France Burghelle Rey : Poèmes
Chuchotements qui ne suffisent plus je veux que les demeures résonnent les églises les mairies et jusque dehors l'air des cris et des chants de révolte
Combat d'aujourd'hui sans les tièdes d'hier cette fois c'est l'Egypte ou bien les sans-abris je veux nourrir cœurs et ventres faire revenir du rouge sur les joues et oublier mon cher silence
Même avec l'âme en paix je prends les armes sans mes notes musique que je ne cherche pas chahuts qui me dépassent de tant d'errants avides de bruits
Je veux poser corps et âme et si j'aspire à l'impossible je reste sur le seuil j'attends qu'éclatent les départs avec l'audace d'aujourd'hui
L'enfant in the subway mendie langue que ma peine privilégie il faut combattre pour le Liban, l'Iraq et la Syrie comme notre honneur nous prie oublier le silence pour les chants
Soleil à double tranchant tu sèches les plaies mais aveugle les gens et quand l'ombre rassure j'attends le crépuscule
J'ai trouvé au grenier le livret et la montre et dans le cadre la croix de la guerre de grand-père qu'on appelle la première moi la dernière je dis avant de m'endormir
Mes mots comme mes amis j'ai peur de vous quitter il faut vivre aujourd'hui quand tant se sont allés et bientôt nous battre bientôt marcher
Juillet n'encourage plus nos chants nous ne voulons plus de sang de gestes et de chansons ni faire tomber les têtes
Chanterons à l'unisson notre révolution étranglés par nos larmes nuit plus sûre que le jour avec nos rêves très chers et ces morts en Syrie plus de fêtes à Baalbek c'est comme un blasphème
S'il faut agir nous agirons mais délivrez nous seigneur nous sommes restés enfant des péchés de la paix et nous sommes enlacés comme au noisetier le chèvrefeuille
Pas de vendanges dans nos villes mais pour la paix des chants des morts à ramasser et nous mouillons nos lèvres pour pouvoir bien siffler
A défaut de nos cloches quand nous tirions leurs cordes je chante même si rauque est ma voix comme le cœur est usé
Car demain chante aussi tracts sur la bastille pétards sur la place voici nos villes brûlantes quand août enfin est là
Guillaume coupe le cou au soleil vincent dessine le ciel tous les deux prennent les armes je n'ai plus mal sans mon village
J'ai bien fait de ranger mes ifs et mon vélo et marche et crie dans la poussière de ce nouveau midi
Et je vais de l'avant avec mes couleurs elles coulent du pinceau sur des affiches qui font beaucoup de bruit
Ni aveugles ni muets nous n'avons plus cette peur de tomber dans la neige comme est tombé Robert Walser
Au-dessus de nos têtes il y a cette lumière bleue fête de nos mémoires nous nous souvenons déjà au pas au pas camarades à l'unisson marchons
Pavés des grands boulevards où nous ouvrons nos bouches pour ces enfants qui écouteront un jour
L'histoire de notre Histoire loin des petites rues nous usons nos semelles pour y clamer nos grandes idées