La marche fauche dans les hautes herbes
couche le vert dans l’ocre des terres
chasse le plus petit vivant hors de
La coupe franche en travers du chemin
ce semblant de cruauté à sauter sur le vif
Abattre les épis d’un trait
trancher à la lame de la semelle
une armée de stellaires
écraser tout sur son passage
L’arène est verte et la vie y saigne aussi
***
Le ciel en roue libre
éternel nomade
court sans souffle
sans transpiration
sauf la masse en suspension
des nuages gorgés de leur eau
que rien n’a décidé de crever
Le ciel va visiblement
sans précipitation
condense l’air
comme poing refermé
repousse dans un courant
vertical l’art
de laisser passer le temps
***
Le visage s’en va seul sans le corps
resté immobile
L’œil parcourt bien plus qu’un paysage
Un passage à gué de la lumière
entre l’intérieur et l’intensité du monde
***
La lumière a déplacé le paysage
Tout se trouve groupé
au premier plan
Tout s’entasse à la vue
Plus rien n’a quoi que ce soit de sensé
On serait en droit de s’interroger
Au fond de la mare il y a des yeux qui posent des questions
auxquelles je n’ai pas de réponse
***
Mouvements lents
de tissu
d’essuie-glace
sur le ciel
sans paroi vitrée
pour appuyer
Le geste se perd
dans l’intempérie
dans l’intemporelle poursuite
du bleu