Pierre Warrant, Confidences de l’eau
Tu es perdu
ce qui encombre
ne sert pas
il n’est de pur
que ce que tu es
ou pourrais être
écrivait Pierre Warrant dans Altitudes ((. Premier recueil du poète, aux éditions Tétras Lyre, 2013.)). Humain perdu, voie ouverte, « l'heure est venue / de vivre ».
Pierre Warrant, Confidences de l’eau, L’Arbre à paroles, 2016, 70 p., 12€.
Voici un second recueil où l’intime décantation se poursuit près des horizons marins, des canaux et des fontaines, et sous la pluie – « sur chaque goutte / le ciel de sa promesse ». Une cinquantaine de poèmes en trois mouvements : élan des bords de mer - reflux laissant la mer enfouie - quête d’un chemin d’eau.« De la mer // on ne peut rien dire » ; c’est elle qui « a tout à nous dire ». Une voix non localisable écoute, et fait glisser quelques mots simples. Éléments, sentiments, situations et paysages se répondent. Le temps déborde la succession des instants et les lieux sont poreux. Les secrets sont en attente, « tout est accessible / retenant sa réponse / depuis toujours », dans la circulation de volutes familières :
et toujours
ce léger tremblement
ce murmure du temps
qui inlassablement
nous relie à la courbe des vagues((Sur le site de Pierre Warrant (http://www.pierrewarrant.be/), ce poème se termine sur un vers supplémentaire, après un espace : aux pulsations du cœur))
Confidences de l’eau ou rêves du poète ? La question amènera peut-être à pressentir que révélation et désir ne relèvent pas d’ordres fondamentalement différents : quand « on prend le risque de grandir », notre aspiration est déjà connaissance.
Silence de l’eau
parcelle de l’universà l’insu de lui-même
un mot se prononceêtre au monde
Comme le précédent, ce livre a inspiré un spectacle mêlant poésie, photographie et musique. Explorateur et passeur, Pierre Warrant nous invite dans l’espace des espaces, « là où respirent les naissances ».