J’entrerai, moi aussi
dans ce dessin d’enfant,
dans ce train minuscule
tracé par un crayon
sur l’ennui carcéral.
Trois sifflets insolents,
trois flocons de fumée
et je prendrai le large
en narguant mes gardiens
ébahis de ma fuite
vers la gare fictive
d’un Ailleurs aquarelle !
-
J’entrerai, moi aussi,
en suivant le chemin
jusqu’à la Porte Rouge,
dans un lieu féérique :
un verger idyllique
plein de pommiers en fleurs
et de palais de jade.
-
Puis, sortirai du conte,
ayant tout oublié,
n’ayant à raconter
qu’un calme autodafé
de graffiti nocturnes
allègrement brûlés
au feu des insomnies.
-
Pas de page finale
où disparaît l’artiste
en faisant ses adieux.
-
Rien qu’une page blanche.
Un point.
Un point, c’est tout.
-
(Extait de La vie en prose, poème inédit)