Trois voeux
Des faits ne sont-ils pas d’ennuyeux tourments ?
Ne vaudrait-il pas mieux avoir trois voeux
à condition qu’ils soient tous exaucés ?
Je souhaiterais une vie sans grandes pauses
pendant lesquelles les murs sont visés par des projectiles
pas une vie parcourue rapidement
par des trésoriers.
Je veux écrire des lettres dans lesquelles
j’existe à part entière -.
Je veux un livre auquel vous aurez tous accès
et dont vous pourrez sortir librement.
Et je ne voudrais pas oublier qu’il est plus beau de
t’aimer que de ne pas t’aimer.
Nicolas Born (1937 — 1979)
dans: Gedichte P. 103,
Wallstein Verlag, Göttingen 2004
Un conte de fées, oui, c’est ce qui serait souhaitable, un conte de fées dans lequel nous pourrions faire trois voeux vraiment sensés — et bien sûr nous tous, tel que le souligne l’auteur… Car c’est ainsi que ça commence, personne ne devrait vivre mieux ou moins bien que l’autre. Cela déjà serait un conte de fées, un vrai qui serait l’opposé des „faits“…
Il n’y aurait pas le vide mais la plénitude, la violence céderait à la sécurité, la contrainte monotone-matérielle n’aurait plus lieu d’être et à sa place régnerait le lien entre les humains, chacun dans son écriture non falsifiée et dans le naturel de la lecture qui n’exclut personne, qui s’ouvre sans que personne ne soit accaparée.
Nicolas Born esquisse en peu de mots un contre-projet à notre société dont le reflet, des décennies après la naissance du poème, nous semble encore plus pertinent, bien que l’étau se resserre de plus en plus.
A la fin il nous amène vers une conscience de la valeur fondamentale du plus grand voeu de l’amour suprême.
C’est ainsi qu’il passe de „Je“ à „Tu“.
Traduction: Carla van de Werf
— Remerciements à Daniel Xhaard -
_________________________________________
Drei Wünsche
Sind Tatsachen nicht quälend und langweilig?
Ist es nicht besser, drei Wünsche zu haben
unter der Bedingung daß sie allen erfüllt werden?
Ich wünschte ein Leben ohne große Pausen
in denen die Wände von Projektilen abgesucht werden
ein Leben das nicht heruntergeblättert wird
von Kassierern.
Ich wünsche Briefe zu schreiben in denen ich
ganz enthalten bin -.
Ich wünsche ein Buch in das ihr alle vorn hineingehen
und hinten herauskommen könnt.
Und ich möchte nicht vergessen daß es schöner ist
dich zu lieben als dich nicht zu lieben.
Nicolas Born (1937–1979)
in: Gedichte,
S. 103, Wallstein Verlag, Göttingen 2004
Ein Märchen, ja, das wäre uns zu wünschen, ein Märchen, in dem wir drei Wünsche wirklich sinnvoll auswählen könnten – und zwar wir alle, wie der Autor betont…Denn damit fängt es schon an, keiner sollte es besser oder schlechter haben als der andere. Das bereits wäre ein Märchen, ein Wirkliches. Und stünde den „Tatsachen“ entgegen…
Es gäbe keinen Leerlauf, doch Erfüllt-Sein, Gewalt wiche der Sicherheit, materiell-monotoner Zwang wäre abgewendet, stattdessen Kontakt mit Menschen in der eigenen unverfälschten Handschrift, und die Selbstverständlichkeit des Bücher-Lesens, das niemanden ausschließt, vielmehr jedem offensteht, ohne ihn zu vereinnahmen.
Nicolas Born skizziert in wenigen Worten einen Gegenentwurf zu unserer Gesellschaft, deren Abbild nun, Jahrzehnte nach Entstehung des Gedichtes und immer beengenderer „Vernetzung“, noch umso charakteristischer erscheint. Er führt uns am Ende den größten und allem zugrundeliegenden Wunsch vor Augen, sich der Liebe als höchstem Wert bewusst zu sein. Und so kommt er folgerichtig vom „ich“ zum „du“.
Eva-Maria Berg
- Regard sur les poésies de langues allemandes. La poésie de Nicolas Born - 8 janvier 2016