanneaux, 2005

L’Hécatombe des ormes, Jacques Brémond, 2005

Ce Monde qui était deux (avec Pierre Garnier), Les Vanneaux, 2007

Le seizième Arcane, Corps Puce, 2008

Clore le Monde (avec un dessin de Benjamin Rondia), L’Arbre à Paroles, 2009

Partage des eaux, La Métairie Bruyère, Presses des éditions R. et L. Dutrou, 2009

Cinq matins sous les arbres, in Art africain, Ed. Vivement dimanche, 2009

Anges nus, Le Cadran ligné, 2010

Moi in the sky, Presses de Semur, 2011

La Dérive des continents, Musée Boucher-de-Perthes, 2011

Démentis, Livre d’artiste conçu avec Maria Desmée, Collection Les Révélés, 2011

La Vie crue (avec vingt encres de Pierre Tréfois), Corps Puce 2012

Nouvelles

Héritages (sous le pseudonyme de Frédéric Manon), CAP 80, 1982

Abandon de siècle, G & g, 2003

Tantum ergo, Aschendorff Verlag, 2013

Romans

Les douze Parfums de Julia (sous le pseudonyme de Frédéric Manon), La Vague verte, 2000

Dans la Chemise d’Aragon, La Vague verte, 2002

Carrefour de l’Europe, La Vague verte, 2004

Et avec ceci, Abel Bécanes, 2007

Poèmes choisis

Autres lectures

Jean-Louis Rambour aux éditions L’herbe qui tremble

Les très actives éditions L'herbe qui tremble publient, ce premier trimestre 2024, deux livres de Jean-Louis Rambour. Tout d'abord Y trouver la fièvre, avec des illustrations de Pierre Tréfois : 70 poèmes environ, [...]




Yvon Le Men, Les Epiphaniques

On connaissait Les Epiphanies aux accents libertaires d’Henri Pichette. Voici Les Epiphaniques d’Yvon Le Men, un livre qui nous renvoie, plus qu’à la fête religieuse bien connue,  à la racine grecque du mot. Epiphanie, autrement dit révélation, apparition.

Voici, en effet des hommes et des femmes « invisibles » sortis de l’ombre, mis sous la lumière par la grâce d’une écriture poétique qui se met au service de leurs récits de vie. Ils et elles vivent dans la marge, cassés voire broyés par la vie. Le poète breton les a écoutés et il raconte à la fois leurs itinéraires et leurs espoirs.

Pour Yvon Le Men tout démarre par une résidence d’auteur à Rennes. Comme il l’avait fait pour Les rumeurs de Babel (Dialogues, 2016 ) dans le cadre d’une autre résidence au cœur du quartier populaire de Maurepas, le poète va rencontrer des hommes et des femmes, jeunes ou moins jeunes. Ils s’appellent Mickaël, Louna, Thomas, Tiago, Myriam… La vie les a secoués. Ils sont tous dans la marge, parfois après des enfances de misère (« La goutte de gnole dans le biberon pour m’endormir », raconte l’un) ou l’expérience de lourds drames familiaux (le suicide d’une mère, confie un autre).  Anne-Laure, elle, raconte : « Mes ancêtres étaient des tueurs de loups / du Loup / mes arrière-grands-parents / des tueurs d’Arabes ». Pour Asma, la Somalienne, c’est de l’emprise du père qu’il faut se libérer. « Il faut que l’on soit comme mon père/veut qu’on soit ».

Yvon Le Men, Les Epiphaniques, Editions Bruno Doucey, 2022, 160 pages, 16 €.

Le poète écoute, met en vers leurs récits, ennoblit leurs destins de déclassés. Mais il établit aussi des correspondances avec sa propre vie. Quand cette fille-mère de 40 ans évoque sa vie dans une yourte, Yvon Le Men ne peut pas manquer de penser à son « amie  qui est morte au bord de ses quarante ans » ou encore à sa mère « qui a perdu son amour le jour de ses quarante ans ». Quand tel ou tel évoque sa révolte, Yvon Le Men rappelle qu’il fut aussi, à un moment de sa vie, ce « jeune révolutionnaire ». Mais un révolté qui estime que « la fin ne justifie jamais les moyens ».

C’est le Le Men de En espoir de cause (éditions PJ Oswald, 1975) et de Vie (L’harmattan, 1977) qui resurgit au détour d’un vers. C’est le jeune homme épris de justice et de fraternité qui regarde aujourd’hui avec sympathie ceux qui « marchent vers les ronds-points / main sur l’épaule », ceux qui « partagent sur les ronds-points / nuit et jour leurs nuits et leurs jours ».

C’est aussi son itinéraire personnel de poète qui refait surface lors d’une rencontre avec ce jeune qui fut orphelin très tôt et qui rêve aussi de devenir poète. Alors ce jeune lui  pose la question : « Tu crois / que l’on peut vivre / en poésie / de poésie ? ». La réponse est lumineuse : « En poésie / oui / il suffit d’y travailler / de poésie / c’est autre chose ». Et alors reviennent sous sa plume, comme une évidence, ces affirmations toute simples qui ont fondé sa propre aventure poétique. « Le bruit court qu’on peut être heureux » et « Il fait un temps de poème ». Les mots sont de  Jean Malrieu, un poète  qui a tant compté pour Le Men. Et l’on se pose la question : Le Men pourrait-il devenir le Malrieu de ce jeune qui se dit « pressé » et « déjà plus vieux que Rimbaud/quand il a commencé » ? Le poète répond en tout cas à ce jeune qui rêve de poésie : « C’est possible / pour toi / car ce le fut pour moi //  il suffit de croire en ceux qui étaient sur la route avant toi / et t’attendent ». C’est ce qu’on appelle sans doute une épiphanie.

∗∗∗

Le texte de ce livre  (illustré par Bernard Louvet) a été porté sur la scène du Théâtre national de Bretagne à Rennes, en mars 2022, par le metteur en scène Massimo Dean, sous le titre « La Rance n’est pas un fleuve ».

 

Présentation de l’auteur

Yvon Le Men

Textes

Yvon Le Men est l’auteur d’une œuvre poétique importante, de quatre récits et deux romans. A Lannion où il vit, il a créé, en 1992, les rencontres intitulées « Il fait un temps de poème ». En 1997, il y crée un espace poésie. De 2006 à 2008, il a publié une chronique hebdomadaire dans le journal Ouest-France : « Le tour du monde en 80 poèmes ». Ses textes, livres ou anthologies, sont traduits dans une douzaine de langues. Il travaille aussi depuis de nombreuses années dans les écoles, avec les enfants pour lesquels il a écrit. Il reçoit en 2012 le Prix Théophile Gauthier de l'Académie Française pour son recueil "A louer chambre vide pour personne seul" (Rougerie).

Poèmes choisis

Autres lectures

Rezâ Sâdeghpour, Yvon Le Men, Marc Baron

                 Rezâ Sâdeghpour : « Le bris lent des bouteilles »   Il est Iranien. Il a trente-quatre ans et il est déjà reconnu dans son pays comme un très grand poète. Rezâ Sâdeghpour – avocat dans [...]

Yvon Le Men : un poète à plein temps

          Prix Goncourt 2019 de poésie Yvon Le Men : un poète à plein temps   Il est une exception dans le paysage poétique français. Yvon Le Men vit de la poésie [...]

Yvon Le Men et Simone Massi, Les mains de ma mère

Les poèmes racontent-ils des histoires ? Oui, à coup sûr, sous la plume d’Yvon Le Men. Surtout quand ces poèmes parlent de l’enfance et racontent des aventures familières. Le poète breton s’associe pour le [...]

Yvon Le Men, Les Epiphaniques

On connaissait Les Epiphanies aux accents libertaires d’Henri Pichette. Voici Les Epiphaniques d’Yvon Le Men, un livre qui nous renvoie, plus qu’à la fête religieuse bien connue,  à la racine grecque du mot. [...]

Yvon Le Men, prix Paul-Verlaine

Le poète breton Yvon Le Men vient d’obtenir le Prix Paul-Verlaine, Prix de poésie de   l’Académie française, prix annuel constitué en 1994 par le regroupement des Fondations Valentine Petresco de Wolmar et Anthony [...]




Marie Alloy, Ciel de pierre

Marie Alloy est par nature discrète. Pudique, même, n’ayons pas peur des mots. Plus connue pour son travail de peintre et de graveur, elle gagne vraiment à être lue avec la plus extrême attention. Le présent recueil en est encore une preuve. Ici, nous touchons au plus sensible, au plus profond. À l’essentiel de l’expérience humaine. Il est question en effet d’un témoignage, exceptionnel sur le fond et la forme, sur la séparation et l’absence, rien de moins.

Certes, beaucoup de poètes ont évoqué, évoquent et évoqueront toujours ces thèmes, si indissociables de notre condition qu’ils ont acquis de facto une valeur universelle. Mais rares sont celles et ceux qui peuvent prétendre à une telle justesse d’expression et une telle sincérité. L’exercice est par nature périlleux, selon qu’on l’aborde comme tel ou si, comme Marie Alloy, on est capable de s’arrêter, juste avant ou juste après l’émotion. De lui faire face, avant d’écrire à la faveur de cette brèche intérieure. Les mots que ce recueil met au jour sont choisis avec un soin extrême, pesés à l’aune d’un esprit qui parvient à s’ouvrir à l’acceptation du deuil et à entreprendre un dialogue avec l’absence. Ainsi chaque poème est une étape dans une progression apaisée vers une lumière, qualifiée de fraternelle. Nous sommes entraînés, de page en page, dans un parcours intime et profondément participatif. Oui, il s’agit bien d’habiter l’absence, de laisser reposer la ténèbre et de rendre poétiquement compte d’une expérience intime et déchirante. Si la perte est irrémédiable par définition, elle n’en nourrit pas moins une forme d’espérance lovée dans la sauvagerie des nuages, entre les arbres en haillons ici ou là / partis avec le fleuve. Voilà bien sans doute le cœur de la poésie de Marie Alloy, cette force enracinée dans le présent et la nature évanescente de toute chose.

Marie Alloy, Ciel de pierre, éditions Les Lieux-Dits, 2022, 96p, 15€.

La mort, ce passage / vers une autre rive / que nous ignorons tous, prend le visage d’une réalité sans début ni fin. Un au-delà de notre vie précaire, qui sera révélé quand le soleil aura brûlé / l’espace et le temps. Nous sommes en présence de l’essence du verbe et de la poésie, dont les mots de Marie Alloy rendent témoignage, ici et maintenant, pour épuiser la tristesse lorsque la mort croise notre chemin. Peu importe, en définitive car nous ne craignons plus la nuit qui s’attarde, dans la mesure où nous avons rendez-vous à chaque instant avec la lumière déjà qui s’impatiente derrière la porte.

Présentation de l’auteur

Marie Alloy

Marie Alloy, née à Hénin-Beaumont le 2 juillet 1951, est peintre, graveur et éditeur. Elle est également l'auteur de plusieurs ouvrages ainsi que de textes publiés dans des revues.

Iris Cushing




Animal : une revue en voie d’apparition

« Chair, os, plumes et poils. » Tels sont les premiers mots que le lecteur retrouve dans ce premier numéro d’Animal. Cette revue biannuelle « en voie d’apparition » ne compte pour l’instant que deux numéros. Par ailleurs, elle a la particularité de paraître en hiver en édition papier à trouver en librairie, et au printemps en édition numérique à lire sur www.revue-animal.com.

Portée par l’association Lettres Verticales (les organisateurs du festival POEMA), la revue Animal se partage entre une grande liberté sauvage et une simplicité extrême. La liberté est celle d’un fauve qui « suit ses instincts poétiques : [qui] va où bon lui semble, rôde, guette, vagabonde et se laisse surprendre ». La simplicité tient au nombre restreint d’autrices et d’auteurs publiés dans chaque numéro : six poètes et un artiste graphique au printemps, qui sont ensuite rejoints par sept autres écrivaines et écrivains en hiver. Pour ce numéro, ce sont les Paysages incertains de l’artiste peintre Arman Tadevosyan qui sont mis à l’honneur.

 

Toutes les contributions d’Animal sont inédites. Elles sont également étonnantes en ce qu’elles font dialoguer la vie intime avec la vie politique, le quotidien avec le sublime, la beauté de la nature avec la crise sanitaire ou encore la guerre en Ukraine.

 Ainsi, la suite de poèmes Sangs mêlés de Claude Favre fait coexister dans l’espace du poème la maladie et l’émerveillement, l’actualité journalistique et l’éloge de la poésie. Cette tension est sensible dans une prose qu’elle brise, scande et violente tout en gardant une certaine fluidité de lecture. Ce paradoxe est possible grâce à l’utilisation des virgules qui signifient à la fois une rupture et un lien : « de la foule je préfère, fermer les yeux, les jours les pires sont à, venir nuit, répercutées pas assez sentinelles ». Claude Favre fait ainsi exister dans sa poésie des termes comme « crise migratoire » ou encore « corps écorchés » qui partagent la page avec « des milliers d’hirondelles » ou des expressions comme « heureusement il reste la poésie ».

Peut-être cette intrication entre la vie intime et la vie publique constitue-t-elle l’une des caractéristiques de notre contemporanéité poétique. Les fragments de Jean-Louis Giovannoni, sous l’intitulé Nous fantômes sont des silences, en offrent une belle illustration dans une écriture où le journal intime tend vers l’aphorisme. Le poète y est en promenade pour nous rapporter les dires des gens qu’il croise, ses pensées et observations, pour ensuite présenter dans un autre fragment des assertions qui rappellent les Feuillets d’Hypnos : « N'insiste pas trop avec les mots, ils sont impuissants à nous loger. »  

Nous dirons, pour finir cette note de lecture, qu’Animal est une revue à suivre dans sa démarche sauvage. Il s’agit d’une publication où le soin, l’attention, et surtout la passion pour la poésie sont manifestes. Une revue ouverte à l’altérité dans son rapport à la peinture, dans son ouverture à des nouvelles voix lors des numéros d’hiver, et dans ses dialogues avec l’histoire de la littérature (Sophie Loizeau y publie, dans une filiation avec Rainer-Maria Rilke, Mes cahiers de Malte). Ce printemps, guettez absolument la prochaine sortie d’Animal de sa tanière !




À la Une d’oulipo.net : site officiel de l’Ouvroir de Littérature Potentielle

« OULIPO ? Qu’est ceci ? Qu’est cela ? Qu’est-ce que OU ? Qu’est-ce que LI ? Qu’est-ce que PO ? OU c’est OUVROIR, un atelier. Pour fabriquer quoi ? De la LI. LI c’est la littérature, ce qu’on lit et ce qu’on rature. Quelle sorte de LI ? La LIPO.

PO signifie potentiel. De la littérature en quantité illimitée, potentiellement productible jusqu’à la fin des temps, en quantités énormes, infinies pour toutes fins pratiques. » : ainsi le texte liminaire par les éminents Marcel Bénabou et Jacques Roubaud présente-t-il leur site oulipo.net entièrement dévoué à la diffusion, à la publication, au partage des activités de ce groupe, de ce mouvement littéraire qui traverse le temps pour faire grandir les potentialités de la littérature par la pratique d’exercices sous contraintes, rappelant donc que ce « faire » qui a déjà engendré des œuvres remarquables, parmi lesquelles celles de Marcel Duchamp, Raymond Queneau, Georges Perec, renoue ainsi avec l’étymologie grecque du mot « poésie » : « poiein », « faire », « créer » !

Présentant de multiples textes en ligne, dans cet espace fraternel des oulipiens, depuis la récapitulation au fil des saisons des Jeudis de l’Oulipo, la diffusion des publications de ses auteurs actifs, le partage des faits et dits de chacun, la confidence de multiples contraintes créatrices, récréatives, inspirantes, jusqu’à la note biobibliographique de ses personnalités marquantes d’un collectif qui, non seulement à travers ses membres fondateurs mais encore à travers ses figures contemporaines les plus innovantes, est devenu le diapason d’œuvres aussi majeures qu’intrigantes, depuis La Disparition de Georges Perec jusqu’à Cent mille milliards de poèmes de Raymond Queneau, en passant par le récent Goncourt de la poésie 2021 revenu à Jacques Roubaud pour l’ensemble de ses recherches, à la croisée du jeu, de la poésie et des mathématiques, dont peut-être l’un des écrits les plus intimes, Quelque chose noir, 1986, fait jaillir la lumière de la plus obscure des épreuves, la perte de l’être aimé…

OULIPO, catalogue de l’exposition du 18 novembre 2014 au 15 février 2015, BnF/Gallimard
oulipo.net

Ce site riche tant de son histoire passée prestigieuse que de ses découvertes présentes novatrices, offre un visage divers, pluriel, multiple, à un groupe de recherche dont la somme dépasse les individualités et dont la quête commune essentielle fait également ressortir la singularité de chacun de ses instigateurs. Dans un souci que l’on pourrait qualifier de pédagogique, l’exploration des chefs d’œuvre de ce mouvement sans cesse renaissant, pour ne pas devenir stricte bibliothèque au sens « muséographique » mais au contraire encore s’avérer un labyrinthe vivant et résolument créatif, se double d’une invitation à s’approprier les possibilités des consignes d’écriture, des trouvailles et autres inventions, telles celles proposées dans sa rubrique fondatrice : Contraintes

C’est peut-être cette puissance éminemment poétique de l’écriture, vectrice par les jeux de langage d’une poésie toujours à réinventer, d’un agrandissement des possibles, « Ouvrant » la « Littérature » cachée dans les ratures de chacun à la « Potentialité » des trésors de la langue, des langues, à trouver entre les lignes de l’OuLiPo, confirmations sous-jacentes d’un grand mouvement international, cosmopolite, universel, à travers lequel chacun peut reprendre le flambeau et devenir, dans cet espace, un de ses multiples « potentiels », tous fils et filles de cette grande aventure, de cette mystérieuse épopée, de cet énigmatique récit, à la conquête des pouvoirs mêmes les plus insoupçonnés d’une poésie jamais définitive, toujours ouverte…

A lire : un entretien avec l'oulipien Ian Monk, oulipien sur Recours au poème => Ian Monk, oulipien dans la forme




Continuer jusqu’à la fin, avec Mathias Lair

Du rythme, des ruptures mais aussi des harmonies, des liens, il y en a dans À la fin des fins, dernier recueil de Mathias Lair ; le dernier publié, pas forcément le dernier écrit ni le dernier à venir, même si le poète ne cesse de tourner autour de la fin, comme si la fin était un objet.

Une fin certaine de vie, certes, mais aussi une fin possible de désir, une fin possible d’écriture, une fin inconnue de fin. Cette recherche, il la triture encore dans les poèmes de Pourquoi pas / ne serai poète du même recueil.

Circulaire, l’objet, circulaire la fin. Oui, la fin est commencement. Et ce questionnement perpétuel rejoint l’inquiétude du poète face à son art, face à sa vie passée ou à venir, tout simplement. Mathias Lair pratique une poésie qui lui est propre, à la fois intime et universelle, écrite — transcrite pourrait-on dire — comme s’il s’agissait d’une partition musicale. On l’avait déjà compris dans Ainsi sois je (La Rumeur libre), Du Viet Nam que reste-t-y (Pétra) ou bien encore Écrire avec Thelonious (Atelier du Grand Tétras).

Quand ils sont écrits bout à bout, les mots ne donnent ni le tempo, ni la hauteur, ni la tonalité. Mathias Lair ajoute des espaces, des renvois, des italiques et supprime la ponctuation. L’ensemble force le lecteur à dire les poèmes, presque à les fredonner en allongeant les syllabes, en respirant autrement ou en s’amusant à des enjambements improbables.

Mathias Lair, À la fin des fins suivi de Pourquoi pas / ne serai poète, Éditions Les Lieux-Dits, Coll. Les parallèles croisées. 70 pages. 12 €.

J’ai eu la chance d’assister à des lectures publiques. C’était comme si les comédiennes chantaient. Le tintinnabulement des sonorités ou leurs désaccords apparents accompagnent la nostalgie d’une adolescence frénétique, l’effleurement pudique de la souffrance, la « force du noir » ou la « folie blanche ». Une façon de découvrir, naturellement, un autre sens. Car les images — peut-on parler d’image de la fin ? — changent évidemment de dimension.

 

La fin             s’allège

elle ne pèse                 plus alors qu’elle
s’annonce       comme déliaison
peut-être        on se voudrait
enfin               libéré du sort

 

Présentation de l’auteur

Mathias Lair

Mathias Lair Liaudet est écrivain, philosophe et psychanalyste. Il a publié une trentaine de poèmes, romans et nouvelles, d’essais chez une trentaine d’éditeurs qu’on dit « autres ». On trouve ses chroniques dans les revue Décharge et Rumeurs ; également des notes de lecture et critiques dans diverses revues et divers sites.

Sous le nom de Jean-Claude Liaudet, il a publié des ouvrages de psychanalyse, et parfois de politique, chez L’Archipel, Fayard, Flammarion, Albin Michel, Odile Jacob.  

Depuis qu’il a créé, dans les années 80, le CALCRE (Comité des Auteurs en Lutte Contre le Racket de Édition) il défend le droit des auteurs. Il est actuellement élu au comité de la SGDL (Société des Gens De Lettres).

Poèmes choisis

Autres lectures

Mathias Lair, Écrire avec Thelonious

Mathias Lair est l’auteur d’une œuvre abondante, que ce soit dans le genre poétique (neuf recueils publiés à ce jour), dans celui du roman, de la nouvelle ou encore de l’essai. Sa création [...]

Un poème, c’est sûr

Il y a des personnages dont une jeune femme, Ada qui pourrait s’appeler Juliette. Il y a un narrateur sans nom mais qu’on identifierait à Roméo. Il y a au moins une famille [...]

Continuer jusqu’à la fin, avec Mathias Lair

Du rythme, des ruptures mais aussi des harmonies, des liens, il y en a dans À la fin des fins, dernier recueil de Mathias Lair ; le dernier publié, pas forcément le dernier écrit [...]

Mathias Lair, Quel est ce bonheur enfoui

Un petit livre massicoté à l'ancienne, une véritable plongée dans l'ascendance par un auteur épris de mémoire, de généalogie et de ferveur. En quête des parents et ancêtres, le [...]




Lucien Wasselin, Puisque la lumière reste à créer

Nous apprenons avec une vive émotion le décès de notre ami et de ce grand poète et critique que fut Lucien Wasselin, décédé le 11 février à Plérin où il vivait depuis quelques années.

Né en 1945, Lucien Wasselin a vécu dans le Nord de la France. Poète, il a collaboré par ses articles et notes de lecture (poésie, littérature générale, arts plastiques, musique…) à plusieurs publications (revues, journaux généralistes…). Il a été un collaborateur de la première heure de recours au poème. Il a donné également  des articles régulièrement dans des revues "papier" comme Europe ou "en ligne" comme Texture, a été  membre des comités de rédaction de Faites Entrer L’infini (où il a publié plusieurs études), de la Revue Commune… 

Le Printemps des Poètes.

Il a coordonné des dossiers Ilse et Pierre Garnier, Max Alhau, Gérard Le Gouic et publié en revue des études sur Alin Anseeuw, Louis Aragon, René Crevel, Pierre Dhainaut, Eugène Guillevic, Ivar ch’Vavar, Léon Moussinac, Armand Olivennes, Jean Prévost… Co-fondateur d’OrpailleuR-éditions en 1991 (livres d’artistes et estampes originales), il a participé à l’animation de cette structure jusqu’en 2007. Essayiste, critique et grand poète, il avait également publié un grand nombre de très beaux recueils. 

Recours au poème lui rendra hommage dans son numéro de Mai/Juin. Toutes nos pensées vers ses proches.

Lucien Wasselin sur Recours au poème => toutes ses contributions

 

 

Bibliographie

Poésie  :

  • Balises, avec la reproduction de 12 peintures de Kijno, Éditions du Littéraire, 2014.
  • Poésie-Réalité, Rhubarbe, 2012.
  • Stèles lichens, Editinter, 2012.
  • Obscurément le cri, (édition complète et bilingue), Verlag Im Wald, couverture de Kijno, 2011.
  • Obscurément le cri, Airelles, (extraits), avec la photographie d’une sculpture de Michel Poix, 2008.
  • La rage, ses abords, Le Dé bleu, 2001
  • Voix obscure, (édition bilingue), Verlag Im Wald, préface de Pierre Dhainaut, 1999.
  • Le bleu, le noir, Moraines, interventions plastiques de Michel Joulé, 1996.
  • Lieux, moments, La Chemise Ouverte, 1995
  • Fragments du manque, édition complète, Le Dé bleu, 1988
  • Fragments du manque, extraits manuscrits avec 3 dessins de Patrick Fort, Le Pavé, 1985
  • Fragments, Le Pavé, avec 2 dessins de Jacques Pasquier, 1982.
  • La mour, l’Amort, Atelier Overdose, 1982
  • Mots, meute, Le Pied d’Argent, 1981
  • Sillages, Millas-Martin, 1971

    Livres d’artistes :

  • Chaînes, cordages, (photographies de Pierre Vandrotte), OrpailleuR-éditions, 2008.
  • Obscurément le cri, (gravures de Patrick Vernet), Editions du Prussien, 2008.
  • Le bleu, le noir et autres textes, A.M.I Productions 2004. Livre-CD sous forme de carnet à dessins. Tirage : 500 exemplaires.
  • Cycle obcur des Song, Au Pied d’Argent, 2004. Avec 3 gravures originales de J.G Gwezenneg. Tirage : 60 exemplaires.
  • Images du temps qui passe,Alain Benoît éditeur, 2002. Tirages : 90 exemplaires.
  • Le pérégrin immobile, Orpailleur éditions, 1996. Gravures de Francis Beaudelot. Tirage : 54 exemplaires
  • Louvoiements de l’inquiétude, Atelier du Prussien, 1995. Tirage : 40 exemplaires. Gravures de Patrick Vernet.
  • Le portulan des rêves, Atelier du Transvaal, 1991. Tirage : 55 exemplaires. Photographies et sérigraphies de Pierre Vandrotte.
  • En toutes lettres dans le texte, Ecbolade, 1987. Tirage : 20 exemplaires. Gravures/collages de Patrick Vernet.

    Prose

  • Le temps, la lumière éternelle (Hommage à I & P Garnier), L’herbe qui tremble, 2015.
  • Aragon : la fin et la forme, (essai), Recours au Poème éditions, (livre numérique), 2014.
  • Contre l’air du temps, (journal, fragments), Polder, 1995.

    Ecrits sur l’art (préfaces, textes divers pour catalogues, etc)

  • Kijno, une donation, introduction de Salah Stétié, Éditions du Littéraire, 2013.
  • Artoismarche, photographies de Nicolas Frémiot, Poursuite éditions, 2011.
  • Dans la mouvance d’Icare, gravures de Patrick Vernet, Médiathèque de Valenciennes, 2010.
  • Charbon, peintures de Robert Renard, sd (2008), Hors commerce.

    Essai :

  • Fagots de mots (glose de François Laur), éditions Rafael de Surtis, 2009.
  • Aragon au pays des mines ; (en collaboration avec Marie Léger), Le Temps des Cerises, 2007 ; (avec 18 articles retrouvés d’Aragon)

Ses poèmes publiés sur  Recours au poème 

Présentation de l’auteur

Lucien Wasselin

Il a publié une vingtaine de livres (de poésie surtout) dont la moitié en livres d'artistes ou à tirage limité. Présent dans plusieurs anthologies, il a été traduit en allemand et collabore régulièrement à plusieurs périodiques. Il est membre du comité de rédaction de la revue de la Société des Amis de Louis Aragon et Elsa Triolet, Faîtes Entrer L'Infini, dans laquelle il a publié plusieurs articles et études consacrés à Aragon.

A signaler son livre écrit en collaboration avec Marie Léger, Aragon au Pays des Mines (suivi de 18 articles retrouvés d'Aragon), au Temps des Cerises en 2007.
Il est aussi l'auteur d'un Atelier du Poème : Aragon/La fin et la forme, Recours au Poème éditeurs.

Lucien Wasselin

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