Texte et traductions de Béatrice Machet.
Remerciements aux revues et à l’autrice pour leur aimable autorisation à reproduire les poèmes.
Mary Leauna Christensen, membre de la nation Cherokee, est chargée de cours à l’Université du Tennessee (Knoxville). Elle a vécu dans les déserts du sud-ouest et dans les Appalaches. Elle a toujours poursuivi des activités artistiques y compris lorsqu’elle était enfant. Elle a été particulièrement encouragée par un de ses enseignants qui a appelé ses parents pour leur dire que leur fille était une jeune écrivaine talentueuse.
Quand on la questionne sur l’éducation donnée aux Etats Unis aux adolescents elle répond : « I wish high schools would introduce more contemporary poetry in the curriculum. Very little poetry is worked into high school curriculums and usually the poetry that is, is written by long-dead white men, which is a very narrow scope of poetry. And I feel like it can make poetry seem difficult or even inaccessible to a lot of people. So I would have loved to have read more contemporary poetry as a young adult. (Et j’aimerais que les lycées introduisent davantage de poésie contemporaine dans leurs programmes. Très peu de poésie est intégrée aux programmes d’études des lycées et, généralement, la poésie proposée est écrite par des hommes blancs morts depuis longtemps, ce qui constitue un champ très restreint de la poésie. Et j’ai l’impression que cela peut rendre la poésie difficile, voire inaccessible, à beaucoup de gens. J’aurais donc adoré lire davantage de poésie contemporaine en tant que jeune adulte.)
À propos de son enfance, Mary Leauna Christensen, comme nombre des amérindiens métis, reconnaît que c’est la part indienne de son éducation et de son identité qui l’ont le plus marquée ; elle confie ceci : « I was raised by the non-white side of my family.In my early life, growing up, books were really expensive for us so I didn’t really get new books. It was like a treat if I ever got a book. I was lucky enough that my grandmother would take me to the public library a lot when I was very small, and that helped. That, like, gave me this love of reading and later morphed into my love of writing. » (J’ai été élevée par le côté non blanc de ma famille. Au début de ma vie, en grandissant, les livres étaient très chers pour nous, donc je n’avais pas vraiment de nouveaux livres. C’était un bonheur si jamais j’avais un livre. J’ai eu la chance que ma grand-mère m’emmène souvent à la bibliothèque publique quand j’étais toute petite, et cela m’a aidée. Cela m’a donné cet amour de la lecture et qui s’est ensuite transformé en mon amour de l’écriture.) Il faut dire que la grand-mère de Mary était née et avait vécu sur la réserve Cherokee. Si les Appalaches, situées au nord-ouest de l’état de Caroline du nord, ont tellement d’importance dans la vie et les écrits de Mary, c’est parce qu’elles se trouvent à 45 minutes de la réserve où cette grand-mère Cherokee avait grandi. Se trouver dans les Appalaches et y vivre c’était pour elle la chance de vivre au contact de cette culture, la sienne, d’en faire une véritable expérience alors qu’en d’autres endroits plus urbains ce n’était pas possible. En conséquence Mary Leauna Christensen a beaucoup écrit sur les Appalaches, sur le fait d’être métis et amérindienne, sur l’importance de se sentir appartenir, et d’être connectée à un lieu.
Voici un poème où elle s’addresse à cette grand-mère :
Grand-mère/ je veux causer de l’inconfort/ serrer ces os anguleux/ entre la chaleur et l’accoudoir de Ton fauteuil/ dis-moi que je Te pince la jambe/ permets-moi de rester/ immobile/ je rêve de neutres salis/ fauteuil tissé du sud-ouest/ acheté à un cousin d’Arizona / avec une maison/ aussi grande qu’un enfant pouvait l’imaginer/ je rêve même du drap/ drapé sur la chaise/ de décennies de chiens grattant leur dîner/ dans son coussin/ redis-le moi/ je suis têtue/ dis-moi de bouger/ dis que j’ai trop grandi/ Tu as remplacé la chaise/ par une autre d’occasion/ trop étroite pour notre corps/ seulement maintenant/ sans Toi ici/ puis-je m’asseoir sur cette chaise/ mon dos appuie sur un rembourrage raide/ comme Toi/ je lève ma jambe gauche / pour la reposer sur la table basse
Je me suis égarée si loin de toi
je me suis musclée retournée dans ton fauteuil lovée sur tes genoux
tu me dis de bouger
je te pince la jambe
À propos de son travail d’éditrice, Mary affirme ceci :
« I like being able to imagine myself in the writing, be that a poem that is set in a specific town or a poem that feels very settled into an emotion or even like a strange liminal space. I want to be able to inhabit that piece. But for me, “place-based” doesn’t necessarily mean that it’s from like Asheville, North Carolina, June 5th, 1997, or something like that. » (J’aime pouvoir m’imaginer dansce qui est écrit, qu’il s’agisse d’un poème qui se déroule dans une ville spécifique ou d’un poème qui semble très ancré dans une émotion ou même comme dans un étrange espace liminal. Je veux pouvoir habiter cet écrit. Mais pour moi, « basé sur le lieu » ne signifie pas nécessairement que cela vient d’Asheville, en Caroline du Nord, le 5 juin 1997, ou quelque chose comme ça.)
Le poème suivant illustre ce que disent quasiment tous-tes les auteurs-trices amérindiennes, à savoir que pour eux prendre la parole c’est convoquer la présence des ancêtres. Et faire acte de présence, s’affirmer en conscience, en sachant qui l’on est et d’où l’on vient, c’est encore une autre façon de convoquer les ancêtres, c’est reconnaître et vivre dans sa chair qu’en soi-même il y a beaucoup d’eux.
I Tell a Friend
Published in Southern Humanities Review
it was nice to be taken care of/ say I dozed off with my hand in the nail tech’s/ as she spoke about her sons/ as she shaped my nails almond & painted tiny landscapes/ just on the ring fingers/ I joke that all my fingers are ring fingers/ shimmy my hands to flash/ sterling silver turquoise wampum/ my grandmother purchased several of the rings/ at the PIMC giftshop/ she knew the nurses/ once girls at the Phoenix Indian School/ where my grandmother worked/ after leaving her rez/ after marrying a man with the last name Nuñez/ every December/ she wrestled a large metal tub from the garage/ remnant of the school’s cafeteria/ in the tub large enough to be an incubator/ she’d mix masa well by hand/ I’d watch/ when I was born/ a nurse said / pity an Indian baby so white/ I chewed my nails to the quick & then tore at the quick/ now self-care/ or my nails cost so much/ I can’t afford the ruin/ I joke I am a bird/ attracted to glistening/ am told my rings are typical Indian/ I buried a ring in the lining of my grandmother’s casket/ adjusted the engagement ring/ on my mother’s cold finger/ my nails long almond shaped/ my wrists widening with age/ what I’m trying to say/ is when I look at my hands/ they’re not mine
Je dis à un ami
Publié dans Southern Humanities Review
c’était agréable d’être soignée/ disons que je me suis assoupie avec ma main dans celle de la manucure/ pendant qu’elle parlait de ses fils/ pendant qu’elle façonnait mes ongles en amande et peignait de minuscules paysages/ juste sur les annulaires/ je plaisante en disant que tout mes doigts sont des annulaires/ agite mes mains pour l’éclat / wampum turquoise en argent sterling*/ ma grand-mère a acheté plusieurs bagues/ à la boutique de cadeaux PIMC/ elle connaissait les infirmières/ autrefois élèves à l’école indienne de Phoenix/ où ma grand-mère travaillait/ après avoir quitté la rez*/ après avoir épousé un homme du nom de Nuñez/ chaque mois de décembre/ elle récupérait une grande cuve en métal du garage/ vestige de la cafétéria de l’école/ dans la cuve assez grande pour servir d’incubateur/ elle mélangeait soigneusement la masa* à la main/ Je regardais/ quand je suis née/ une infirmière a dit / ayez pitié d’un bébé indien si blanc/ je me rongeais les ongles jusqu’au bout, puis je les déchirais jusqu’au sang/ maintenant je prends soin de moi/ sinon mes ongles coûtent tellement cher/ Je ne peux pas me permettre leur ruine/ Je blague en disant que je suis un oiseau/ attiré par ce qui brille/ on me dit que mes bagues sont typiquement indiennes/ J’ai enterré une bague dans la doublure du cercueil de ma grand-mère/ j’ai ajusté la bague de fiançailles/ sur le doigt froid de ma mère/ mes ongles sont longs en forme d’amande/ mes poignets s’élargissent avec l’âge/ ce que j’essaie de dire/ c’est que quand je regarde mes mains/ ce ne sont pas les miennes
*L’argent sterling est un alliage d’argent contenant 92,5 % en poids d’argent et 7,5 % en poids d’autres métaux, généralement du cuivre.
*Rez: abreviation utilisée par les Indiens pour « reservation », la reserve donc.
* masa: pâte obtenue par trempage des grains de maïs
La question de se réaproprier l’usage des langues tribales parmi les amérindiens est une question cruciale aujourd’hui. Il en va de la conservation d’un mode de pensée, d’un rapport entretenu avec une vision du monde. De nombreuses réserves essaient d’offrir des écoles où certains cours sont en anglais et d’autres dans la langue autochtone originelle. Certaines langues comme la langue des Navajos, des Sioux, des Anishinaabeg, conservent assez de locuteurs pour que la disparition de la langue ne soit pas un souci majeur. Mais certaines langues ont déjà disparu et d’autres sont en voie de disparition. Ceci est le résultat des politiques d’assimilation et de la politique des pensionnats pour Indiens. Interdits de parler leurs langues, punis sévèrement s’ils le faisaient, et coupés de leurs familles, les enfants traumatisés ne savaient plus parler que l’Anglais. Suivent ensuite des générations « baclées » comme le dit le poème, essayant de renouer avec la langue ancestrale, et qui auront le sentiment négatif de ne pas pouvoir donner naissance à de « vrais » enfants Indiens avant d’avoir récupérer l’usage de ces langues.
Inborn
Published in Denver Quarterly
The language in me/ is old/ though I feel new to it/ palate warping/ a metal over flame/ I practice sounds of animals/ their names/ almost ancestral/ they know I try/ yona/ first word I ever knew/ bear/ some kind of witness/ to a sloppy rebirth/ I told a lover/ I would name a child/ tsisdu/ because it is good/ to be quick & small/ aware of your surroundings/ childless/ I ink the animal’s likeness/ on the inside of my wrist/ a reminder/ my body cannot be trusted/ to reproduce/ anything but words
Inné
Publié dans Denver Quarterly
Le langage en moi/ est ancien/ bien que je me sente neuve en ce domaine/ le palais se déforme/ un métal au-dessus de la flamme/ je pratique les sons d’animaux/ leurs noms/ presque ancestraux/ ils savent que j’essaie/ yona/le premier mot que j’ai su/ ours/ une sorte de témoignage/ d’une renaissance baclée/ j’ai dit à un amoureux/ que je nommerais un enfant/ tsisdu/ parce qu’il est bon/ d’être rapide et petit/ conscient de ton environnement/ sans enfant/ j’encre la similitude animale/sur mon poignet/ un rappel/ qu’on ne peut pas faire confiance à mon corps/ pour reproduire/ quoi que ce soit d’autre que des mots.
Pour finir, voici un poème qui résume un peu tous les thèmes qu’explore Mary Leauna Christensen et qui se rangent dans la catégorie “identité, perte et survie”, avec l’aspect traumatique lié à la sensation ou à la conscience de la perte. En même temps lignée, généalogie, fidélité aux ancêtres et à leurs principes de vie, travaillent dans la pensée y compris dans le quotidien le plus banal. La construction de casinos sur certaines réserves et le droit de l’exploiter financièrement, est un des moyens pour le gouvernement tribal d’une réserve donnée d’avoir des fonds pour ensuite bâtir des écoles, des logements, des hôpitaux tribaux. C’est parfois vu comme une forme de trahison à l’idéal et aux principes Indiens selon lesquels l’argent n’est pas une valeur, est méprisable, les vraies valeurs étant les qualités humaines de solidarité, de partage, de courage, de générosité, de don de soi pour le bien commun. Mais comment faire quand on est démuni de tout, sur des territoires arides ou stériles, où il n’est plus possible de vivre selon les anciens modes de vie ? Comment faire quand le taux de chômage est dix fois plus élevé que partout ailleurs sur le sol américain ? Ces casinos décriés peuvent être une planche de salut afin de reconstruire un tissu communautaire, ils peuvent engendrer les moyens d’améliorer le quotidien sur la réserve en offrant des emplois, des perspectives d’avenir et un niveau d’éducation compatible avec une adaptation à la vie hors réserve. Il faut par ailleurs savoir que les « lois des degrés de sang » , (Blood quantum laws), sont des lois adoptées aux États-Unis et dans les ex-colonies pour obtenir la qualification d’ « Américain natif » selon les différents ancêtres connus d’une personne, c’est-à-dire dont le nom a été enregistré lors de l’installation ou la déportation sur une réserve. Les Indiens qui auraient choisi de fuir, de ne pas se rendre, qui ne sont pas enregistrés sur les registres des réserves, sont donc privés de toute reconnaissance légale, et pourtant ils sont bien Indiens, descendants de ces « hostiles » comme on les appelait au 19ième siècle. Un des points litigieux est que ces lois ne prennent pas en compte l’adoption traditionnelle pratiquée chez les Amérindiens, ainsi que la continuité culturelle tribale qui intègre totalement ces adoptés ainsi que les enfants métis. Une autre question soulevée : qu’est-ce qui fait l’« Indien » ? Est-ce un certain nombre de chromosomes « Indiens » dans ses cellules, est-ce le vécu dans une culture, une langue éventuellement, assimilée et faite sienne ? Des « blood quantum laws » découlent l’obtention ou pas des cartes d’identité tribales (ID), qui sont délivrées par les tribus comme preuve de votre inscription et de votre appartenance à la tribu. Une carte d’identité tribale reconnue par le gouvernement fédéral est également une forme valide de pièce d’identité, avec photo émise par le gouvernement dans de nombreux endroits, bien que certains autres endroits refusent de l’accepter en tant que document officiel.
At the Casino Hotel on the Rez
Published in Poetry Northwest
located in the lobby— a perfectly contained fire
all black rocks & equally black marble
i’m wholly aware of myself
tourist & old blood
i belong & unbelong in this place
*
all that family in the cemetery
on the hill above the house—
the house my grandmother
had built but never lived in
worn from lack of use
there’s talk i’ll fix the house up
make it livable & lived-in
i remind myself hill rhymes
w/will— my grandmother was
strong-willed
all we can do is what the dead
would want
*
i dream of red clay giving up
what is buried
a slide of casket & decay
all the quartz native here
the finality an erosion
*
i’ve buried so many
i’m undone & reworked
*
the owner of the place that sells
marble & granite knew my great-
grandfather knows the family
cemetery & the holly bushes it’s
named after says my great-
grandfather delivered gifts of food
when in town— specifically fresh
sausages the owner discounts
two headstones— a double &
a single— a parent/daughter set
*
we two daughters motherless
a father w/no daughter
*
last time i visited i stained
the interior of my partner’s car
w/red clay
cemetery stains
the path cleared to carry mother
up the hill w/ease washed away
months later
i barely made it to the gravesite
a lone pallbearer
mother’s silk flowers were stained red
grandmother’s too
*
here now in december
there is no snow
just a wetness
a bone-deep-ness
like the lobby’s fire
i contain so much
mostly it’s death
& the effects of it
*
i contain so much my blood is percentages
quantum printed on a card in my wallet
the card so much like a driver’s license
it can be used at the bar on the casino floor
an alternative form of identification
in case i’m lost
*
when i last talked to my grandmother
a bird flew to me confused
when my mother told me she found
my grandmother’s body
my knees bruised against carpet &
i don’t think i ever wailed before
i was my mother’s final phone call—
we almost filed a missing person’s report
before we knew she was lost
but not that kind of lost
how our bodies become statistics
*
my mother was once in this lobby
belonging & not belonging
& it’s only a woman
that looks like my mother
who walks past now
À l’Hôtel du Casino de la Rez
Publié dans Poésie Nord-Ouest
situé dans le hall — un feu parfaitement maîtrisé
tout en roches noires et le marbre tout aussi noir
je suis pleinement consciente de moi
touriste & lignée ancienne
j’appartiens et je n’appartiens pas à cet endroit
*
toute cette famille au cimetière
sur la colline au-dessus de la maison—
la maison que ma grand-mère
avait construit mais où elle n’avait jamais vécu
usée par manque d’usage
on discute, je vais réparer la maison
je me rappelle volontairement les rimes
des collines— ma grand-mère était
volontaire
tout ce que nous pouvons faire, c’est ce que les morts
voudraient
*
je rêve d’argile rouge libérant
ce qui est enterré
une diapositive de cercueil & de pourriture
tout le quartz natif d’ici
la finalité une érosion
*
j’en ai enterré tellement
que je suis défaite et refaite
*
le propriétaire du lieu qui vend
marbre & granit connaissait mon arrière-
grand-père il connaît le cimetière
familial & les buissons de houx qui lui ont
donné son nom il dit que dit mon arrière -
grand-père a livré des cadeaux alimentaires
en ville — particulièrement des saucisses
fraiches le propriétaire fait un prix
pour deux pierres tombales : une double et
une simple– un ensemble parents/fille
*
nous deux filles sans mère
un père sans fille
*
la dernière fois que je suis venue j’ai taché
l’intérieur de la voiture de mon compagnon
avec de l’argile rouge
taches de cimetière
le chemin a été dégagé pour porter maman
en haut de la colline facilement emportée par l’eau
quelques mois plus tard
je suis à peine arrivée à la tombe
porteuse de cercueil solitaire
les fleurs en soie de maman étaient tachées de rouge
celles de grand-mère aussi
*
ici en décembre à present
il n’y a pas de neige
juste une humidité
une profondeur osseuse
comme le feu du hall
je contiens tellement
c’est surtout la mort
et ses effets
*
je contiens tellement mon sang en pourcentages
quantum imprimé sur une carte* dans mon portefeuille
la carte ressemble beaucoup à un permis de conduire
elle peut être utilisée au bar à l’étage du casino
une forme alternative d’identification
au cas où je serais perdue
*
la dernière fois que j’ai parlé à ma grand-mère
un oiseau s’est envolé vers moi confus
quand ma mère m’a dit qu’elle avait trouvé
le corps de ma grand-mère
mes genoux étaient meurtris contre le tapis &
je ne pense pas avoir jamais pleuré auparavant
c’était le dernier appel téléphonique de ma mère—
nous avons presque rempli un formulaire pour signaler une personne disparue
avant de savoir qu’elle était perdue
mais pas ce genre de perte
comment nos corps deviennent des statistiques
*
ma mère était autrefois dans ce hall
appartenant & n’appartenant pas
& ce n’est qu’une femme
ressemblant à ma mère
qui passe devant maintenant
La notion de perpétuation, de continuité, de transmission d’une génération à une autre est ancrée dans la façon cyclique dont les Indiens d’Amériques comprennent la marche du monde. Mary Leauna Christensen y contribue à sa façon, souhaitons-lui d’écrire longtemps pour témoigner et partager son expérience de personne indigène, souhaitons-lui de trouver un public qui se trouvera changé, plus conscient, plus compréhensif sur le sujet de la condition amérindienne après la lecture de ses poèmes, et qu’elle réussisse à épanouir son jeune talent.
Poets in Pajamas 156: Mary Leauna Christensen & Sarena Brown, 2023.
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