Quatre poèmes de Michael Crummey

Par |2025-01-06T16:09:51+01:00 6 janvier 2025|Catégories : Essais & Chroniques, Michael Crummey|

Présen­ta­tion et tra­duc­tion Jean-Mar­cel Morlat

 

Orig­i­naire de Terre-Neuve, le romanci­er, poète et nou­vel­liste cana­di­en Michael Crum­mey est né à Buchans en 1965 et réside présen­te­ment à Saint-Jean de Terre-Neuve. Il est l’auteur de nom­breux livres, dont cer­tains ont été récom­pen­sés par des prix lit­téraires cana­di­ens et inter­na­tionaux. Après Les voleurs de riv­ière (2004), Du ven­tre de la baleine (2012) et Sweet­land (2017), Les inno­cents (2020), L’adversaire est son qua­trième roman traduit en français (août 2024). Comme l’écrit aus­si Mario Clouti­er : « L’écrivain […] pos­sède un imag­i­naire mar­qué par l’influence de la géo­gra­phie sur le car­ac­tère des habi­tants. Le ter­ri­toire comme per­son­nage, le paysage bous­culé par les vents et trem­pé par les larmes océaniques. » (« Michael Crum­mey, tout homme est une île », 5 juil­let 2018, La Presse). Tous les textes qui suiv­ent sont tirés de la troisième par­tie du recueil Hard Light (Brick Books, 1998), A Map of the Islands (Une carte des îles). Comme l’écrit Michael Crum­mey dans sa post­face : « Une carte des îles est le pro­duit d’un voy­age au Labrador, en août 1995, sur le navire côti­er MV North­ern Ranger. Une sub­ven­tion du Con­seil des arts du Cana­da m’a per­mis d’accompagner mon père durant ce voy­age au Labrador et de pass­er du temps à écrire par la suite, ce dont je suis recon­nais­sant. Mon frère et ma belle-sœur nous ont hébergés durant les escales à Goose Bay, et Paul m’a procuré les cartes qui ont per­mis de « Nom­mer les îles ». Mon frère Stephen m’a offert un port d’attache à St-Jean durant l’été 1995 et Peter m’a fourni un sou­tien infor­ma­tique ines­timable durant la rédac­tion de ce livre. » Hard Light a d’ailleurs inspiré le doc­u­men­taire LUMIÈRE CRUE au réal­isa­teur Justin Simms en 2003, qui y trace le por­trait de Michael Crum­mey en quête de ses racines. D’autres textes tirés du même recueil et traduits par Jean-Mar­cel Mor­lat ont été pub­liés par la revue québé­coise Cahiers lit­téraires Con­tre-jour, la Revue Phoenix : cahiers lit­téraires inter­na­tionaux Tra­ver­sées, Le cra­choir de Flaubert, Europe et Recours au poème, Réc­it-page et Ellipse. Dans Hard Light, Michael Crum­mey red­it et réin­vente les his­toires de pêche de son père à Terre-Neuve et au Labrador et fait par­ler des généra­tions d’hommes et femmes du cru qui nous racon­tent un monde révolu fait de dur labeur et surtout de dig­nité, l’humour noir n’étant jamais bien loin.

Michael Crum­mey, auteur du roman primé Galore, par­le du folk­lore de Terre-Neuve et de la manière dont il a inspiré les his­toires et les per­son­nages de son roman.

COUSIN

Île Sad­dle, Red Bay vers 1550

La plus grande sta­tion baleinière du monde, des tas de marins basques chas­sant des baleines franch­es et boréales le long de la côte dans des skiffs de seize pieds, six hommes aux avi­rons et un autre homme chevauchant la proue tan­dis qu’ils atteignent le dos d’une baleine crachant de la vapeur, le manche en chêne du har­pon soulevé au-dessus de son épaule comme une torche pour éclair­er la voie dans la nuit et le brouil­lard. Le poids d’un homme qui passe par-dessus bord perce la peau de l’eau, la forme sans bor­ds se mou­vant en-dessous telle une flamme obscure.

Une baleine boréale har­pon­née pou­vait tir­er une embar­ca­tion durant des heures, mugis­sant et traî­nant son sang avant de mourir d’épuisement ou à cause de ses blessures, les hommes ramant avec acharne­ment pour sta­bilis­er l’embarcation près d’elle, évi­tant la torgnole due au mou­ve­ment de pis­ton de sa queue capa­ble de bris­er en mille morceaux le skiff ouvert lorsqu’elle fai­sait sur­face. Des mil­liers d’entre elles pêchées à l’abri de l’île Sad­dle pour être fon­dues chaque sai­son, les corps énormes tels des véhicules volés et désossés afin de récupér­er les pièces : la peau épaisse et sou­ple étirée pour recou­vrir l’ossature des para­pluies en France et en Espagne, les plus belles femmes d’Europe por­tant des corsets con­sti­tués de fanons ; tonnes de gras se réduisant dans des chau­drons en cuiv­re, une seule goélette rap­por­tant sept cents bar­riques d’huile à l’automne.

Les os inutiles jetés dans le port de Red Bay Har­bour – la défense incurvée des mandibules, vertèbres creuses, les os fins et longs de la nageoire : carpi­ens, métacarpi­ens, pha­langes, cousins de la main humaine.

Les dépouilles de cen­taines de baleiniers enter­rés sur l’Île Sad­dle, leurs têtes ori­en­tées vers l’ouest, une rangée de pier­res pesant sur leurs poitrines comme pour les sub­merg­er dans la fos­se ter­reuse, pour les empêch­er de se relever afin de respirer.

Les cadavres de plusieurs hommes sou­vent exhumés d’une seule tombe, vic­times d’une malchance com­mune. Un équipage de sept hommes par­fois enter­rés côte à côte, leur gagne-pain leur perte ; épaules se touchant sous terre, os longs et fins des doigts, aus­si pâles que la lumière d’une bougie, presque pliés dans le creux des genoux.   

COUSIN

Sad­dle Island, Red Bay c.1550

The world’s largest whal­ing sta­tion, scores of Basque sailors hunt­ing Rights and Bow­heads up and down the coast in six­teen-foot skiffs, six men at the oars and one strad­dled across the bow as they crest the back of a steam­ing whale, oak shaft of the har­poon heft­ed above his shoul­der like a torch meant to light their way through night and fog. The weight of a falling man pierces the water’s skin, the edge­less shape mov­ing beneath it like a dark flame.

A speared Bow­head could drag a boat for hours, trail­ing blood and bel­low­ing before it died of exhaus­tion or its wounds, the oars­men row­ing furi­ous­ly to keep steady beside it, avoid­ing the pis­ton slap of the animal’s tail that could ham­mer the open skiff to pieces when it sur­faced. Thou­sands hauled up in the lee of Sad­dle Island to be ren­dered every sea­son, the enor­mous bod­ies like stolen vehi­cles being stripped for parts: the thick, pli­ant hide stretched across umbrel­la frames in France and Spain, the finest women in Europe corset­ed with stays of whale baleen; tons of fat boiled down in cop­per caul­drons, a sin­gle schooner car­ry­ing sev­en hun­dred bar­rels of oil home in the fall.

The use­less bones dumped in Red Bay Har­bour – the curved tusk of the mandibles, hol­low ver­te­brae, the long fine bones of the flip­per: carpals, meta-carpals, pha­langes, cousin to the human hand.

The remains of a hun­dred whalers interred on Sad­dle Island, their heads fac­ing west, a row of stones weighed on their chests as if to sub­merge them in the shal­low pool of earth, to keep them from com­ing up for air.

The corpses of sev­er­al men often exhumed from a sin­gle grave, vic­tims of a com­mon mis­for­tune. A sev­en-man crew some­times buried side by side, their liveli­hood their undo­ing; shoul­ders touch­ing under­ground, long fine bones of the fin­gers pale as can­dle light fold­ed near­ly in the hol­low of their laps.

LA DÉSASTREUSE CHASSE AUX PHOQUES DE TERRE-NEUVE

Envoyés sur la glace en quête de man­teaux blancs,
tenue rugueuse lancée sur des cein­tures de corde enroulée
ils ont con­de­scen­du au mas­sacre : bébés pho­ques gaffés,
tail­ladés pour être libérés de leurs peaux immaculées.

La tem­pête est sur­v­enue sans prévenir.
Privé de repères, le tim­o­nier de quart a mis le cap vers
le bateau qui attendait et l’a manqué.
ter­rés dans les ténèbres deux nuits alors,

cour­bés aveuglé­ment devant l’âpreté du grésil,
corps emmi­tou­flés pressés les uns con­tre les autres pour s’abriter,
marchant en cer­cles telles des mules por­tant des œillères.
Le vent tirant d’un coup sec comme un licou.

Esprits retournés par le froid, attirés par de petits
con­forts que leurs cœurs bornés ont répétés
les hommes se sont jetés hors de la ban­quise dans les bras
d’enfants et de femmes fan­tômes ; de feux

déposés dans des âtres imaginaires.
Cer­tains ont cessé tout mou­ve­ment et sont tombés,
Chaleur muante découpée sur leurs visages
tan­dis que la nuit et le vent glacial leur distribuaient

un dernier et lam­en­ta­ble salaire.

 

NEWFOUNDLAND SEALING DISASTER

Sent to the ice after white coats,
rough out­fit slung on coiled rope belts,
they stooped to the slaugh­ter: gaffed pups,
slit them free of their spot­less pelts.

The storm came on unexpected.
Stripped clean of bear­ings, the watch struck
for the wait­ing ship and missed it.
Hov­elled in dark­ness two nights then,

bent blind­ly to the sleet’s raw work,
bod­ies muf­fled close for shelter,
step­ping in cir­cles like blink­ered mules.
The wind jerk­ing like a halter.

Minds turned by the cold, lured by small
com­forts their stub­born hearts rehearsed,
men walked off ice floes to the arms
of phan­tom chil­dren, wives; of fires

laid in imag­i­nary hearths.
Some sur­ren­dered move­ment and fell,
moult­ing warmth flensed from their faces
as the night and bit­ter wind doled out

their final, piti­ful wages.

Hard Light, Lumière crue, Michael Crum­mey, extrait. 

LES FEMMES

Il y en avait une pour chaque équipage de qua­tre ou cinq pêcheurs, que l’on emme­nait pour cuisin­er et garder la cabane en état, et faire leur part du boulot au moment d’habiller le pois­son lorsque les trappes remon­taient à la sur­face rem­plies à ras bord : tranch­er les gorges ou rem­plir la baille d’eau. Elles aidaient à plac­er les morues salées sur les graves pour qu’elles sèchent en août, cri­aient fort depuis la cui­sine si une rafale de pluie sur­ve­nait pour que tout soit rassem­blé avant d’être esquinté.

La plu­part étaient des filles dont les familles avaient besoin du salaire, cer­taines âgées d’à peine treize ans, lev­ées dès l’aube pour allumer le feu et pré­par­er le thé et les dernières à se couch­er le soir, les brais­es ardentes arrosées d’une bouil­loire d’eau. 

Nor­male­ment, la fille avait sa pro­pre cham­bre à côté de celle du cap­i­taine en bas, le reste de l’équipage four­ré dans des lits super­posés sous l’avant-toit sur des mate­las rem­bour­rés de copeaux de bois. Par­fois, ce n’était qu’une cou­ver­ture pen­due au pla­fond qui se dres­sait entre elle et les hommes.

Lorsque le tra­vail ralen­tis­sait après le capelan roule, un vio­lon pou­vait être sor­ti d’un coin le same­di soir, les lèvres col­lées à une cruche de tord-boy­aux de con­tre­bande, suivi d’un peu de guinche, les talons marte­lant les planch­es du dor­toir. Les garçons céli­bataires cour­ti­saient dur, ils s’amourachaient juste pour tenir toute la sai­son. Il y avait un manège de com­pli­ments, on fai­sait du gringue, il y avait des com­men­taires sur la lumière dans les yeux d’une fille ou ses cheveux som­bres. Il fal­lait con­sid­ér­er une sorte d’attrait enivrant : brais­es à attis­er vivantes ou à étein­dre avec l’humidité d’une épaule froide. Le feu de la soli­tude et de la fatigue se con­sumant dans le ventre.

La plu­part du temps, ça n’aboutissait qu’à des paroles en l’air et des stu­pid­ités, bien qu’il y eût chaque année des mariages ayant ger­mé sur les îles du Labrador, avec quelques événe­ments plus mal­heureux. Une enfant ren­trant au port enceinte à l’automne et qua­tre jurant ne pas l’avoir touchée.

 

THE WOMEN

There was one in every fish­ing crew of four or five, brought along to cook and keep the shack in decent shape, and do their part with mak­ing the fish when the traps were com­ing up full, cut­ting throats or keep­ing the pun­cheon tub filled with water. They helped set the salt cod out on the bawns for dry­ing in August, called out of the kitchen if a squall of rain came on to gath­er it up before it was ruined.

Most were girls whose fam­i­lies need­ed the wage, some as young as thir­teen, up before sun­rise to light the fire for tea and last to bed at night, the hot coals doused with a ket­tle of water.

Usu­al­ly the girl had her own room beside the skipper’s down­stairs, the rest of the crew shoved into bunks under the attic eaves on mat­tress­es stuffed with wood shav­ings. Some­times it was only a blan­ket hung from the rafters that stood between her and the men.

When the work slowed after the capelin scull, a fid­dle might be coaxed from a cor­ner on Sat­ur­day nights, lips set to a crock of moon­shine, fol­lowed by a bit of danc­ing, heels ham­mer­ing the planks down in the bunkhouse. The sin­gle boys court­ed hard, they’d fall in love just to make it eas­i­er get­ting through the sea­son. There was a carousel of com­pli­ments, of flirt­ing, there were com­ments about the light in a girl’s eyes or the dark­ness of her hair. There was romance of a sort to be con­sid­ered: coals to be fanned alive or soused with the wet of a cold shoul­der. The fire of lone­li­ness and fatigue smoul­der­ing in the belly.

Most of it came to noth­ing but idle talk and fool­ish­ness, though every year there were mar­riages seed­ed on the Labrador islands, along with a few unhap­pi­er things. A child sail­ing home preg­nant in the fall and four men swear­ing they nev­er laid a hand upon her.

Des lieux du Nord : Sta­tion baleinière de Hawke Har­bour — Labrador.

LA GUERRE FROIDE

Hope­dale, le 15 août

Sta­tion de radar érigée ici dans les années cinquante à l’apogée
de la Guerre froide, sol­dats améri­cains accroupis dans
des bâti­ments chauf­fés à la vapeur deux cent cinquante mètres au-dessus du village,
con­trôlant l’espace aérien arc­tique sans relâche,
atten­dant le point rouge des avions
approchant du nord,
tête nucléaire lancée vers la Maison-Blanche.

Les glac­i­ers de la dernière époque glaciaire ont griffé
ce lit­toral il y a dix mille ans, dénudant la terre,
creu­sant le sol vul­nérable pour en faire des goulets, des baies et des anses,
rien que du roc stérile lais­sé là pour se dress­er au-dessus de l’Atlantique.
En novem­bre, la mer est gelée, les îles chevronnées
entre elles par un pont de glace solide,
la roche bal­afrée engloutie sous la neige ;
un homme pou­vait pass­er des mois en obser­va­tion depuis cette colline
et ne rien voir bouger dans l’étendue de blanc
hormis le vent et ce que son esprit imag­ine y voir.

La minus­cule base détru­ite à présent, seuls les troncs carrés
des antennes radar vis­i­bles depuis Hope­dale en contrebas.
Les fon­da­tions plates des baraquements
aban­don­nées pour recueil­lir neige et pluie,
escaliers de béton là où se dres­saient autre­fois les portes,
cinq march­es ne mon­tant nulle part –

THE COLD WAR

Hope­dale, August 15th

Radar base raised here in the fifties at the height
of the Cold War, Amer­i­can sol­diers hun­kered in
steam-heat­ed build­ings eight hun­dred feet above the vil­lage, mon­i­tor­ing arc­tic air space around the clock,
wait­ing for the red blip of airplanes
approach­ing from the north,
a nuclear war­head wing­ing for the White House.

The glac­i­ers of the last Ice Age clawed across
this coast­line ten thou­sand years ago, strip­ping topsoil,
noth­ing but bar­ren stone left to stand above the Atlantic.
By Novem­ber the sea is frozen, the islands raftered
togeth­er by a bridge of sol­id ice,
the scarred rock sub­merged in snow;
a man could spend months watch­ing from this hillside
and see noth­ing move in the expanse of white
but the wind and what his mind imag­ines it sees there.

The tiny base torn down now, only the square trunks
of the radar anten­nae vis­i­ble from Hope­dale below.
The flat foun­da­tions of the barracks
left to catch rain or snow,
con­crete stairs where the doors once stood
lead­ing five steps up into nowhere –

Présentation de l’auteur

Michael Crummey

Orig­i­naire de Terre-Neuve, le romanci­er, poète et nou­vel­liste cana­di­en Michael Crum­mey est né à Buchans en 1965 et vit présen­te­ment à Saint-Jean de Terre-Neuve. Il est l’auteur de nom­breux livres, sou­vent récom­pen­sés par des prix lit­téraires cana­di­ens et inter­na­tionaux. Après Les voleurs de riv­ière (2004) et Du ven­tre de la baleine (2012), Sweet­land est son troisième roman traduit en français. Son dernier roman, The Inno­cents, a paru en août 2019 (Dou­ble­day Cana­da) et reçu un très bel accueil de la cri­tique. Il a notam­ment été en lice pour le pres­tigieux Sco­tia­bank Giller Prize : « Le roman de Crum­mey a la capac­ité de chang­er la manière dont le lecteur envis­age le monde. » Comme l’écrit aus­si Mario Clouti­er : « L’écrivain […] pos­sède un imag­i­naire mar­qué par l’influence de la géo­gra­phie sur le car­ac­tère des habi­tants. Le ter­ri­toire comme per­son­nage, le paysage bous­culé par les vents et trem­pé par les larmes océaniques. » (« Michael Crum­mey, tout homme est une île », 5 juil­let 2018, La Presse). Tous les textes qui suiv­ent sont tirés du recueil Hard Light (Brick Books, 1998), qui a d’ailleurs inspiré le doc­u­men­taire LUMIÈRE CRUE au réal­isa­teur Justin Simms en 2003, qui y trace le por­trait de Michael Crum­mey en quête de ses racines. D’autres textes tirés du même recueil (Cerf-volant, Caveau à légumes, Pain et Rouille) et traduits par Jean-Mar­­cel Mor­lat ont été pub­liés par la revue québé­coise Cahiers lit­téraires Con­tre-jour (no 48, « Soif de romanesque! », août 2019). Un autre texte, Le souper Jig­gs, paraî­tra dans le no 95 (print­emps 2020) de la revue lit­téraire belge Traversées.

Bibliographie 

Il est l’auteur de nom­breux livres, sou­vent récom­pen­sés par des prix lit­téraires cana­di­ens et inter­na­tionaux. Après Les voleurs de riv­ière (2004), Du ven­tre de la baleine (2012) et Sweet­land (2017), Les inno­cents est son qua­trième roman traduit en français (août 2020). Le livre a paru en août 2019 dans sa ver­sion anglaise (Dou­ble­day Cana­da) et reçu un très bel accueil de la cri­tique. Il a notam­ment été en lice pour le pres­tigieux Sco­tia­bank Giller Prize : « Le roman de Crum­mey a la capac­ité de chang­er la manière dont le lecteur envis­age le monde. » Comme l’écrit aus­si Mario Clouti­er : « L’écrivain […] pos­sède un imag­i­naire mar­qué par l’influence de la géo­gra­phie sur le car­ac­tère des habi­tants. Le ter­ri­toire comme per­son­nage, le paysage bous­culé par les vents et trem­pé par les larmes océaniques. » (« Michael Crum­mey, tout homme est une île », 5 juil­let 2018, La Presse). En 2022, il a pub­lié un nou­veau recueil de poésies, Pas­sen­gers, et son dernier roman, The Adver­sary, vient de paraître. Tous les textes présen­tés ici sont tirés du recueil Hard Light (Brick Books, 1998), livre qui a reçu un excel­lent accueil cri­tique. Comme l’écrit R. G. Moyles au sujet de Hard Light dans Cana­di­an Book Review Annu­al : « […] C’est un bril­lant styl­iste : jamais obscur et rarement pédant. […] Crum­mey nous emmène dans des voy­ages extérieurs et intérieurs dont nous pou­vons revenir avec une com­préhen­sion des forces éter­nelles trop puis­santes pour être con­quis­es mais qu’il est tou­jours néces­saire de défi­er. » Et John Steefler d’affirmer : « […] Les voix anonymes de Lumière crue nous par­lent en tant qu’individus dis­tincts. Ce qui ressort encore et encore au pre­mier plan de leurs courts réc­its, c’est leur déter­mi­na­tion et leur con­science […] une his­toire sociale con­cise et poignante de Terre-Neuve. » Hard Light a inspiré le doc­u­men­taire LUMIÈRE CRUE (2003) réal­isé par Justin Simms, qui y trace le por­trait de Michael Crum­mey en quête de ses racines (https://www.youtube.com/watch?v=D8IQ6c048aM).

De nom­breux autres textes tirés de Hard Light (32 Sto­ries) et traduits par Jean-Mar­­cel Mor­lat ont été pub­liés dans des revues au Québec, en France et en Belgique:

  • Cerf-volant, Caveau à légumes, Pain et Rouille ont paru dans la revue québé­coise Cahiers lit­téraires Con­tre-jour (no 48, « Soif de romanesque ! », août 2019).
  • Ce dont nous avions besoin (« What We Need­ed ») et Sa croix (« Her Mark »), Réc­it-page, 1er décem­bre 2020, <http://www.litteraturesbreves.fr/index.php/m‑crummey>.
  • La revue Phoenix (Mar­seille) a pub­lié Actes de Dieu, Domin­ion, Bay de Verde et Infrarouge dans son numéro 33 (févri­er 2020).
  • Le souper Jig­gs et Le moment est venu ont paru dans la revue lit­téraire belge Tra­ver­sées (no 95, print­emps 2020 et no 96, été 2020).
  • Grâce (« Grace », <https://www.lecrachoirdeflaubert.ulaval.ca/2020/08/grace/>) et L’ancien Noël (« Old Christ­mas Day », <https://www.lecrachoirdeflaubert.ulaval.ca/2021/01/lancien-noel/>) ont paru dans la revue québé­coise Le cra­choir de Flaubert le 13 août 2020 et le 7 jan­vi­er 2021.
  • Flamme, 32 his­to­ri­ettes, Con­tes de bonne femme et Ton âme, ton âme, ton âme ont paru dans le numéro 1104 (avril 2021) de la pres­tigieuse revue Europe.
  • Cinq poèmes de Michael Crum­mey : La loi de l’océan (« The Law of the Ocean »), La dernière chan­son de Stan (« Stan’s Last Song »), Ain­si allait la vie (« The way Things Were »), Les Brûlis (« The Burnt Woods ») et Années cinquante (« Fifties ») ont paru dans Recours au poème, no 207, mars-avril 2021, <https://www.recoursaupoeme.fr/cinq-poemes-de-michael-crummey/>. Tra­duc­tion française des textes de Michael Crum­mey, « The Law of the Ocean », « Stan’s Last Song », «The way Things Were », « The Burnt Woods », « Fifties », tirés du recueil Hard Light (Brick Books, 1998).
  • Qua­tre textes de Michael Crum­mey : Flamme, 32 his­to­ri­ettes, Con­tes de bonne femme, Ton âme, ton âme, ton âme (« Flame », « 32 Lit­tle Sto­ries », « Old Wives’ Tales » « Your Soul, Your Soul, Your Soul »), Europe, no 1104, avril 2021, pp. 229–233.

Poèmes choi­sis

Autres lec­tures

Cinq poèmes de Michael Crummey

32 his­to­ri­ettes (32 Lit­tle Sto­ries), ensem­ble qui com­pose la pre­mière par­tie de Hard Light (Lumière crue), dont sont tirés les textes présen­tés ici, s’inspire de réc­its réels qui ont été con­tés à l’auteur […]

Michael Crummey : poèmes tirés de Hard Light

Orig­i­naire de Terre-Neuve, le romanci­er, poète et nou­vel­liste cana­di­en Michael Crum­mey est né à Buchans en 1965 et vit présen­te­ment à Saint-Jean de Terre-Neuve. Il est l’auteur de nom­breux livres, sou­vent récom­pen­sés par […]

Quatre poèmes de Michael Crummey

Présen­ta­tion et tra­duc­tion Jean-Mar­­cel Mor­lat   Orig­i­naire de Terre-Neuve, le romanci­er, poète et nou­vel­liste cana­di­en Michael Crum­mey est né à Buchans en 1965 et réside présen­te­ment à Saint-Jean de Terre-Neuve. Il est l’auteur […]

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Jean-Marcel Morlat

Jean-Mar­cel Mor­lat est né à Paris en 1970 et a vécu une vie de voy­ages en tant qu’enseignant (États-Unis, Japon, Turquie, Tan­zanie, Angleterre et Émi­rats Arabes Unis). Il réside actuelle­ment au Québec. Il a pub­lié une pre­mière tra­duc­tion en 2016 : Philippe Wam­ba, Par­en­té : l’Odyssée d’une famille en Afrique et en Amérique (2016, Paris, L’Harmattan) et a pub­lié des nou­velles et poèmes en tra­duc­tion au Québec, en France et en Bel­gique (X Y Z : la revue de la nou­velle, Les Ecrits, Tra­ver­sées, Revue Rue saint Ambroise, Revue Phoenix, L’Ampoule). Il a égale­ment traduit La mai­son de poupée, une nou­velle de Kather­ine Mans­field, parue dans Les meilleures nou­velles de Kather­ine Mans­field (Edi­tions Rue saint Ambroise, Paris, 2019), Nunc Dimit­tis, Le Cra­choir de Flaubert, le 18 août 2022, <https://www.lecrachoirdeflaubert.ulaval.ca/2022/08/nunc-dimittis/?fbclid=IwAR0zl7UrvPRj11vwmycTYY5JwUoN1X2RhPDG88nKnnfO7Lo6Dm1rro28w3k Les 5 textes La dernière chan­son de Stan (« Stan’s Last Song »), Ain­si allait la vie («The way Things Were »), Les Brûlis (« The Burnt Woods»), Années cinquante (« Fifties ») et La loi de l’océan (« The Law of the Ocean ») sont tirés du recueil Hard Light (Brick Books, 1998).

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