Regards sur la poésie française contemporaine des profondeurs (4) : Alain Santacreu

Par |2018-02-01T16:48:11+01:00 12 janvier 2014|Catégories : Alain Santacreu, Essais & Chroniques|

Alain San­tacreu a reçu dans sa vie la charge d’un mot : Con­tre­lit­téra­ture. Rece­vant ce mot comme une mis­sion, il s’est appliqué en hum­ble servi­teur à le servir et à le com­pren­dre. Con­tre­lit­téra­ture : non pas une lit­téra­ture con­traire mais le con­traire de la lit­téra­ture. Ain­si défi­ni, il fal­lut dis­tinguer entre ce qui fait lit­téra­ture et ce qui n’en est pas. Pen­sée après pen­sée, essai après essai, exégèse après exégèse, Alain San­tacreu a pro­duit toute sa vie une œuvre man­i­feste rel­e­vant totale­ment du Poème. Investi dans le théâtre, dont l’af­faire l’oc­cu­pa à haut niveau, engagé dans l’en­seigne­ment, là ou tout se joue et se déjoue, il fon­da la revue Con­tre­lit­téra­ture et mar­qua pour nos temps mod­ernes une ligne de démar­ca­tion  afin que l’œil puisse désor­mais voir clair et situer entre ce qui relève de la lit­téra­ture, c’est à dire du Sim­u­lacre bour­geois occu­pant la qua­si total­ité de l’e­space devenu super­fi­ciel, autrement dit la Prose, et ce qui relève du Poème, c’est à dire de l’essence fon­da­men­tale du vivant faisant se mou­voir et croitre tout ce qui existe sur la Terre.

Alain San­tacreu appar­tient à la Poésie des pro­fondeurs et cette pro­fondeur n’est pas infinie comme le mod­èle astronomique actuel, elle n’est pas abyssale comme la psy­cholo­gie récente. Cette pro­fondeur est ras­sur­ante et enchanter­esse car dis­sim­u­lant dans ses plis som­bres l’or de l’ex­tase et de la joie. L’ex­tase de la rela­tion. La joie de vivre.

Si toute l’œu­vre d’Alain San­tacreu relève du Poème, depuis son Man­i­feste pour l’e­sprit jusqu’à ses romans con­tre­lit­téraires, en pas­sant par les vingt-deux numéros de la revue Con­tre­lit­téra­ture qu’il fon­da en 2000 et mena à son terme jusqu’en 2012, il s’est appliqué  toute­fois à com­pos­er des poèmes, dont Recours au Poème pro­pose ici un choix.

Con­tre­lit­téra­ture ? Con­tre la let­tre morte.

Présentation de l’auteur

Alain Santacreu

La quête d’Alain San­tacreu se joue depuis des années autour d’un mot : con­tre­lit­téra­ture. Dans une post­face remar­quable à un recueil de ses essais, Au cœur de la talvera, Matthieu Bau­mi­er a dit de lui : « Le sait-il seule­ment ? Alain San­tacreu est un poète. Je le sais bien moi qui ai recon­nu la poésie en l’écriture née du dedans de lui » ; et, plus loin, il ajoute : « Alors, si l’écriture vis­i­ble de San­tacreu s’exprime apparem­ment en forme d’essai, l’état d’esprit qui ani­me mots et let­tres tracés est cepen­dant celui de la poésie. » La con­tre­lit­téra­ture est une poé­tique, cela est si pro­fondé­ment vrai que la démarche sin­gulière d’Alain San­tacreu a par­fois recours au poème… 

À lire : Alain San­tacreu, Au cœur de la talvera,  (post­face de Matthieu Bau­mi­er), Arma Artis, 2010.

Site de l’auteur : contrelitterature.com

Alain Santacreu

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Gwen Garnier-Duguy

Gwen Gar­nier-Duguy pub­lie ses pre­miers poèmes en 1995 dans la revue issue du sur­réal­isme, Supérieur Incon­nu, à laque­lle il col­la­bore jusqu’en 2005.
En 2003, il par­ticipe au col­loque con­sacré au poète Patrice de La Tour du Pin au col­lège de France, y par­lant de la poé­tique de l’ab­sence au cœur de La Quête de Joie.
Fasciné par la pein­ture de Rober­to Mangú, il signe un roman sur son œuvre, “Nox”, aux édi­tions le Grand Souffle.
2011 : “Danse sur le ter­ri­toire, amorce de la parole”, édi­tions de l’At­lan­tique, pré­face de Michel Host, prix Goncourt 1986.
2014 : “Le Corps du Monde”, édi­tions Cor­levour, pré­facé par Pas­cal Boulanger.
2015 : “La nuit phoenix”, Recours au Poème édi­teurs, post­face de Jean Maison.
2018 : ” Alphabé­tique d’au­jour­d’hui” édi­tions L’Ate­lier du Grand Tétras, dans la Col­lec­tion Glyphes, avec une cou­ver­ture de Rober­to Mangù (64 pages, 12 euros).
En mai 2012, il fonde avec Matthieu Bau­mi­er le mag­a­zine en ligne Recours au poème, exclu­sive­ment con­sacré à la poésie.
Il signe la pré­face à La Pierre Amour de Xavier Bor­des, édi­tions Gal­li­mard, col­lec­tion Poésie/Gallimard, 2015.

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