Patrice de La Tour du Pin
Patrice de La Tour du Pin est né le 16 mars 1911 à Paris. Son père est tué à la bataille de la Marne dès le début de la Première Guerre mondiale. Il grandira élevé par sa mère et sa grand-mère, avec sa sœur et son frère aîné, entre Paris et le Bignon-Mirabeau dans le Gâtinais. Poète et mystique catholique discret, résolument non médiatique, il entra en dialogue avec tous les milieux de son temps, y compris la pensée athée.
Il fait ses études à Sainte-Croix de Neuilly-sur-Seine, puis à Janson, et entre à l'École libre des sciences politiques.
Il s'est fait particulièrement connaître à ce moment-là par la publication de La Quête de joie à 19 ans. C'est Jules Supervielle, à qui il avait apporté son manuscrit, qui fit publier ce recueil dans La Nouvelle Revue française. La Quête de joie est publiée aux éditions de la Tortue en 1933. Dans ce recueil, c'est en particulier le poème "Enfants de septembre" qui le rendit célèbre. Il commença aussi à publier des poèmes qu'il rassemblera dans Une Somme de poésie : Le Don de la Passion en 1937 dans le Cahiers des poètes catholiques, les Psaumes en 1938 chez Gallimard, La Vie recluse en poésie en 1938 chez Plon, Les Anges en 1939 chez Monomotapa à Tunis…
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il fut fait prisonnier dès le 17 octobre 1939. Il resta en Allemagne trois ans. Chaque jour de sa captivité, il continua à composer ses poèmes (qui deviendront la première partie de la Somme); ce fut la période de sa vie la plus productive, au coeur même de l'enfermement. À son retour, il épousa sa cousine Anne de Bernis, et continua à publier la Somme de poésie.
Après la guerre, il vécut avec sa femme Anne et ses quatre filles au Bignon. Il continue à travailler discrètement sur la Somme qui ne sera publiée dans son entier en trois volumes qu'en 1981-1983. Il s'installe en 1963 à Paris où il publie le Petit Théâtre crépusculaire, le début du troisième tome de la Somme de poésie.
Il a joué aussi, on le sait peu, un grand rôle dans la rédaction d'une traduction de la Bible pour la liturgie catholique francophone, après la décision de Vatican II d'utiliser les langues vernaculaires pour la messe. Il participera particulièrement à partir de 1964 à la rédaction des psaumes dans le cadre de la Commission liturgique de traduction. Il a aussi rédigé un grand nombre des premiers chants liturgiques postconciliaires pour la liturgie catholique du bréviaire en langue française.
Il meurt à Paris le 28 octobre 1975.