Patrick Hellin, À feu coulant
A l’établi s’exsude...
A l’établi s’exsude la résine
l’âpre bourgeon du matin
silencieux sous l’écorce
un sang trop jeune encore
pour vivre d’ombres
sur des labours d’automne
Le grain vert nuit à la meule
les reins se brisent
à boulanger une avoine si pauvre
Mais ton regard est là
qui se lie à mes prairies
On s’exagère...
On s’exagère le précis
lorsque le flou préside à la vague
et que le ferme s’égare dans le souple
des rameaux pâles s’élèvent dans l’opaque
Miettes d’immuable
cueillies aux avrils fraudeurs.
La terre brûle...
La terre brûle en amont
ta main cherche la cendre
noue la fumée
mais la gerbe est frivole
Les brumes fleurissent tard
lorsque les poussières sommeillent
En ta garenne rêvée et ses friches agrestes
L’éclipse délie...
L'éclipse délie l’emmuré
Les serrures cèdent
Et l’ancien vertige
À nouveau l’arrime
Il fait nuit comme en plein jour.
La pierre à midi...
Comment interroger la pierre à midi
lorsque la lumière dissimule la lumière
On happe des contours
présume des profils
L’espérance est la foi en ce peu
Le rameau sauvage
Bien plus tard
au déclin
être enfin découvert
vu pour être invisible
tranquille en sa tanière
Illisible en sa lettre.