traduction Marilyne Bertoncini
Duke Ellington n’a pas seulement écrit les succès populaires du grand répertoire américain, mais une série d’autres oeuvres plus complexes.… Les tournées internationales ont inspiré l’ensemble de son oeuvre, comme l’ hommage à la reine E.(The Queen’s Suite) et des suites inspirées par l’Asie, l’Afrique, l’Amérique Latine, et même la restauration d’une église médiévale en France.
RAY & DUKE AU CAMAC
Duke est allongé dans la chambre Napoléon,
tapis de peluche rouge sous les pieds et collées
aux murs des portées, de duveteuses notes
de feutre en pile près du lit
De sorte que si un air tournait dans sa tête,
dans cette zone mélodique où l’oreille
Rencontre l’entrée du cerveau,
Il puisse bondir comme un ressort du lit
et écrire une phrase sur le mur.
Ouais, c’était Duke, bien avant
la séance d’enregistrement en bas
dans la vieille abbaye, des moines chantant
dans leurs cellules, depuis le Moyen-Age,
Que Duke appelait le Cafouill-Age,
En l’écrivant sur le mur. Et le jeune
Danny Filipacchi, qui avait acheté ce lieu,
et fondé Mood Records, et le jeune
Franck Thénot, le co-propriétaire, disaient
L’Histoire est sur ce mur quand Duke
L’écrit. Les Etats-Unis pourraient effacer
Les mots d’un homme noir, mais en France, Duke
Pouvait dire son mot, alors les notes se faufilant
Entre les portées et les notes cousant
L’histoire en un patchwork clunyesque de jazz
Pourraient apprivoiser la sauvagerie des moeurs des hommes blancs
Et leur faire poser leur fouets blancs
et s’asseoir en cercle autour du piano
Pour l’entendre témoigner d’ un field holler ou
d’un gémissement de blues et l’entendre qui mélange et reprise les
Harmonies européennes avec la polyrythmique africaine.
C’était aussi proche d’une révélation musicale
Que Danny et Franck et les murs de l’abbaye
Puissent jamais l’être dans une époque séculière.
Ils tenaient le Mot directement des Maîtres
Quand Ray se joignait à Duke pour faire un boeuf, fusionnant
Pensées et notes juste là, sur le sol de la vieille abbaye,
Où les moines avaient moulu le blé et brassé la bière.
Ray souriait, hochait la tête, et chantait, ““Wish I could see
that Napoleon red carpet, just like da girl
Wid da red dress on.”
Avec Paris Blues juste là, juste là,
Où ceux des cellules monacales ont déjà
Inscrit l’esprit qui se meut et chante
A travers ce qui est humain et l’ont traduit
Pour une époque et pour toutes celles à venir.
Les Concerts sacrés furent la dernière oeuvre majeure écrite par Duke Ellington. Il y eut trois représentations, entre 1965 et 1973. Le chant “In the Beginning God” a reçu un Emmy Award en 1967. Après le premier concert sacré, Ellington a déclaré “ C’est ce que j’ai fait de plus important”. Une tournée des Concerts Sacrés était programmée dans les cathédrales françaises au printemps 2015.
CAMAC est une résidence artistique du 21 ème siècle, sur les lieux réhabilités d’un studio d’enregistrement du 20ème siècle, qui lui-même avait été installé sur les lieux d’une abbaye du 17ème siècle, à Marnay-sur-Seine, France.
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Duke Ellington wrote not only the popular hits of the Great American Songbook, but a range of other works of greater complexity…. International tours inspired his extended works, such as a tribute to Queen Elizabeth (The Queen’s Suite) and Suites inspired by Asia, Africa, Latin America, and even the restoration of a medieval church in France.
‑The Duke Ellington Center for the Arts website
RAY & DUKE AT CAMAC**
Duke lay down in the Napoleon room,
Plush red carpet underfoot and sticky
Staves on the walls, fuzzy felt black
Notes in a pile by his bedside
So if a tune swirled in his head,
In that sweet spot where the ear
Meets the portal to the brain,
He could bounce off his bedsprings
And place a phrase on the wall.
Yeah, that was Duke, days before
The record session downstairs
In the old abbey, friars singing
In their cells since the Middle Ages,
Which Duke called the Muddle Ages,
And scrived it on the wall. And young
Danny Filipacchi, who’d bought the place,
And set up Mood Records, and young
Frank Ténot, who co-owned it, said
History’s on this wall when Duke
Writes it. Les Etats-Unis might erase
A black man’s words, but en France, Duke
Gets to say his say, so the notes wending
Between the staves and the notes stitching
History into a Clunyesque quilt of Jazz
Might tame the wildness of white men’s ways
And make them put down their white whipping
Sticks and sit in a circle around a piano
To hear it testify to a field holler or blues
Moan and hear it mix and mend European
Harmonies with polyrhythmic African.
It was as close to a musical revelation
As Danny and Frank and the abbey
Walls might ever get in a secular age.
They got the Word straight from the masters
When Ray joined Duke for a jam-session, conjoining
Thoughts and notes right here on the old abbey floor,
Where monks had ground grain and boiled beer.
Ray smiled, wagged his head, and sung, “Wish I could see
that Napoleon red carpet, just like da girl
Wid da red dress on.” And Duke responded
With Paris Blues right here, right here,
Where those in monkish cells have ever
Marked the spirit that moves and sings
Through what’s human and translated it
For an age and for ages to come.
The Sacred Concerts were the last major works Ellington wrote. There were three presentations between 1965 and 1973. The song, “In the Beginning God,” won a Grammy Award in 1967. After the first Sacred Concert, Ellington said, “This is the most important thing I’ve ever done.” A tour of the Sacred Concerts throughout the cathedrals in France is being planned for the Spring of 2015.
**CAMAC is a 21st century arts colony renovated from the grounds of a 20th century recording studio, which in turn was renovated from the grounds of a 17th century abbey at Marnay-sur-Seine, France.
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